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Pandemonic Incantations

ENZO FABREGAT
Journaliste

Behemoth

Cette réédition, c’est comme si on avait restauré un vitrail médiéval à coups de lasers : l’image est plus nette, plus saisissante, mais la lumière qui filtre reste rouge sang. Un indispensable, que vous soyez vétéran des catacombes sonores ou jeune initié en quête de votre premier pacte avec les ténèbres.
16 titres
Black Metal (early), Black/Death Metal (later)
Durée : 64 minutes
Sorti le 12/09/2025
234 vues
Il y a des disques qui sentent la poussière et le sang, les cendres et la sueur froide. Pandemonic Incantations est de ceux-là. Troisième album de Behemoth, paru à la fin des années 90, au moment où Nergal et ses sbires troquaient les frissons givrés du black polonais pur jus contre un chaos plus épais, plus death, plus irrémédiablement métallique. En 1998 : les guitares sont déjà des lames rouillées, les vocaux une litanie de blasphèmes enragés. Et aujourd’hui, en 2025, cette œuvre revient, gonflée à bloc, nettoyée, magnifiée, bardée de sept pièces bonus comme autant de couteaux plantés dans la mémoire.

La production, parlons-en ! Fini le voile de réverbe brouillons des premières éditions. Ici, c’est mixé à la perfection : chaque riff est un éboulement, chaque coup de double grosse caisse une déflagration tellurique. Et puis il y a ces parties de clavier, discrètes comme une ombre dans un couloir médiéval, mais assez épiques pour combattre les dragons endormis. Le tout sans perdre une once de cette crasse sacrée qui fait l’âme du genre.

On retrouve avec émotion l’excellentissime “Hidden in the Fog” dans sa version de 1997, une pièce où les ténèbres semblent s’infiltrer par les pores. Mais cette réédition n’est pas qu’un voyage nostalgique : elle nous balance aussi l’EP Bewitching the Pomerania et des rough mixes qui dévoilent les os sous la chair. Le visualizer de “Satan’s Sword (I Have Become)” est déjà en ligne : une incantation en images, presque une messe noire en slow motion, parfaite pour se replonger dans l’ambiance du disque avant de s’y noyer…

En 2025, Pandemonic Incantations n’a rien perdu de son venin. Cette réédition, c’est comme si on avait restauré un vitrail médiéval à coups de lasers : l’image est plus nette, plus saisissante, mais la lumière qui filtre reste rouge sang. Un indispensable, que vous soyez vétéran des catacombes sonores ou jeune initié en quête de votre premier pacte avec les ténèbres.