Formé en 2009 dans le New Jersey, Lorna Shore est un groupe de Deathcore dont on a beaucoup entendu parler au cours de ces dernières années pour des changements à répétition de chanteurs : Tom Barber, le chanteur et fondateur du groupe, a rejoint Chelsea Grin, et CJ McCreery, qui le remplaçait, a été écarté par les autres membres après des accusations d’agressions sexuelles. D’abord membre de tournée en 2020, Will Ramos intègre officiellement Lorna Shore un an plus tard avec l’EP « ...And I Return to Nothingness » (2021). La formation ainsi stabilisée nous dévoile son premier album « Pain Remains » !
Lorna Shore semblait vouloir poser le contexte de ce « Pain Remains » avec les sept minutes de ‘Welcome Back, O’Sleeping Dreamer’ qui s’ouvre par une orchestration et un chœur. Les touches Black que le groupe intègre de plus en plus à son univers apportent un vrai plus en termes de dramaturgie et de composition. Voici ensuite ‘Into The Earth’, dévoilée il y a trois mois avec un clip et jouée lors de leur tournée avec While She Sleeps et Parkway Drive. La rapidité d’Austin Archey derrière la batterie est stupéfiante, tout autant que la virtuosité d’Adam De Micco à la guitare. Le groupe nous propose alors de découvrir ‘Sun//Eater’ avec douceur grâce à des orchestrations classiques qui évoquent des musiques de film jusqu’à l’arrivée du scream du chanteur qui nous démontre la richesse de sa palette vocale !
Si le groupe nous offre de belles propositions, il faut bien admettre qu’ils ont aussi une tendance à se répéter en termes de breakdown et d’écriture des soli de guitare. Si certains ravivent les origines de la formation en évoquant leurs premiers opus, d’autres sonnent comme une simple copie de leurs morceaux plus récents, en témoigne ‘Cursed To Die’. Soyons clairs, cela n’en fait pas de mauvais titres mais les fans de longue date du groupe vont sans doute regretter ce manque de créativité et d’audace. ‘Soulless Existence’ arrive à point nommé pour nous prouver que Lorna Shore peut aussi nous proposer des morceaux plus lents et solennels. Bien que cette tendance marque l’ensemble de l’album, ‘Apotheosis’ est très marqué par des influences Symphonic Death Metal mais le breakdown arrive un peu de nulle part et gâche l’effet d’ensemble…
Malgré les acrobaties techniques de Will Ramos au chant, Adam De Micco à la guitare lead et Austin Archey à la batterie, n’oublions pas que Andrew O'Connor et Michael Yager, respectivement à la guitare rythmique et à la basse, assurent une solide assise aux chansons comme ‘Wrath’. Pour conclure cet album, Lorna Shore nous propose l’imposante trilogie ‘Pain Remains’ constituée de ‘I. Dancing Like Flames’, ‘II. After All I've Done, I'll Disappear’ et ‘III. In A Sea Of Fire’. Son écoute prouve à quel point ces morceaux ont été pensés comme un triptyque avec une évolution narrative portée par une construction musicale complexe et très représentative de l’univers du groupe.
Finalement, « Pain Remains » semble témoigner du nouvel équilibre trouvé par Lorna Shore qui a traversé de vraies turbulences. Si le groupe peut donner l’impression d’encore chercher à se rassurer en s’appuyant un peu trop parfois sur ses compositions passées, il ne fait aucun doute que c’est une période prometteuse qui s’ouvre !