L’an passé, comme tous ses confrères musiciens, Axel Rudi Pell s’est vu privé de concerts. A l’isolement forcé, l’allemand ne se voyait pas composer et publier du nouveau matériel qu’il ne serait pas en mesure d’aller interpréter sur les différentes scènes du monde.
L’écriture de morceaux pour le successeur de « Sign Of The Times » n’étant pas une option envisageable, le natif de Bochum opta pour un opus de reprises. Ce dix-neuvième effort studio, baptisé « Diamonds Unlocked II », reprend donc le même principe que son ainé du même nom proposé en 2007. Axel et sa clique habituelle (comprendre les fidèles Johnny Gioeli au chant, Ferdy Doernberg aux claviers, Volker Krawczak à la basse et Bobby Rondinelli aux baguettes) ont choisis de rendre hommage à des icônes Rock et pop qu’ils aiment et/ou qu’ils les ont influencés (surtout mister Pell en l’occurrence).
D’une part, il y a les évidences. Difficile voire impossible de ne pas glisser un truc de Ritchie Blackmore (c’est un secret pour personne que notre germain est un inconditionnel de l’ex-Deep Purple). L’aura de l’homme en noir est plus que présente au travers de pistes issues des premières heures de Rainbow ('Lady Of The Lake') ou commise originellement en solo par Tony Carey ('Room With A View'), multi-instrumentiste et ancien membre du fameux arc en ciel britannique de 1975 à 1977 le temps du monument(al) « Rising ».
S’enchainent plusieurs classiques de rock music ('Paint It Black' des Rolling Stones ici vitaminée, la bastos 'There's Only One Way To Rock' de Sammy Hagar, 'Black Cat Woman' de Geordie alias le premier combo notoire de Brian Johnson, le hurleur d’Ac/dc). Plusieurs « Diamants débloqués » restent peu ou prou fidèles aux matos référence. Toutefois, plutôt que de livrer de simples copies et du note à note à l’identique qui ne servirait à rien, la bande propose quelques variantes (un solo de gratte remanié par ci, là l’ajout inspiré de clavier/orgue Hammond, …) de manière à sonner un rien différemment. Les éternels insatisfaits se gausseront de ces redites de chansons maintes fois déjà revues mais reconnaissons que ça fait clairement le job.
Armé de sa stratocaster, le gars Pell est en forme. Comme le dit ma compagne (qui a souvent raison mais ne lui répétez pas), je cite « le guitariste il se débrouille bien ». Le teuton de soixante et un balais défouraille effectivement quelques attaques rythmiques pas dégueulasses (l’entrainant 'Rock N' Roll Queen' de The Subways) et plusieurs soli d’orfèvre ('Sarah (You Take My Breath Away)' de Chris Norman). Au micro, le New-Yorkais Johnny Gioeli assure lui aussi. Le vocaliste de Hardline se donne à fond ou se fait plus posé quand il le faut (le hit de rhythm and blues 'I Put A Spell On You' de Screamin' Jay Hawkins, déjà repris par des Creedence Clearwater Revival, Nina Simone, Eric Clapton, et autre Marilyn Manson).
Au milieu de tout cela, la petite équipe prend le parti de sortir (un peu) des sentiers balisés en revisitant des tubes de ABBA (l’étonnant mais bien amené 'Eagle') et de Paul Anka ('She's A Lady'). Le gang germano-américain s'approprie le titre largement popularisé par Tom Jones en le démarrant lentement façon ballade avant de finalement basculer dans le pur Hard Rock à mi-parcours. Le kiff total.
L’intérêt de ce « Diamonds Unlocked II » réside surtout dans les deux-trois sorties de routes non rock hard perpétrées par Axel Rudi Pell et ses acolytes. Cette collection de reprises s’adresse en priorité aux fans ultimes de l’allemand. Malgré tout, voilà une petite récréation plutôt sympathique qui va nous permettre de patienter jusqu’au vingtième et futur méfait du quintette.