STOP !!! ARRETEZ TOUT !!! Il y a une nouvelle galette qui est sortie, et qui va faire du bruit, dans tous les sens du terme.
Après un premier essai qui avait eu le mérite de ne pas laisser indifférent, de par son orientation et ses influences, le quartet franco-irlandais MOLYBARON vient de sortir un nouvel essai qui finit d’enfoncer les clous plantés lors du précédent opus, avec l’insistance du mec seul contre tous persuadé –à raison- qu’il fallait insister.
Car avec une mixture qui mariait divers courants « a priori » inconciliables tels que le rock « alternatif » musclé d’un Muse ou d’un Placebo, et des matières un tantinet plus lourdes dans l’intention (et plus familières à nos lecteurs), les quatre musiciens avaient fait un choix clivant, qui n’obtint pas (à tort?) l’adhésion générale (y compris ici) mais avait à tout le moins le mérite de sortir des schémas établis.
Et il faut bien dire que l’obstination paye dans le cas présent. Non content de faire fi (en apparence, ceci dit…) des oiseaux de mauvais augure, MOLYBARON insiste tout en travaillant la cohérence d’un discours musical qui sort du lot, et ce de fort belle manière.
Les guitares proposent évidemment la palette habituelle de riffs heavy (« Slaves to the algorythm », un cas d’école…), sans tomber dans la facilité de schémas rebattus, lorgnant même régulièrement du côté de contrées plus thrash (« Lucifer »). Elles savent aussi diversifier le propos, en faisant un pas de côté bienvenu du côté acoustique (notamment en introduction de «The Lighthouse »)
La basse, au son medium et claquant, légèrement saturé, ne se contente pas d’un discret soutien dans les graves et tient son rôle au même plan que ses cousines à 6 cordes, s’essayant même à quelques arpèges bienvenus.
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La batterie n'est pas en reste et allie lourdeur de la frappe et finesse des détails. D'aucun appellent cela le sens du juste propos
La voix de Gary Kelly, qui peut dénoter dans un contexte burné, n’est pas le moindre des atouts de cette collection de chansons : gorgée d’émotion, avec juste ce qu’il faut de graillon pour muscler le propos sans flinguer sa musicalité, elle apporte un je-ne-sais-quoi d’âme de la verte Eirin. Kelly y met littéralement ses tripes et vous retourne l’âme en moins de deux. C’est sauvage et TRES beau, à deux doigts de vous tirer des larmes à deux-trois reprises.
Avec le single « Twenty four hours », MOLYBARON s’offre par ailleurs un featuring sympathique de Whitfield Crane, dont la tessiture plus foncièrement Rock complémente sans anicroche aucune l’organe de Gary Kelly sur ce morceau nerveux et lyrique à la fois.
Avec une entame (« Animals ») qui cache bien son jeu, et un agencement des chansons tourné vers la recherche d’une progression dans l’intensité, « The Mutiny » se distingue par une cohérence, une puissance et une originalité qui sont les marques d’un –disons-le bien fort- GRAND album. De ceux qu’on écoute d’abord d’une oreille discrète, et qu’on se surprend au final à avoir écouté plusieurs fois sans se forcer. Quand on sait qu'en plus on est dans le cadre d'une autoproduction, il ne reste plus qu'à dire : BRAVO MESSIEURS, ET CHAPEAU BAS!!!