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The Shit Ov God

Doc_Metal
Journaliste

Behemoth

Le chaos au service du blasphème pur
8 titres
Black Metal (early), Black/Death Metal (later)
Durée : 38
Sorti le 09/05/2025
418 vues
Il n'y a pas de retour en arrière avec The Shit Ov God. Behemoth, qui n'a jamais été un groupe facile, plonge cette fois encore plus profondément dans les ténèbres. Nergal et sa bande livrent un album qui, comme son titre l'indique, n'a rien à voir avec la sacralité. C'est brut, c'est sale, et c'est exactement ce qu'on attendait du groupe.

Dès les premières secondes, l'ambiance est claire : pas de fioritures, pas de sophistication inutile. Les riffs sont puissants, massifs, et les percussions frappent comme un coup de marteau. C’est une explosion de haine, mais d’une haine qui n’est pas juste gratuite. Loin de là. C’est une critique acerbe de tout ce qui a un jour été sacré, tout en jouant avec des symboles religieux et philosophiques de manière presque cinématographique.
Ce qui frappe d’emblée, c’est la production. The Shit Ov God est crade, presque volontairement dégueulasse, ce qui renforce l’intention de Nergal. Pas de guitares ultra-précises ou de clarté cristalline ici. Non, chaque note de guitare semble sortir d’un chaos sans fin, et les percussions ? Elles font écho aux rituels anciens, dans leur force primitive. Le son est sale, désordonné, et pourtant, c’est justement ce qui donne à l’album son pouvoir.
Les vocaux de Nergal, eux, sont d’un autre monde. C’est un véritable tour de force. Il passe d’un growl à un cri déchirant qui fait penser à une possession totale. Il n’y a pas de demi-mesure ici, et c’est ce qui rend l’album aussi captivant qu’inconfortable.

Des paroles qui dérangent, mais qui ne sont pas là pour choquer gratuitement
Les paroles sont bien loin des classiques thèmes satanistes et blasphématoires. Ce n’est pas juste une invitation à "adorer le diable", mais un véritable questionnement sur les dogmes et les symboles. Sur Transubstantiation of Waste, par exemple, l’hostie est transformée en… merde. Oui, c’est explicite, mais c’est aussi brillant, car il ne s’agit pas de choquer pour choquer. C’est une réécriture du sacré, une manière de remettre en question tout ce qui était sacré dans une société qui a perdu ses repères.

Est-ce une révolution ? Pas vraiment…
Non, Behemoth ne réinvente pas le black death metal ici. Ce n’est pas un album de rupture comme The Satanist. Mais on sent clairement une évolution dans la manière dont ils abordent leur musique et leurs thématiques. Ils n’ont plus peur de se salir les mains. Au contraire, ils l’assument totalement. The Shit Ov God, c’est un peu comme un miroir déformé dans lequel Behemoth se regarde : crasseux, impitoyable, mais résolument brillant.

Si vous attendez un album facile, un disque agréable à écouter en fond sonore, passez votre chemin. The Shit Ov God ne pardonne pas. C’est un disque qui demande de l’attention, qui demande à être digéré lentement. Mais pour ceux prêts à se laisser envahir par cette masse sonore brute et désespérée, c’est un album fascinant, dérangeant, mais absolument captivant.

Tracklist :
01-The Shadow Elite
02-Sowing Salt
03-The Shit Ov God
04-Lvciferaeon
05-To Drown The Svn In Wine
06-Nomen Barbarvm
07-O Venvs, Come!
08-Avgvr (The Dread Vvltvre)



Line-Up:
Adam "Nergal" Darski – chant principal, guitare rythmique et solo
Tomasz "Orion" Wróblewski – basse, chœurs
Zbigniew "Inferno" Promiński – batterie