Ca y est, nous sommes le dimanche 23 octobre 2016, une date que nous avons en tête depuis le 10 février 2016 lorsque, de retour de la tournée Behemoth/Abbath/Entombed A.D/Inquisition passée par La Cigale à Paris le 9 de ce même mois, j'apprends que SPM Prod organise la tournée Behemoth/Mgla/Secrets Of The Moon au Bikini à Toulouse !
La claque quand tu as encore en tête le spectacle hallucinant que nous ont délivré les polonais pour honorer brillamment leur dixième méfait « The Satanist », sorti il y plus de deux ans et joué intégralement devant un parterre de 1200 personnes.
Dans leur bagage, le quartet polonais embarque un autre quartet originaire de leur pays, MGLA (prononcez MGWA, qui signifie brouillard dans leur langue maternelle), qui depuis 16 ans, vêtu de perfecto et encagoulé intégralement de noir, officie dans un black metal brutal et sans concession.
Ils défendront leur troisième méfait paru en septembre dernier « Exercises In Futility » et assureront la seconde partie des maîtres de la messe noire juste après Secrets Of The Moon, venu d'Allemagne pour délivrer un black/doom metal envoûtant aux touches psychédéliques et tournant sur leur sixième album « Sun » paru en décembre dernier.
Arrivé devant la salle du Bikini tôt, la file d’attente se fait interminable et nous apprendrons en fin de soirée que cette date marque le record de fréquentation d'un concert organisé par SPM Prod avec pas moins de 1100 personnes venus assister à la Messe du Pape Nergal accompagné de ses cardinaux et deux premières parties.
Pas le droit d'être en retard car vu la durée prévue des sets (50 minutes pour SOTM et MGLA), les premiers coups de riffs se feront entendre à 19h précises.
Alors place à une soirée sous le signe du black metal !
Tout juste le temps d'acquérir une veste zippée de la tête d'affiche que je me dirige dans l'antre pour assister au premier concert de la soirée, Secrets Of The Moon.
Le quartet allemand est déjà en place, le logo de leur groupe sur deux petits backdrop entourant Erebor, le batteur torse nu derrière ses fûts, arrivé fraichement (en 2014) pour la composition de « Sun », sixième album des germaniques. Point de fioritures en matière de mise en scène, sG derrière le micro, la guitare bien en main secondé d’aR à la guitare et de V.Santura à la basse (guitariste chez Tryptikon et membre de Dark Fortress) que les fans les plus aguerris auront reconnu aisément.
Avec Secrets Of The Moon, nous sommes aux antipodes du black metal qui va nous être délivré pour le reste de la soirée. Les allemands officient dans une musique lourde et hypnotique se rapprochant plus du doom metal aux riffs black et au chant clair envoûtant pour la première partie du set et plus brutal sur la fin. Les morceaux sont volumineux, la priorité étant donnée aux parties instrumentales aux longs plans musicaux permettant à chacun des membres de s'exprimer pleinement.
C’est par le titre ‘Hole’ du dernier album en date que le set de près d’une heure débute. Les musiciens abandonnés à leur musique dès les premiers riffs vont largement jouer le dernier album avec pas moins de quatre titres (à retrouver dans la setlist plus bas).
Le son est parfait dès le départ et le restera, chaque instrument est réglé à sa juste mesure permettant ainsi de profiter du show à sa juste valeur et surtout d'apprécier la musique hypnotique du quartet dans laquelle je rentre sans mal.
SG à la chevelure blonde chante à merveille ses textes sur une musique mélodieuse et mélancolique. Il n'y a plus qu'à fermer les yeux et se laisser emporter sans retenue au voyage au fil des titres de 8 minutes en moyenne.
Comme je le disais plus haut, point d'artifices, juste de la bonne musique jouée à la perfection avec un éclairage de rigueur oscillant entre la clarté et l'obscurité. Les musiciens bougent peu sur scène, seul sG s'affublera d'une veste capuche qu'il mettra sur sa tête en fin de set et semblera être le plus envahi de tous (public y compris) se mettant à genoux, faisant presque l'amour à sa guitare, vivant sa musique passionnément au fil de l’enchainement des compositions.
