Report Walter Trout à La Cigale le 26/05/2019
Stephane Masson
Journaliste

«Quand l'artiste et son blues/rock nous font passer des larmes au rire...un Walter Trout des grands jours !!»

Créé 26/05/2019
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Quoi de mieux que de finir un week end au son de guitares blues ? Le 26 mai à la Cigale, c'est dans le cadre du Rockin' The Blues organisé par Provogue que nous avons pu nous délecter des prestations de trois excellents bluesmen, le tout jeune (dans le milieu) Kris Barras, Walter Trout et Jonny Lang des vieux de la vieille même si Jonny Lang reste encore jeune en âge.
KRIS BARRAS BAND
C'est devant une Cigale remplie mais loin d'être sold out que Kris Barras et son Band ouvre le bal. Cela n'a pas l'air d'impressionner le monsieur. En effet, quand on se plonge un peu dans l'histoire du britannique, on apprend que c'est un ancien champion de MMA avec un palmarès dont il n'a pas à rougir. Et pour s'occuper pendant sa retraite de sportif s'est reconverti à la musique. Comme sur les rings, il se débrouille plutôt pas mal.
C'est avec un petit set de 30 min qu'il va nous montrer l'étendue de ses talents soutenus par des musiciens solides et complices. Si le style se veut assez classique, les mélodies et la voix de Kris Barras sont accrocheuses. Aussi doué avec ses doigts qu'avec ses dents quand il s'agit d'aligner quelques solos, le musicien a su mettre dans sa poche le public qui réagissait joyeusement lors des démonstrations de virtuosité. A la fin du set, l'assemblée semblait conquise et particulièrement la gente féminine.
Set List
- Propane
- Stitch Me Up
- Rock and Roll (Led Zeppelin cover)
- Watching Over Me
- Wrong Place, Wrong Time
- Hail Mary

WALTER TROUT
Le temps d'un petit entracte question de se désaltérer dans une Cigale qui commence à chauffer, et c'est au tour de Walter Trout d'entrer sur scène. Autre génération, autre style plus percutant et plus démonstratif car on attaque directement par un long solo : les années d'expérience et le talent parlent dès les premières notes. Il faut dire que Walter Trout est loin d'être un débutant et a joué avec des grands noms comme Canned Heat ou John Mayall's Bluesbreakers avant de former son propre groupe. Et l'expérience, il l'a : l'expérience de la scène et l'expérience de la vie, car très rapidement on se retrouve devant un homme ému aux larmes d'être sur scène acclamé par tant de personnes. Et c'est pour introduire ‘Almost Gone' qu'il prendra quelques instants pour nous expliquer que la vie n'a pas toujours été tendre et que suite à une maladie grave qui a failli y passer, d'où le titre de son dernier album « Survival Blues ».
C'est bien vivant et prêt à réveiller tout le monde que Walter Trout enchaine les morceaux avec de ci, de là quelques reprises. On le voit passer devant son ampli pour parfois augmenter le son, son qui tout au long de la soirée fût remarquablement bon.
Le guitariste s'amuse avec le public et son instrument, et le batteur s'en amuse aussi, filmant avec son smartphone (aaah la technologie !) tout en continuant d'accompagner les musiciens comme si de rien n'était.
L'heure de concert passe à une vitesse folle et c'est sur une reprise de Rory Gallagher endiablée qu'il finit d'achever la foule qui ne cesse de se trémousser.
Set List
- I Can Tell
- Me, My Guitar and the Blues (Jimmy Dawkins cover)
- Ride 'Till I'm Satisfied
- Almost Gone
- Sadie (Hound Dog Taylor & The HouseRockers cover)
- Playin' Hideaway
- Red Sun
- Bullfrog Blues (Rory Gallagher cover)

JONNY LANG
Et maintenant place à Jonny Lang qui a fort à faire après la prestation de Walter Trout. Mais Jonny est un habitué de la scène depuis plus de 20 ans ! Ce n'était encore qu'un gamin quand on a découvert sa voix qui pouvait rivaliser avec des gars de 50 ans qui avaient tourné au Jack Daniel's toute leur vie.
Il attaque dans le lard avec un morceau bien punchy tout en décontraction. Le ton est donné : le monsieur n'est pas là pour enfiler des perles. Il sera gêné quelques instants par des problèmes de son, se prenant un larsen puissant (ainsi que toute la salle) en pleine face et quelques réglages qui ne voulaient pas se faire. Qu'à cela ne tienne ! Il repart de plus belle sans trop de transition se déchainant tout comme son batteur sur ses fûts. C'est un blues rock limite metal parfois que crachent les amplis. Tel un possédé il balance des solos jubilatoires pour son auditoire !
Mais un concert de Jonny Lang ce n'est pas qu'un concert de blues : c'est du blues, du rock, des balades voire du jazz dans la pure tradition avec chaque musicien ayant droit à son petit solo. Kris Barras croisé dans le public, semblait grandement apprécier la prestation.
Puis on le retrouve seul avec sa guitare folk pour un ‘Lie to me' acoustique sous de jolies lumières pastel, prêt à faire fondre le coeur des femmes à ses pieds. S'il sait envoyer des riffs fougueux, il sait aussi faire dans la finesse, son jeu comme sa voix s'ajustant au morceau. Il sera rejoint par son groupe pour finir le morceau en apothéose.
A la fin de son set, Jonny Lang sera rejoint par Walter Trout et Kris Barras pour une mini jam session sur les reprises de BB. King et The Alabama State Troopers). On regrettera la brièveté de ce rassemblement tellement les musiciens semblaient prendre du plaisir à jouer à ensemble et le public à les écouter.
C'est sur ces notes que s'achèvera cette soirée de presque 3h dans une Cigale en feu !

Set List
- Don't Stop (For Anything)
- Signs
- A Quitter Never Wins (Tinsley Ellis cover)
- Snakes
- Still Rainin'
- Bring Me Back Home
- Rack 'Em Up
- Angel of Mercy
- Breakin' Me
- Lie to Me


Jam Session
- Gambler's Blues (B.B. King cover) (with Walter Trout & Kris Barras)
- Going Down (The Alabama State Troupers cover) (with Walter Trout & Kris Barras)

Report by Hell Haine