«Avec sa seconde livraison sous son blase, Myles Kennedy déploie et partage son amour pour le Rock, le Blues, la guitare, et les arrangements classieux. Bravo Monsieur.»
Début 2018, après plusieurs disques et tournées avec son combo référence Alter Bridge et avec le chapeauté Slash & ses conspirators, Myles Kennedy nous offrait son premier effort en solo. Fruit de sept années de travail, ce « Year of the Tiger » (l'année du Tigre dans le calendrier chinois) évoquait la perte d’un père et les conséquences collatérales pour ses proches et lui-même (il n’avait que 4-5 ans au moment de cette disparition). Musicalement, l’ensemble était centré sur des sonorités acoustiques aux accents folk, blues, country et même americana.
Pour sa seconde escapade en solitaire, notre frontman a refait appel à la même équipe que la fois passée (comprendre l’ami Michael « Elvis » Baskette à la prod’ épaulé de l’ingénieur Jef Moll, Tim Tournier à la basse et Zia Uddin aux baguettes). Après plusieurs mois consacrés à l’écriture des compos dans son coin, mister Kennedy et sa petite clique se sont enfermés en Floride dans le studio du producteur durant 7-8 semaines pour mettre en boite ce « The Ides Of March ».
Cette deuxième œuvre délaisse la précédente thématique plutôt sombre et quasi intégralement unplugged pour quelque chose de beaucoup plus lumineux et rythmé. L’ensemble est clairement plus électrique et énergique ('Wake Me When It's Over'). L’optimisme est de rigueur. Malgré tout, Myles a malicieusement incorporé ici et là quelques idées plus douces pour faire le pont entre ses deux disques ('Love Rain Down', le folk 'Wanderlust Begins').
Avant tout chanteur avec ses formations phares précitées, l’américain n’a pas - ou alors très peu - le loisir de satisfaire ses envies guitaristiques. Présentement, l’étasunien a donc décidé d’exploiter un peu plus cette facette en incluant davantage de grattes (l’épique plage éponyme et ses soli en cascades). Notre homme semble s’éclater sur tous ses leads et y va même de la Lap steel qu’il apprécie beaucoup ('Get Along'). N’ayez crainte, il n’y a pas de démonstrations abusives sur le manche. Non, simplement du groove ('Tell It Like It Is'). Sa frustration mise de côté, notre tête-pensante élargie ses horizons et expérimente diverses choses entre le Rock ('A Thousand Words'), le country ('In Stride'), et le Blues ('Moonshot', 'Worried Mind').
Et puis, comment parler de cette offrande sans évoquer le timbre chaleureux de Myles ? Une fois encore, quel vrai bonheur pour nos cages à miel (le mélodique 'Sifting Through The Fire').
Avec sa seconde livraison sous son blase, Myles Kennedy déploie et partage son amour pour le Rock, le Blues, la guitare, et les arrangements classieux. Mêlant sensibilité, émotions et authenticité, ce « The Ides Of March » est aussi un modèle de maitrise et de justesse. Bravo Monsieur.