De par la durée des chansons, ce sont six titres qui seront envoyés au public au cours de ce séjour de 50 minutes dans le pays de l'occultisme et de la mélancolie aux riffs hypnotiques, dont le puissant ‘Seven Bells’ de l’album éponyme paru en 2012 et l’effrayant et brutal ‘Lucifer Speaks’ d' "Antithesis" datant de 2006 qui clôturera le set, sG, sR et V.Santura laissant seul Erebor continuant de marteler ses fûts avec puissance et lourdeur quelques instants de plus, pour lui aussi abandonner le public totalement conquis par le spectacle et applaudissant à l'unisson tout en levant bien haut les bras les cornes levées !
Setlist : Hole (sun) / Dirty Black (sun) / Seven Bells (éponyme avant dernier album 2012) / Here Lies the Sun (sun) / Man Behind the Sun (sun) / Lucifer Speaks (antithesis 2006)
Toutes les photos de Secrets Of The Moon ici: https://www.unitedrocknations.com/live-report-secrets-of-the-moon-bikini-toulouse-483
J'avais hâte de les voir car j'avais eu l'occasion d'assister à leur show sur Temple lors de l'édition du Hellfest de cette année et je dois bien avoué que je n'avais pas été convaincu par le set trouvant ça trop binaire et répétitif.
Cependant, demi-heure de set en plein jour pour du black metal radical, ce n'était pas très opportun alors une seconde chance s’impose.
Il est donc 20h00 lorsque que le quartet cagoulé de noir, vêtu d'un perfecto noir foule la scène du bikini avec comme actualité leur troisième album « Exercises In Futility » paru en septembre dernier.
Une chose est sûre, les polonais ne sont pas venus là pour jouer les boyscout. Dès leur arrivée sur scène, on sent que tout est millimétré et que rien n'est laissé au hasard. Chacun est à sa place et n'en bougera pas de tout le set. C'est par le titre "Further Down The Nest I" de l'album éponyme paru en 2007 que les européens de l'Est attaquent leur set de 50 minutes.
C'est avec un jeu de scène volontairement inexistant que chacun des musiciens fait le job envoyant riffs assassins, chant terrifiant et blast beats monstrueux, le tout exercé avec une technique parfaite. On pourrait presque dire que Mgla est le Dying Fetus (groupe que j'idolâtre et que beaucoup vous diront se faire chier à les regarder car c’est trop parfait) du black metal tellement c'est parfait et c'est justement là que le bas blesse. C'est trop parfait, que cela en devient linéaire et ennuyeux pour ma part.
Les titres enchaînent sans vraiment de grande surprise. Ça bastonne, c'est clair et même pour moi qui suis un inconditionnel du défouraillage de tête, je n'accroche toujours pas. Cette musique ne me procure absolument aucune sensation, aucune émotion ; je reste insipide face à la brutalité des compositions que le public prend en pleine face et j'en suis même déconcerté car il y a vraiment quelque chose d'intriguant chez les polonais qui me fascine.
L'ensemble des albums sera passé en revue avec une large plage pour le dernier en date avec trois titres sur les huit de la setlist.
Cependant, le combo polonais saura capter son public sans aucune communication. La majorité de ce dernier est transcendé devant l'exécution radicale de ce black metal élitiste et nihiliste. Quelques pogos se font remarquer, cependant les quelques slams aperçus çà et là sont vraiment too much. Oh, les gars on n’est pas à un festoch thrash/hardcore….bref, les gens s'amusent c’est l'essentiel après tout !
Quoiqu'il en soit, la prestation est plus que parfaite avec un son aux petits oignons et une posture tout aussi radicale qu'est la musique des polonais. Mgla reste un groupe fascinant que l'on aime ou pas puisque personne ne ressort indemne de ce set et aura quelque chose à redire en bien comme en mal. Rien que pour ça, le quartet polonais mérite que l'on s’y intéresse et mérite que leur prestation soit vue. Mgla a l'avantage de remuer les foules sans artifices, sans jeu surfait, sans communication, juste en jouant parfaitement du black metal extrême…Bravo !!!
