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Aeromantic

ALDO
Journaliste

The Night Flight Orchestra

« Doc ! Etes-vous sûr qu’on est bien en 2020 ??? - En toute honnêteté, Marty : je n’en sais fichtrement rien, et pour tout dire je m’en fous ! »
13 titres
Hard Rock
Durée : 59
Sorti le 28/02/2020
3670 vues

Il aurait fallu être sacrément prescient –si, si, ça existe…tu peux vérifier dans le dic…pardon : sur Wikipedia – pour voir venir notre bande de suédois, avec leur musique tout droit sortie des années 80. Rien n’annonçait effectivement le succès présent : six musiciens, pour la plupart issus de la scène Metal (SOILWORK, ARCH ENEMY…Ha, on me cite également dans l’oreillette SPIRITUAL BEGGARS…déjà plus calme…), qui composent des morceaux reprenant les gimmicks les plus cheesy de la bande FM des années Mitterand/Reagan (les années magnétoscope VHS, les années ATARI 2600, les années Minitel,…quelle époque, quand on y repense, pas vrai Robert ?)

Sorti –discrètement- du bois en 2012 avec un premier essai, « Internal Affairs » sur le label italien –et hyperconfidentiel- CORONER, le sextet avait toutefois réussi à attirer l’attention de quelques journalistes hexagonaux (dont notre confrère Charlélie Arnaud, de Rock Hard…qu’il soit béni des Dieux pour sa clairvoyance)
Le successeur « Skyline Whispers »(2014) réitéra l’opération, avec la même malheureuse confidentialité. Aussi souffla-t-on d’aise lorsque NUCLEAR BLAST s’intéressa enfin au groupe, et le dota de la puissance médiatique qui manquait à la formation pour enfin mettre son œuvre à portée du pékin moyen.

Et depuis, ma bonne dame, ce fût folie furieuse : « Amber Galactic » (2017) ? CARTON !!! « Sometimes the World ain’t Enough” (2018)? RE-BELOTE !!! (d’une force, mais d’une force…)
NUCLEAR BLAST, sentant le filon, eût d’ailleurs à l’époque le réflexe salutaire de ressortir dans la foulée les deux premiers opus afin de leur faire bénéficier d’une vraie distribution, et par là même d’enfoncer le clou.

Mais du coup, quid du petit dernier, « Aeromantic » ? On innove ? On prend les mêmes et on se répète ?
Le fait est, ma brave dame, qu’il y a un peu de tout ça : on garde les recettes, mais on y apporte un tantinet de nouveauté.

Déjà, on européanise le propos, en citant par petites touches –mais flagrantes- les dieux du songwriting façon Krisprolls, à savoir ABBA. Le fait est qu’en choisissant d’enregistrer dans les mêmes studios que les gagnants de l’EUROVISION 1973 (putain, ça remonte…), leur esprit imprègne quelques passages. Il n’est que d’écouter « If tonight is our only chance » pour s’en convaincre, ou encore l’introduction de « This boy’s last summer », dont les premières notes font furieusement penser à celles du hit « Mamma Mia ».

Toujours côté européen, l’ombre du pape disco-synth Giorgio MORODER plane sur les climats développés par les claviers, présentement mis en avant au détriment des guitares, quand on ne lorgne pas sur le côté pompier cher à YES ou ASIA.
L’esprit Rock Prog est également présent dans les compositions, qui révèlent ici ou là une recherche de la complexité moins présente dans les précédents albums. Il n’est que d’écouter « Carmencita Seven » pour s’en convaincre, mais pas que…on ne dira pas tout, on nous accuserait de spoiler.

Ceci dit, rassurons les fans de la première heure, l’esprit FM (« Curves », qui pourrait figurer sur un album de TOTO sans problèmes) est encore là, de même que cette faculté d’écrire des tubes qui vous mettent la banane d’office ( « Taurus » -hyper dansant, à écouter à fond dans la bagnole sur l’autoroute !-, et la trilogie « Sister Mercurial »/ « Dead of Winter » -grosse claque, un monument d’ Epicness!-/ « City Light and Moonbeam » qui clôt l'album). Le classieux « Golden Swansdown » vient assurer le service de la pause kitkat bienfaisante au milieu de l’écoute, avec des arrangements que n’aurait pas renié Eric Serra, et une performance vocale intéressante de Bjorn « Speed » Strid, lequel par ses intonations vient évoquer un certain…Elton John !
Enfin on recommandera le single « Transmissions » aux fans de Metal symphonique, pour les harmonies et le solo de violon qui les caressera dans le sens du poil !

Encore une fois, NIGHT FLIGHT ORCHESTRA tape dans le mille avec un album euphorisant, quoique –disons-le tout de même – un tantinet moins immédiat à la première écoute. « Aeromantic » permet aux suédois de marquer encore un essai magistral. Trois fois d’affilée, c’est une jolie série ! Au rugby, les anglais appellent ça un « Hat Trick ». Certes, on les croit volontiers…quoi qu’il en soit, cet album est bien parti pour vous en filer une belle, de trique !


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