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Report Mystic Festival jour 2

«Mystic Festival jour 2 by Denis Lagrange»
STEPHANE MASSON
Journaliste
Festival
06/06/2024
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Mystic Festival jour 2 by Denis Lagrange

Aujourd’hui, pour le jour 2 du Mystic festival (si on compte le warm-up d’hier), la météo ne prévoit pas de pluie. Cette journée se présente donc sous de bons auspices. Elle voit également l’ouverture de la main stage, inaugurée cette année par Black Gold. Ils seront suivis par d’autres géants tels que Thy Art is Murder, Bruce Dickinson et Machine Head. Le reste de mon running order d’aujourd’hui inclut Kadavar, Dool, Hanabie et Zeal & Ardor. Ça ne fait pas beaucoup de répit et on espère tenir jusqu’au bout.
A 15h30, c’est sur fond de Gutalax qu’on arrive sur le site du fest aujourd’hui. Je ne suis pas un grand fan du Coregrind des tchèques, mais force est de constater qu’ils dégagent une certaine puissance sonore.

Cage Fight est sur le point de commencer, on se dirige donc vers la Shrine stage, où l’on se pose juste en dehors de la salle, ce qui nous permet d’entendre tout en commandant un cocktail. Je ne connaissais pas le groupe, mais le line-up inspire confiance, avec James Monteith de Tesseract et Rachel Aspe, chanteuse du groupe Eths jusqu’en 2016. La recette fonctionne et on se prend un bon vieux hardcore bien agressif dans les dents.



Alors que l’on sirote nos cocktails, des roadies font les balances sur la Desert stage juste à côté et on se retrouve à faire un choix : Rentrer sous la Shrine stage pour écouter le set de Cage Fight sans interférence, ou bien se déplacer pour assister à celui des Massive Wagons qui va donc bientôt commencer. Curieux de ce que ça peut donner, on s’oriente vers la seconde option et on ne regrette pas. Les anglais produisent un punk rock entraînant qui met le sourire. Ils ont l’expérience de la scène et ça se voit ! On passe donc un bon moment, subtilement teinté de violence auditive.

Avant la fin du set, cependant, on doit se déplacer, pour ne pas manquer le début de Black Gold (la faute à l’absence de temps de latences entre les sets qui s'enchaînent, on apprécierait 5 ou 10 minutes). On débarque donc devant la mainstage quelques minutes avant le début du set de ces derniers. La disposition a quelque peu changé depuis l’an dernier, avec quelques stands partenaires qui se sont déplacés et les food trucks qui ont migré vers la « chill out zone », mais on retrouve grosso-modo la même configuration. Les gradins VIP sur la droite lorsqu’on regarde la scène et le bar Kraken avec l’entrée de l’espace presse sur la gauche. La tour Monster se retrouve en miroir de son ancien emplacement, à droite loin vers l’arrière de la fosse. Au fond de cette dernière, un point toilettes (on regrette qu’ils préfèrent les cabines de chantier plutôt que des toilettes sèches, mais on ne peut pas tout avoir). Enfin, encore derrière se trouve l’entrée de la « chill out zone », qui contient le market et les food trucks susmentionnés.

Très vite, le set de Black Gold débute sur le son des platines et les membres débarquent sur scène, tout de noir et or vêtus et masqués, comme à leur habitude. Le public paraît un peu épars au vu des dimensions de la scène, mais les anglais occupent bien l’espace. Leur nu metal est brut de décoffrage avec une énergie impressionnante. Cependant, on les quitte avant la fin pour bien se placer pour Kadavar.



Les allemands ne se font pas désirer. Après avoir fait leurs balances eux-mêmes sur scène, ils nous assènent un stoner dont ils ont le secret, avec leur look so délicieusement seventies. Honnêtement, il n’y a pas grand-chose d’autre à en dire, c’est simple, efficace, bref, « deutsche qualitat ».



On se force tout de même à les quitter, car certains nous ont parlé de Pest Control, un bon gros hardcore à l’anglaise sous la shrine et on est aussi là pour le plaisir de la découverte. On ne nous a pas menti. Pest Control, c’est pêchu. Ça ne réinvente pas le genre mais ça fait le café et le public est clairement réceptif à coups de mosh pits.
Ça commence à avoir des allures de running gag, mais on bouge avant la fin du set, car il s’agit de ne pas louper l’intro de Thy Art is Murder sur la mainstage. Et là, qu’on soit deathcore ou pas, il faut bien avouer que les australiens envoient du lourd ! Depuis le début du set de Black Gold, la fosse s’est bien remplie. On pourra déplorer le peu de participation au wall of death, étant donné l’espace qui y a été dégagé, mais personnellement, mes genoux n’acceptent plus ce genre d’exercices.