SETLIST: Further Down the Nest I (ep éponyme 2007)/ Exercises in Futility I (éponyme 2015) / Mdłości I (ep eponyme 2006) / With Hearts Toward None I (éponyme 2012) / Exercises in Futility II (éponyme 2015) / Groza III / With Hearts Toward None VII (eponyme 2012) / Exercises in Futility VI (éponyme 2015)
Toutes les photos de Mgla ici: https://www.unitedrocknations.com/live-report-mgla-bikini-toulouse-484
Un petit peu d’attente entre le set de Mgla et celui du Satanist, le temps de mettre en place tout le décor nécessaire pour que le dernier album du combo polonais soit joué dans son intégralité.
La mise en scène est moins impressionnante que celle de Paris ; out les écrans diffusant des images apocalyptiques en noir et blanc, pour de grands patchwork tout aussi impressionnants cependant, au cours du show. Orion (le bassiste) et Seth (le guitariste) en joueront dès le début du set, se positionnant devant donnant l'impression que les deux musiciens ont des ailes greffées dans le dos ! Superbe !
En revanche, toujours les micros hors normes symbolisant la suprématie des polonais et plus particulièrement celle de Nergal en prêtre satanique prêt à sermonner un public conquis d'avance.
C'est dans l'obscurité la plus totale que le frontman de la formation polonaise arrive avec ses deux torches en main, adoptant une posture dos à la scène, croisant les flammes au-dessus de sa tête pour écarter les bras annonçant le début des hostilités avec ‘Blow Your Trumpets Gabriel’.
Tout le monde dans la salle connaît l'album par cœur et sait à quoi s’attendre. Le quartet ne cache pas cette mise en scène et ce choix de jouer l'intégralité du « Satanist » dans l'ordre. Aucune surprise me direz-vous ? Surtout pour ceux qui ont déjà vu le show ? Pas du tout, tout le monde attend avec impatience la Messe Noire, attend chacun des détails du saint sacrement.
Le son est parfait, puissant, les lights impeccables laissant le groupe dans la pénombre tout en offrant suffisamment de clarté pour découvrir le maquillage effrayant des protagonistes.
Musicalement, c'est le summum, le nirvana, ça envoie sévère d'entrée, Behemoth ne fait pas dans la dentelle avec son black/death unique et brutal tout en y intégrant des plans mélodieux malsains et dérangeants.
L'album enchaîne donc naturellement tel que sur le cd, la mise en scène en plus donnant une toute autre dimension à cet album déjà culte. Seth, Inferno et Orion sont mis à l'honneur sur les nombreux plans musicaux. Orion se démarquant par sa stature imposante et ses crachats d'eau, optant pour des postures impressionnantes avec sa basse. Seth toujours plus timoré se laissera emporter par ses riffs et nombreux solis ; quant à Inferno, il donne le change de par ses blasts dévastateurs derrière sa batterie imposante surplombant la scène.
La dimension religieuse prend toute son ampleur par toutes les connotations jouées par le maître de cérémonie, Nergal, comme le break sur lequel il vient sur scène avec son encensoir dont la fumée s'élève comme pour porter la parole de Lucifer vers les ténèbres et tous les rappels d'une messe célébrée dans les règles de l'art particulièrement lors de la distribution (trop rapide) de l'hostie sur "In The Absence Ov Light" pour terminer sur l'incontournable "O Father O Satan O Sun ! ".
Nergal n'oubliera pas de communiquer (voire même de communier) avec son public rappelant son dernier passage dans la capitale occitane en 1999 avec Deicide, Rotting Christ, Ancient Rites et Aeturnus.
Le set n'est pas fini et s'ensuivra après une courte pause enfumant la scène par des titres reprenant le début du succès du combo empruntant les morceaux aux excellents albums « Evangelion », « demigod » et les ep « Slaves Shall Serve et Ezkaton.
