Dans le milieu de la scène Death, Revocation n’est plus à présenter. En effet, en plus de quinze années de carrière, les américains se sont hissés au top de la scène Tech Death et continuent tranquillement leur ascension toujours plus haut. Depuis 2006, David Davidson et sa bande ont signé pas moins de sept albums studio et le huitième "Netherheaven" n’est pas là pour ralentir la machine. Pour ce nouvel album nous quittons les horreurs lovecraftienne de "The Outer Ones" pour retrouver le thème plus classique de la religion et de ces horreurs. La pochette est signée du maître italien Paolo Girardi et nous donne un concret avant-goût de l’album.
Dès les premières notes de "Diabolical Majesty", il est indiscutable que nous sommes sur un album de Revocation ! Son Tech Death/Thrash si affûté et reconnaissable entre tous nous assaille dès les premières secondes de "Netherheaven". Pour moi, Revocation est un peu comme Cannibal Corpse ou The Black Dahlia Murders, on sait à quoi s’attendre tant la formule est maîtrisée mais on en redemande toujours plus tant la qualité des nouvelles sorties est intéressante et vaut le détour à chaque fois.
"Netherheaven" est très bien pensé et on ne s’ennuie jamais durant ces 45 minutes. La formule Revocation est toujours aussi efficace et c’est toujours un plaisir de voir le groupe réussir à se renouveler et évoluer, autant du côté composition que du côté instruments. Le niveau technique de David Davidson et sa bande est impressionnant, et surtout niveau guitare. Comme tout bon album de Thrash, le riff est l’atout majeur et « Netherheaven » regorge de riffs fantastiques ! Les très galopants riffs de "Diabolical Majesty" ou "Lessons in Occult Theft", les plus mid-tempo riffs de "Nihilistic Violence", "Strange Eternal" ou bien "Godforsaken". Bien qu’on soit sur un album au principal influences Death et Thrash, le Black Metal n’est jamais loin, "Galleries of Morbid Artistry" en est l’exemple le plus parlant. Mais là où le groupe démontre le mieux toute sa maîtrise est le fantastique morceau instrumental "The 9th Chasm", morceau d’une beauté sans pareille, aux leads de guitare absolument grandioses, le tout accompagné à merveille par une batterie tout aussi créative et surprenante. Ce morceau me donne souvent envie d’avoir plus de parties purement instrumentales sur un album de Revocation, tant le groupe arrive à être incroyablement créatif sans avoir à se soucier du chant. D’ailleurs, une des premières choses qui m’a fait accrocher avec Revocation sont les soli de guitare juste incroyables et ce nouvel album n’est pas en reste. Les soli de "Lessons in Occult Theft", "Godforsaken" ou encore "Re-Crucified" sont dans mon top pour cet album. D’ailleurs, parlons du superbe morceau qui clôture l’album : "Re-Crucified". Morceau assez classique pour le groupe, mais ce qui lui donne toute sa saveur sont les invités, Corpsegrinder et le très regretté Trevor Strnad, qui nous délivre chacun un couplet absolument fantastique. Corpsegrinder y insuffle une lourdeur monumentale et magistrale tandis que Trevor Strnad nous assaille de toute part avec son chant si reconnaissable.
Au passage, j’aimerai rendre hommage à Trevor Strnad qui nous a quittés en mai 2022 et qui était un homme incontournable des scènes underground. Une bête de scène et une véritable encyclopédie, qui de son vivant et usant de sa notoriété n’a cessé de donner de la visibilité à un nombre incalculable de groupes émergents. Sans sa contribution, je pense que les scènes metal extrêmes seraient bien différentes.
Pour revenir à "Netherheaven", cet album est une nouvelle fois un excellent album que signe Revocation. Tout en gardant la formule qu’ils ont perfectionnée au fil des albums, le groupe arrive toujours à surprendre et se réinventer.