Marquant les 35 ans du premier album emblématique de Candlemass, « Epicus Doomicus Metallicus » ‘’deuxième du nom’’ immortalise le groupe dans les annales de l'histoire de la musique
‘’Epicus Doomicus Metallicus’’, voici les trois mots qui représentent les fondations du Doom métal épique.
Derrière cette pochette emblématique sobre et sombre, se cache un album unique, pilier de l’histoire du métal. En effet, au milieu des années 80 de nombreux disques furent des pierres angulaires pour les différents genres musicaux, que ce soit le Black, le Death ou encore le Thrash. Ils ont tous connu leur heure de gloire cependant, ils ne sont pas parvenus à rester des noms majeurs du genre qu’ils représentent. Ce n’est pas le cas de ‘’Epicus Doomicus Metallicus’’ qu’il encore difficile d’égaler aujourd’hui malgré un genre qui s’est développé et démocratisé au sein du public métal.
Revenons donc brièvement sur l’histoire de cet opus qui cassé les codes des années 80 avec autant de culot qu’il en fallait de talent. Trois jeunes Suédois ont crée Candlemass en 1984, à l’initiative du bassiste et auteur-compositeur Leif Edling. Allant à contre-courant des groupes de l'époque qui utilisaient la vitesse pour renforcer leur métal (montée du Thrash en Europe et aux États-Unis), Candlemass a formé son propre genre autour des atmosphères lentes et envoûtantes. C’est en 1986 que sort le fameux ‘’Epicus Doomicus Metallicus’’, enregistré aux Thunderload Studios. L’album va démarrer la carrière de la bande qui va présenter une discographie très bien étoffée et une présence à l’international. Après moult albums, le groupe a fait le choix de revenir aux sources en fêtant les 35 ans de l’opus !
Aux grandes causes les grands moyens et c’est littéralement ce qui nous est proposé : sortie triple vinyle de luxe avec chaque vinyle qui est présenté dans sa propre pochette contenant une mise en page reflétant étroitement l'édition originale. L’album comprend une nouvelle version remasterisée des productions de 1986, ainsi qu'une collection d'enregistrements essentiels de Candlemass de 1985 précédant la session "Epicus…", sous la forme de la démo "Witchcraft", plus les enregistrements du studio OAL complétés par la répétition du groupe à Upplands Väsby à partir de novembre 1985.
Ce n’est pas terminé, il comprend également un livret de 8 pages avec des images de l'époque et un texte d'accompagnement, une affiche A2 ainsi qu'une lettre manuscrite du fondateur Leif Edling. Autant dire qu’il s’agit d’un trésor dont il convient de prendre soin !
Parlons maintenant du contenu musical ! "Epicus Doomicus Metallicus" est un véritable classique du genre : Candlemass nous y dévoile une très belle démonstration de ce qu’est le Doom épique à la sauce Heavy. Puisant notamment son inspiration dans des groupes tels que Black Sabbath, Mercyful Fate et Manilla Road, le quintet nous délivre une excellente hybridation entre le côté pesant inhérent au Doom, et un côté profondément Heavy. De ces inspirations découle une musique prenant tour à tour des attraits lourds et d’autres bien plus entraînants et mélodiques. Les tempi oscillent avec aisance entre des rythmes lents et d’autres plus vifs et incisifs. C’est notamment le cas dans ‘A Sorcerer’s Pledge’ où l’introduction est jouée à la guitare, posée. Une belle émotion se dégage de ce passage qui sera ensuite aspiré dans un jeu incisif, pesant, à la touche indubitablement Heavy et Death.
Leif Edling présente une écriture tout à fait exceptionnelle. Les compositions dévoilent deux types de jeu : l’un est assez fluide et étiré avec de nombreuses parties en son sein, l’autre est plus direct et va droit au but. Nous retrouvons une composition étirée au sein de ‘Demon’s Gate’. Le début est inquiétant, avec un jeu plein de tension mais plutôt calme. Il va ensuite devenir lourd à travers des riffs incisifs et un jeu sans respiration dans une ambiance saturée. Dès que le chant démarre, un air vif et épique se dégage du tout, mais le jeu redevient progressivement sombre et chargé en présentant un jeu très saturé et lent. C’est ainsi de suite pendant 10 minutes, le tout dans une continuité et une fluidité indiscutable. ‘Crystal Ball’ est quant à lui la représentation d’un morceaux allant droit au but.
Les couplets et les refrains, mémorables, ne laissent pas de marbre. Aussi simples qu’ils puissent être, les riffs sont excellents. Ainsi, chaque titre, que ce soit dans son écriture ou ses apports mélodiques a de quoi séduire même le plus réticent des métalleux. Les passages purement instrumentaux qui prennent place vont également dans ce sens en offrant une aura épique, quoi qu’un peu tragique à l’ensemble. Le guitariste de session Klas Bergwall y contribue avec l’or qu’il a au bout des doigts. Son talent m’a laissé admirative, que ce soient ses soli (pensée au solo de ‘Crystal Ball’), mais aussi ses harmonisations et lead géniales qui parsèment chacun des titres. C’est mythique, ça laisse bouche bée et ça fait avoir quelques frissons.
Le chant n’est pas en reste avec Längquist (chanteur uniquement pour cette session) qui apporte un côté à la fois touchant et désespéré en interprétant parfaitement les textes. C’est simple, il vit les paroles et nous les vivons avec lui !
En somme, Candlemass propose un album véritablement unique : fort en émotion autant qu’en talent, les membres se sont investis à 100 % pour produire un opus sombre et solennel. Une sorte de lyrisme vient s’ajouter aux productions, donnant ainsi un côté très poignant. De plus, que ce soient les passages remplis de noirceur et de mélancolie, ou ceux qui sont plutôt ‘’légers’’, il se dégage une impression de force, de bravoure, qui nous rend héros le temps de l’écoute.
Vous l’aurez compris, l’album fondateur n’as pas pris une ride en 35 ans. ‘’Epicus Doomicus Metallicus’’ est tout simplement parfait ! Tout y est génial et chaque piste est un véritable plaisir.
Ces productions inspirent un énorme respect tant leur impact est encore intact aujourd’hui, et pour des décennies à venir. Outre l’aspect historique, il est avant tout excellent et culte. C’est un classique du metal qui devrait siéger dans vos playlists ou dans vos étagères ! A écouter et réécouter sans limite.