Un set un peu plus court que celui de Paris mais tout aussi impressionnant. Visuellement moins marquant mais musicalement bien meilleur. Et bien qu'il y ait eu moins d'effets, la prestation n'en demeure pas moins bonne car le public était au rendez-vous et beaucoup plus respectueux des artistes, la salle plus petite a permis de conférer une ambiance plus intimiste et l'on pouvait lire la joie de jouer devant notre public des « quatre satanist ». Revenez quand vous voulez !
SETLIST: Blow Your Trumpets Gabriel / Furor Divinus / Messe Noire / Ora Pro Nobis Lucifer / Amen / The Satanist / Ben Sahar / In the Absence ov Light / O Father O Satan O Sun! (the satanist integral) / Ov Fire and the Void (evangelion 9eme album 2009) / Conquer All (demigod 7eme 2004) / Pure Evil and Hate (live album 2008 at the arena ov aion) / At the Left Hand ov God (live album at the arena ov aion 2008/ Slaves Shall Serve (ep eponyme 2005) / Chant for Eschaton 2000 (ep ezkaton 2008)
Toutes les photos de Behemoth ici: https://www.unitedrocknations.com/live-report-behemoth-bikini-toulouse-485
Une date exceptionnelle pour un show exceptionnel regroupant un trio de groupes incontournables dans le monde obscure du Black Metal. Ce spectacle fût rendu possible grâce à l'investissement de SPM Prod qui nous fait vivre des dates dantesques depuis la rentrée de septembre et ce n'est pas fini. Un grand merci donc à toute l'équipe pour nous offrir un tel plaisir. Hommage qui sera rendu par une forte mobilisation du public venu nombreux assister à la messe. Un record de fréquentation avec 1100 personnes remplissant le Bikini. Une mention toute particulière aux artistes venus faire le show sans faille et avec envie pour que cette soirée soit placée sous le signe du succès et du plaisir.
Un dernier mot: une réussite totale! Et la prochaine date est pour bientôt!
Anibal Berith
La claque quand tu as encore en tête le spectacle hallucinant que nous ont délivré les polonais pour honorer brillamment leur dixième méfait « The Satanist », sorti il y plus de deux ans et joué intégralement devant un parterre de 1200 personnes.
Dans leur bagage, le quartet polonais embarque un autre quartet originaire de leur pays, MGLA (prononcez MGWA, qui signifie brouillard dans leur langue maternelle), qui depuis 16 ans, vêtu de perfecto et encagoulé intégralement de noir, officie dans un black metal brutal et sans concession.
Ils défendront leur troisième méfait paru en septembre dernier « Exercises In Futility » et assureront la seconde partie des maîtres de la messe noire juste après Secrets Of The Moon, venu d'Allemagne pour délivrer un black/doom metal envoûtant aux touches psychédéliques et tournant sur leur sixième album « Sun » paru en décembre dernier.
Arrivé devant la salle du Bikini tôt, la file d’attente se fait interminable et nous apprendrons en fin de soirée que cette date marque le record de fréquentation d'un concert organisé par SPM Prod avec pas moins de 1100 personnes venus assister à la Messe du Pape Nergal accompagné de ses cardinaux et deux premières parties.
Pas le droit d'être en retard car vu la durée prévue des sets (50 minutes pour SOTM et MGLA), les premiers coups de riffs se feront entendre à 19h précises.
Alors place à une soirée sous le signe du black metal !
Secrets Of The Moon
Arrivé dans le sacro saint sanctuaire où va être délivré la parole sacrée, je tombe direct sur le merch monumental dont les trois quarts de l'espace sont consacrés à Behemoth et dont le vendeur se fait assaillir par les fans. Heureusement, les autres groupes ne seront pas oubliés et trouveront preneur également.Tout juste le temps d'acquérir une veste zippée de la tête d'affiche que je me dirige dans l'antre pour assister au premier concert de la soirée, Secrets Of The Moon.
Le quartet allemand est déjà en place, le logo de leur groupe sur deux petits backdrop entourant Erebor, le batteur torse nu derrière ses fûts, arrivé fraichement (en 2014) pour la composition de « Sun », sixième album des germaniques. Point de fioritures en matière de mise en scène, sG derrière le micro, la guitare bien en main secondé d’aR à la guitare et de V.Santura à la basse (guitariste chez Tryptikon et membre de Dark Fortress) que les fans les plus aguerris auront reconnu aisément.
