PARADISE LOST
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Doom/Death Metal (early), Gothic Rock/Metal (later)
Chroniques

At The Mill
Fred H
Journaliste

PARADISE LOST

«Ce « At the Mill » mérite d’être dans toute bonne discothèque metal qui se respecte.»

16 titres
Doom/Death Metal (early), Gothic Rock/Metal (later)
Durée: 73 min 37 mn
Sortie le 16/07/2021
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Comme tous leurs confrères muzicos, pandémie covid-19 oblige, Paradise Lost a été privé de tournées en 2020. Dixit les intéressés « nous avons dû nous adapter et faire quelque chose que nous n’aurions jamais pensé devoir faire ». Du coup, le 5 novembre 2020, le quintette investissait le nightclub « The Mill », situé à Bradford dans le Yorkshire (fief d’origine de nos gaziers), pour donner un livestream (diffusé en direct via la plateforme digitale Stageit). Capturé en audio et vidéo, ledit set avait été joué sans aucun public en raison des restrictions sanitaires imposées.

A l’évidence, avec plus de trois décennies de carrière et seize disques studios aux compteurs, impossible pour nos lascars de tout proposer dans un seul concert (soit environ 74 minutes de show). Donc, point de titres issus de « Lost Paradise » (le premier méfait de 1990), « Believe In Nothing », « Symbol Of Life », « Paradise Lost », ou « Tragic Idol ». En revanche, les onze autres efforts sont tous représentés. Rien que ça.

Qu’importe si les certains grognons reprocheront une setlist un peu trop « convenue », on trouve beaucoup de désormais incontournables du répertoire des Britanniques. Inconcevable de ne pas caser des pépites puisées dans le culte « Draconian Times » (la sublime et solide 'Shadowkings') ou dans des œuvres références telles que « One Second » et « Faith Divides Us - Death Unites Us » (les chansons éponymes respectives). Même le controversé, sous-estimé et clairement incompris, « Host » est de la partie ('So Much Is Lost' ici en version recentrée sur les grattes). Nous voyageons donc dans les différentes périodes de la formation anglaise entre les premières années et les productions plus récentes. Même si l’usage de bandes enregistrées est fait ici et là ('As I Die'), les chansons livrées sont réduites à l'essentiel.

Le gig offre quelques belles surprises (le chant masculin growlé de Nick mêlé à une voix féminine de soprano lors de 'Gothic') et pas mal de moments forts (l’ouvreur brut et brutal 'Widow', le solo de guitare de 'Embers Fire'). Les ambiances sombres et lugubres chères à nos cinq gars sont bien là ('Blood And Chaos' extraite de « Medusa »). Les amateurs de doom gothique ('Requiem') et de riffs lourds (le lent et mélancolique 'Beneath Broken Earth') vont pleurer de bonheur.

En attendant de pouvoir défendre leur dernier opus (l'excellent « Obsidian ») sur les scènes du globe, le combo (qu’on imagine bien frustré) nous interprète trois plages en exclu-première Live (l’intense 'Darker Thoughts', 'Fall From Grace', 'Ghosts' et sa une ligne de basse puissante). Glissés ici et là entre des pistes plus anciennes du catalogue de nos gentlemen british, ce nouveau matériel s'intègre parfaitement. Le mix signé par Les Smith et le mastering commis par Jaime Gomez Arellano (collaborateur de longue date du Paradis Perdu) rendent justice à tous les instruments ('The Enemy'). Nick Holmes profite de l’occase pour nous montrer qu’il est en forme vocalement parlant (avis à ses détracteurs).

Aux travers de nombreux « classiques » venus de plusieurs périodes, cette très bonne compilation permet de montrer les différentes facettes de Paradise Lost. Même si rien ne remplacera jamais les sensations d’un « vrai concert » en live, ce « At the Mill » mérite d’être dans toute bonne discothèque metal qui se respecte.