Stoner Rock frontal et transpirant d'honnêteté, The Wolf Bites Back se révèle puissant et diversifié. Le loup est à vos portes et c'est hurlement bon. Ouuuh, Aouuuuh !.
Il aura fallu patienter pratiquement quatre piges pour que nos britanniques livrent le successeur de Back From the Abyss. Pourquoi si long ? Ici des tournées européennes, là des dates américaines ou bien encore plusieurs apparitions remarquées à différents festivals tels que le Download, le Ozzfest, le Wacken Open Air, … Bref, l'agenda de notre gobelin orange a été plutôt bien rempli ces dernières années.
Autant être clair de suite, ce neuvième disque, baptisé The Wolf Bites Back, va mettre à mal vos cervicales. Ça va headbanger sévère. L'entame \'\'Sons of Salem\'\' défouraille plein gaz avec un solide stoner des familles et des « Rise Up » harangués par un Ben Ward pour exhorter ces descendants de sorcières à se lever en légion. La chanson éponyme qui suit n'est pas en reste. Introduite par quelques notes de gratte acoustique, la piste bascule rapidement vers des sonorités thrash metal. En lien avec ce titre, la pochette de l'album, créée par le concepteur et illustrateur Roland Scriver (Familiar Ink) a été voulue sombre et menaçante. Ce loup prêt à bondir ne laisse aucune équivoque…. « Ça va trancher chérie ! ». De l'aveu même du groupe, cette image de prédateur impitoyable, déterminé et intelligent représente parfaitement l'état d'esprit qui les a animés durant l'écriture de cette belle galette.
Les compositions massives s'enchainent. L'accrocheur \'\'Renegade\'\' et le dynamique \'\'Zeitgeist\'\' renvoient aux précédentes galettes.\'\'Burn the Ships\'\' assomme d'emblée avec son riff monstrueux. Enfant bâtard de Discharge et de Motörhead, le très court et bien énervé \'\'Suicide Division\'\' est comme un coup de poing direct dans les gencives. Philou Campbell (ex-membre du célèbre bombardier) est d'ailleurs présent de-ci de-là sur cet effort pour quelques soli dont il a le secret.
Un petit intermède ? L'instrumentale \'\'In Bocca Al Lupo\'\' et ses enchevêtrement d'arpèges est là pour vous. Retour aux affaires avec \'\'Ghosts of the Primitives\'\' et sa guitare débridée de Joe Hoare façon funk rock. Plus lent, plus doom, \'\'Swords of Fire\'\' s'ouvre avec une grosse ligne de basse. La quatre-cordes de Martyn Millard ronfle et Chris Turner derrière ses futs tient parfaitement l'édifice. Les vocaux n'interviennent qu'au milieu du morceau histoire de laisser le temps à la musique de parler d'elle-même avant de totalement décoller sur la fin. Basé sur les divagations d'un individu psychotique, \'\'The Stranger\'\' (et ses presque six minutes) débute par un bluesy rock et des voix en mode crooner. La compo s'enflamme grâce à une section rythmique bien présente et des notes d'orgue Hammond en renfort.
Enregistré aux Orgone Studios dans la pampa anglaise (à Woburn dans le Bedfordshire) sous la houlette de Jaime Gómez Arellano (Ghost, Cathedral, Paradise Lost, …), le son de cet opus est brut et fait la part belle à notre quatuor de vétérans (le band existe depuis 1995). Stoner Rock frontal et transpirant d'honnêteté, ce The Wolf Bites Back de Orange Goblin se révèle puissant et diversifié grâce à de subtiles petites touches inattendues. Le loup est à vos portes et c'est hurlement bon. Ouuuh, Aouuuuh !.