Avec Secrets Of The Moon, nous sommes aux antipodes du black metal qui va nous être délivré pour le reste de la soirée. Les allemands officient dans une musique lourde et hypnotique se rapprochant plus du doom metal aux riffs black et au chant clair envoûtant pour la première partie du set et plus brutal sur la fin. Les morceaux sont volumineux, la priorité étant donnée aux parties instrumentales aux longs plans musicaux permettant à chacun des membres de s'exprimer pleinement.
C’est par le titre ‘Hole’ du dernier album en date que le set de près d’une heure débute. Les musiciens abandonnés à leur musique dès les premiers riffs vont largement jouer le dernier album avec pas moins de quatre titres (à retrouver dans la setlist plus bas).
Le son est parfait dès le départ et le restera, chaque instrument est réglé à sa juste mesure permettant ainsi de profiter du show à sa juste valeur et surtout d'apprécier la musique hypnotique du quartet dans laquelle je rentre sans mal.
SG à la chevelure blonde chante à merveille ses textes sur une musique mélodieuse et mélancolique. Il n'y a plus qu'à fermer les yeux et se laisser emporter sans retenue au voyage au fil des titres de 8 minutes en moyenne.
Comme je le disais plus haut, point d'artifices, juste de la bonne musique jouée à la perfection avec un éclairage de rigueur oscillant entre la clarté et l'obscurité. Les musiciens bougent peu sur scène, seul sG s'affublera d'une veste capuche qu'il mettra sur sa tête en fin de set et semblera être le plus envahi de tous (public y compris) se mettant à genoux, faisant presque l'amour à sa guitare, vivant sa musique passionnément au fil de l’enchainement des compositions.
De par la durée des chansons, ce sont six titres qui seront envoyés au public au cours de ce séjour de 50 minutes dans le pays de l'occultisme et de la mélancolie aux riffs hypnotiques, dont le puissant ‘Seven Bells’ de l’album éponyme paru en 2012 et l’effrayant et brutal ‘Lucifer Speaks’ d' "Antithesis" datant de 2006 qui clôturera le set, sG, sR et V.Santura laissant seul Erebor continuant de marteler ses fûts avec puissance et lourdeur quelques instants de plus, pour lui aussi abandonner le public totalement conquis par le spectacle et applaudissant à l'unisson tout en levant bien haut les bras les cornes levées !
Setlist : Hole (sun) / Dirty Black (sun) / Seven Bells (éponyme avant dernier album 2012) / Here Lies the Sun (sun) / Man Behind the Sun (sun) / Lucifer Speaks (antithesis 2006)
Toutes les photos de Secrets Of The Moon ici: https://www.unitedrocknations.com/live-report-secrets-of-the-moon-bikini-toulouse-483
Mgla
Après le voyage envoûtant et hypnotique du groupe allemand Secrets Of The Moon, place à la brutalité malsaine et sans concession des cousins polonais de Behemoth, Mgla.J'avais hâte de les voir car j'avais eu l'occasion d'assister à leur show sur Temple lors de l'édition du Hellfest de cette année et je dois bien avoué que je n'avais pas été convaincu par le set trouvant ça trop binaire et répétitif.
Cependant, demi-heure de set en plein jour pour du black metal radical, ce n'était pas très opportun alors une seconde chance s’impose.
Il est donc 20h00 lorsque que le quartet cagoulé de noir, vêtu d'un perfecto noir foule la scène du bikini avec comme actualité leur troisième album « Exercises In Futility » paru en septembre dernier.
Une chose est sûre, les polonais ne sont pas venus là pour jouer les boyscout. Dès leur arrivée sur scène, on sent que tout est millimétré et que rien n'est laissé au hasard. Chacun est à sa place et n'en bougera pas de tout le set. C'est par le titre "Further Down The Nest I" de l'album éponyme paru en 2007 que les européens de l'Est attaquent leur set de 50 minutes.
