Six ans après « The Wolf Bites Back », Orange Goblin revient avec « Science, Not Fiction ». Ce dixième effort marque deux changements importants pour les anglais. D’abord, à la suite du départ du bassiste fondateur Martyn Millard en 2020, c’est Harry Armstrong (ex-… End of Level Boss et Hangnail) qui a été choisi en 2021 pour œuvrer à la 4-cordes. Ensuite, il s’agit du premier opus du groupe à sortir sur l’emblématique label Peaceville (Darkthrone, Autopsy, Candlemass).

Pour ce qui est des thèmes abordés, l’album se veut une exploration du monde vu à travers le prisme de facteurs fondamentaux : la science, la spiritualité et la religion. Musicalement, on a là un toujours fusion énergique de Hard stoner metal et de space rock ('(Not) Rocket Science'). Dixit le combo britannique, « C’est une continuation de ce que nous avons fait […] un grand bol de mélange de toutes nos influences ».

Dès l’ouvreur ('The Fire At The Centre Of The Earth Is Mine'), on (re)trouve la marque du Gobelin Orange. Les riffs solides et accrocheurs de Joe Hoare sont accompagnés par la batterie dynamique de Chris Turner et une basse bien grasse. Impliqué dans le processus d'écriture des chansons et très présent dans la production/mixage assurés par Mike Exeter (Black Sabbath, Judas Priest), le nouveau venu est parfaitement intégré.

Si le groupe ne délaisse pas les plans lourds et doomesques ('False Hope Diet'), il tente aussi des embardées vers de nouveaux territoires plus punk ‘n’ roll ('Cemetary Rats'). C’est direct, ça fait taper du pied et headbanguer. En agrémentant leurs compositions de nombreux effets de tous ordres, le quatuor parvient à créer des atmosphères étranges ou austères tout en conservant des tempos énervés ('Ascend The Negative'). Ici une intro glauque à l’orgue, là une réverb’ trippante sur la guitare (l’excellente clôture 'End Of Transmission'), plus loin des vocaux trafiqués ou une basse déformée.

Après six piges d’attente, Goblin Orange nous revient en bonne forme. « Science, Not Fiction » est un disque robuste avec plusieurs titres imparables qui justifient l’acquisition de ce dixième méfait.