« Avec son très sympathique « The Dio Album », Paul Gilbert rend un bel hommage instrumental à l’icône inspiratrice défunte ainsi qu’aux trois maestros de la six-cordes qui ont œuvré avec lui. Mercis Ronnie et Paul… Long Live Rock ‘N’ Roll ! »
Fin 2021, pour son dix-septième effort en solitaire, Paul Gilbert nous avait concocté un disque de … Noël (« 'Twas »). Le maitre ès manche avait revisité, à sa sauce bien sûr, une dizaine de chants consacré au petit papa vêtu de rouge et de fourrure blanche, ses rênes, et tout le toutim…. Ho ho ho !
Un peu moins de dix-huit mois plus tard, Paul s’en revient avec, à nouveau, un skeud de reprises. Ce coup-ci, le natif de de Carbondale (Illinois) a choisi de « s’attaquer » au répertoire de Ronnie James Dio. En fait, c’est un peu par hasard que le virtuose de Mr. Big et Racer X s’est lancé dans ce projet. Alors qu’il était en bagnole, il a ressenti « un moment de joie » après avoir vu une casquette de baseball avec le mot « Dio » inscrit dessus. Parfois, il ne faut pas chercher bien loin pour trouver l’inspiration.
Alors, « comme un défi » (c’est l’intéressé qui le dit), notre Young Dude a choisi 12 titres marquants (tous incontournables) interprétés par Ronnie et puisés dans sa riche discographie. Quatre morceaux sont issus de l’ère Rainbow. Quatre autres ont été retenus de la (première) période ou le célèbre frontman était avec Black Sabbath. Encore autant proviennent de la carrière en solo du légendaire chanteur décédé en 2010. Si cela ce n’est pas de l’équité…
Musicalement, les réappropriations (toutes 100% instrumentales) de ce « The Dio Album » sont plutôt fidèles aux compositions originelles ('Long Live Rock ‘N’ Roll', 'Lady Evil', 'Starstruck'). Les rythmiques et les parties de basses ont (notamment) été conservées ('Heaven and Hell'). A l’évidence, notre étasunien a beaucoup de respect pour les guitar heroes des dits combos précités (comprendre - et respectivement - Messieurs Ritchie Blackmore, Tony Iommi, et Vivian Campbell). Cela étant dit, l’américain a mis sa touche personnelle à de multiples endroits. Ici, un traitement presque « faux live », avec bruits de foule, en début et fin ('Kill the King'). Là, des petits « effets en plus » ou des variations sur les accords ('Man on the Silver Mountain') pour (un peu) « changer d’ambiance ». Plus loin, quelques modifications sur les harmonies ('Country Girl'). On n’oublie pas l’intro d’une piste, à la base jouée au clavier, ici refaite à la guitare et à la pédale reverb’ ('Holy Diver').
La différence majeure entre ces remaniements et des covers « classiques » est bien évidement le remplacement des lignes vocales du regretté Elf par des alternatives jouées à la guitare ('Stand Up and Shout'). Épaulé par le batteur Bill Ray, le praticien de l’Ibanez à porter un soin particulier à bien dissocier les sons entre les parties rythmiques, les soli et les « voix guitarisées ». Ici, pas de démonstration ni de précision technique. Paul a plutôt préféré conserver « l’essence » des différentes chansons sélectionnées.
Pour les plus fans, il faut noter que l'édition japonaise de cette galette a le droit à une plage bonus ('Love Is All', interprétée par RJD sur le « The Butterfly Ball and the Grasshopper's Feast » commis en 1974 par Roger Glover, le bassiste de Deep Purple).
Avec son très sympathique « The Dio Album », Paul Gilbert rend un bel hommage instrumental à l’icône inspiratrice défunte ainsi qu’aux trois maestros de la six-cordes qui ont œuvré avec lui. Mercis Ronnie et Paul… Long Live Rock ‘N’ Roll !