C'est avec un jeu de scène volontairement inexistant que chacun des musiciens fait le job envoyant riffs assassins, chant terrifiant et blast beats monstrueux, le tout exercé avec une technique parfaite. On pourrait presque dire que Mgla est le Dying Fetus (groupe que j'idolâtre et que beaucoup vous diront se faire chier à les regarder car c’est trop parfait) du black metal tellement c'est parfait et c'est justement là que le bas blesse. C'est trop parfait, que cela en devient linéaire et ennuyeux pour ma part.
Les titres enchaînent sans vraiment de grande surprise. Ça bastonne, c'est clair et même pour moi qui suis un inconditionnel du défouraillage de tête, je n'accroche toujours pas. Cette musique ne me procure absolument aucune sensation, aucune émotion ; je reste insipide face à la brutalité des compositions que le public prend en pleine face et j'en suis même déconcerté car il y a vraiment quelque chose d'intriguant chez les polonais qui me fascine.
L'ensemble des albums sera passé en revue avec une large plage pour le dernier en date avec trois titres sur les huit de la setlist.
Cependant, le combo polonais saura capter son public sans aucune communication. La majorité de ce dernier est transcendé devant l'exécution radicale de ce black metal élitiste et nihiliste. Quelques pogos se font remarquer, cependant les quelques slams aperçus çà et là sont vraiment too much. Oh, les gars on n’est pas à un festoch thrash/hardcore….bref, les gens s'amusent c’est l'essentiel après tout !
Quoiqu'il en soit, la prestation est plus que parfaite avec un son aux petits oignons et une posture tout aussi radicale qu'est la musique des polonais. Mgla reste un groupe fascinant que l'on aime ou pas puisque personne ne ressort indemne de ce set et aura quelque chose à redire en bien comme en mal. Rien que pour ça, le quartet polonais mérite que l'on s’y intéresse et mérite que leur prestation soit vue. Mgla a l'avantage de remuer les foules sans artifices, sans jeu surfait, sans communication, juste en jouant parfaitement du black metal extrême…Bravo !!!
SETLIST: Further Down the Nest I (ep éponyme 2007)/ Exercises in Futility I (éponyme 2015) / Mdłości I (ep eponyme 2006) / With Hearts Toward None I (éponyme 2012) / Exercises in Futility II (éponyme 2015) / Groza III / With Hearts Toward None VII (eponyme 2012) / Exercises in Futility VI (éponyme 2015)
Toutes les photos de Mgla ici: https://www.unitedrocknations.com/live-report-mgla-bikini-toulouse-484
Behemoth
Quel début de soirée entre le doom/black hypnotique de Secrets Of The Moon et le brutal black radical de Mgla ! Ideal pour bien chauffer le pit rempli des 1100 personnes venues se délecter de cette soirée placée sous le signe de la musique la plus sombre qui soit et acclamer le quartet polonais que l'on ne présente plus, Behemoth.Un petit peu d’attente entre le set de Mgla et celui du Satanist, le temps de mettre en place tout le décor nécessaire pour que le dernier album du combo polonais soit joué dans son intégralité.
La mise en scène est moins impressionnante que celle de Paris ; out les écrans diffusant des images apocalyptiques en noir et blanc, pour de grands patchwork tout aussi impressionnants cependant, au cours du show. Orion (le bassiste) et Seth (le guitariste) en joueront dès le début du set, se positionnant devant donnant l'impression que les deux musiciens ont des ailes greffées dans le dos ! Superbe !
En revanche, toujours les micros hors normes symbolisant la suprématie des polonais et plus particulièrement celle de Nergal en prêtre satanique prêt à sermonner un public conquis d'avance.
C'est dans l'obscurité la plus totale que le frontman de la formation polonaise arrive avec ses deux torches en main, adoptant une posture dos à la scène, croisant les flammes au-dessus de sa tête pour écarter les bras annonçant le début des hostilités avec ‘Blow Your Trumpets Gabriel’.
Tout le monde dans la salle connaît l'album par cœur et sait à quoi s’attendre. Le quartet ne cache pas cette mise en scène et ce choix de jouer l'intégralité du « Satanist » dans l'ordre. Aucune surprise me direz-vous ? Surtout pour ceux qui ont déjà vu le show ? Pas du tout, tout le monde attend avec impatience la Messe Noire, attend chacun des détails du saint sacrement.