Prochain arrêt : Dool. Petit coup de fatigue et on se pose donc dans l’escalier qui monte à la mezzanine de la Shrine stage, ce qui nous permet de voir et d’entendre le set. On aurait bien profité des fauteuils et canapés à l’étage, mais force est de constater qu’ils sont souvent déjà occupés, surtout ceux qui donnent vue sur la scène. Les néerlandais forment une belle découverte, avec un set très post-rock, subtilement sombre et assez reposant. On souffle un peu en écoutant, et par conséquent, Gaupa que j’avais prévu de passer voir, passe à la trappe (En même temps, quelle idée de faire jouer simultanément plusieurs groupes qui m’intéressent ?).



Un peu reposés, on retourne de nouveau sur la main stage, où Bruce Dickinson nous montre que malgré ses 65 ans, lui n’a pas besoin de pause pour souffler. L’actuel chanteur de Maiden court partout et occupe la scène comme s’il avait vingt ans. On est gâtés par un heavy assez rapide et bigrement efficace, qui ne manque pas de rappeler son grand frère Iron Maiden. On profite du fait qu’on entend assez bien la main stage depuis la « chill out zone », pour y faire un tour et découvrir le market, que l’on trouve très espacé (en tout cas comparé aux festivals de taille similaire que l’on a par chez nous). Cela donne l’impression qu’un exposant sur deux est absent, mais ça permet de circuler beaucoup plus facilement et on ne souffre pas de la chaleur sous les barnums.



Après avoir fait un tour rapide, on entend Bruce annoncer sa dernière chanson et il est temps de se rendre sur la Park stage pour Biohazard. A l’occasion de cette tournée, le groupe a retrouvé son line-up original et cela fonctionne bien (à mes oreilles de philistin).



Encore une fois, nous ne restons pas pour la totalité du set, car Witch Fever joue une demi-heure plus tard sur la Shrine stage. C’est une autre découverte pour moi et j’y vais sans apriori. On entame sur un morceau punk assez pêchu, mais je reste dubitatif sur l’association entre la partie instrument et la voix de la chanteuse. On enchaîne ensuite sur des titres plus orientés doom ou post et sa voix se modifie subtilement, ce qui n’est pas pour me déplaire.



Machine Head est la tête d’affiche de cette journée et on se doit d’aller y jeter un œil (et une oreille). Ça démarre sur les chapeaux de roue avec pyrotechnie sur pyrotechnie. Je ne suis pas spécialiste de Machine Head, mais l’ambiance est bien là ! Robb est un vrai front man à l’américaine et il fait le show. J’ai juste un doute sur sa méthode pour étancher sa soif : verre plein, il annonce « cheers ! » avant de prendre une micro-gorgée et de lancer le gobelet dans la fosse… On espère juste que ceux qui ont reçu la bière en ont bien profité !



Pour des raisons de chevauchement dans le running order, je savais que je ne verrais pas le set entier des japonaises d’Hanabie. Mais j’avais de bonnes attentes pour la première demi-heure. Celles-ci ont été en grande partie déçues, en raison de problèmes techniques (décidément…). Démarrage avec près de dix minutes de retard, pour une première partie ponctuée d’interruptions et de coupures de micro en tout genre. Bilan, je n’aurai vu qu’une dizaine de minutes assez peu satisfaisantes de leur metalcore. Mais il faut bien se remettre en mouvement pour aller voir Zeal & Ardor.



Les suisso-américains font partie des groupes que je tenais absolument à voir. Pas comme s’il s’agissait de les découvrir, mais je ne les avais pas vu depuis l’été dernier et leurs lives sont addictifs… On est content de les retrouver et la réciproque semble vraie. Ils entament sur un titre inédit (extrait de l’album qui doit sortir en août). L’énergie déployée est palpable, l’accueil du public est très bon et Manuel Gagneux a presque la larme à l’œil. On en oublie la fatigue le temps d’une petite quinzaine de morceaux. Leur set s’achève sur leur dernier single, « Clawing Out ». Une chanson tout en puissance, que le chanteur qualifie de « angry » (énervée).



C’est une excellente conclusion pour cette deuxième journée du festival. Il est maintenant temps d’aller se coucher, car même si la moitié du festival est passée, du lourd nous attend encore et on aura besoin d’énergie.