Le son est parfait, puissant, les lights impeccables laissant le groupe dans la pénombre tout en offrant suffisamment de clarté pour découvrir le maquillage effrayant des protagonistes.
Musicalement, c'est le summum, le nirvana, ça envoie sévère d'entrée, Behemoth ne fait pas dans la dentelle avec son black/death unique et brutal tout en y intégrant des plans mélodieux malsains et dérangeants.
L'album enchaîne donc naturellement tel que sur le cd, la mise en scène en plus donnant une toute autre dimension à cet album déjà culte. Seth, Inferno et Orion sont mis à l'honneur sur les nombreux plans musicaux. Orion se démarquant par sa stature imposante et ses crachats d'eau, optant pour des postures impressionnantes avec sa basse. Seth toujours plus timoré se laissera emporter par ses riffs et nombreux solis ; quant à Inferno, il donne le change de par ses blasts dévastateurs derrière sa batterie imposante surplombant la scène.
La dimension religieuse prend toute son ampleur par toutes les connotations jouées par le maître de cérémonie, Nergal, comme le break sur lequel il vient sur scène avec son encensoir dont la fumée s'élève comme pour porter la parole de Lucifer vers les ténèbres et tous les rappels d'une messe célébrée dans les règles de l'art particulièrement lors de la distribution (trop rapide) de l'hostie sur "In The Absence Ov Light" pour terminer sur l'incontournable "O Father O Satan O Sun ! ".
Nergal n'oubliera pas de communiquer (voire même de communier) avec son public rappelant son dernier passage dans la capitale occitane en 1999 avec Deicide, Rotting Christ, Ancient Rites et Aeturnus.
Le set n'est pas fini et s'ensuivra après une courte pause enfumant la scène par des titres reprenant le début du succès du combo empruntant les morceaux aux excellents albums « Evangelion », « demigod » et les ep « Slaves Shall Serve et Ezkaton.
Un set un peu plus court que celui de Paris mais tout aussi impressionnant. Visuellement moins marquant mais musicalement bien meilleur. Et bien qu'il y ait eu moins d'effets, la prestation n'en demeure pas moins bonne car le public était au rendez-vous et beaucoup plus respectueux des artistes, la salle plus petite a permis de conférer une ambiance plus intimiste et l'on pouvait lire la joie de jouer devant notre public des « quatre satanist ». Revenez quand vous voulez !
SETLIST: Blow Your Trumpets Gabriel / Furor Divinus / Messe Noire / Ora Pro Nobis Lucifer / Amen / The Satanist / Ben Sahar / In the Absence ov Light / O Father O Satan O Sun! (the satanist integral) / Ov Fire and the Void (evangelion 9eme album 2009) / Conquer All (demigod 7eme 2004) / Pure Evil and Hate (live album 2008 at the arena ov aion) / At the Left Hand ov God (live album at the arena ov aion 2008/ Slaves Shall Serve (ep eponyme 2005) / Chant for Eschaton 2000 (ep ezkaton 2008)
Toutes les photos de Behemoth ici: https://www.unitedrocknations.com/live-report-behemoth-bikini-toulouse-485
Une date exceptionnelle pour un show exceptionnel regroupant un trio de groupes incontournables dans le monde obscure du Black Metal. Ce spectacle fût rendu possible grâce à l'investissement de SPM Prod qui nous fait vivre des dates dantesques depuis la rentrée de septembre et ce n'est pas fini. Un grand merci donc à toute l'équipe pour nous offrir un tel plaisir. Hommage qui sera rendu par une forte mobilisation du public venu nombreux assister à la messe. Un record de fréquentation avec 1100 personnes remplissant le Bikini. Une mention toute particulière aux artistes venus faire le show sans faille et avec envie pour que cette soirée soit placée sous le signe du succès et du plaisir.
Un dernier mot: une réussite totale! Et la prochaine date est pour bientôt!
Anibal Berith