WORMED
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Technical Death Metal
Chroniques

Krighsu
Anibal BERITH
Journaliste

WORMED

10 titres
Technical Death Metal
Durée: 35 mn
Sortie le 18/03/2016
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Depuis près de 20 ans, les espagnols originaires de Madrid, WORMED, officient dans un death metal technique et brutal en s'intéressant aux thèmes liés à la Science-Fiction. Fort de 2 démos et d'un split, le groupe fait l'unanimité dans le milieu du Death extrême avec son 1er album 'Planisphaerium' en 2003.

Cet album leur permettra de s'engager dans des tournées mondiales et ainsi de perdurer dans un style peu commercial associant brutalité des riffs et des tempos à l'exécution complexe et technique. 'Krighsu' leur 3ème galette s'inscrit dans cette continuité donnant suite à 'Exodromos' sorti en 2013.

Phlegeton au chant, Guillemoth à la basse, J.Olivier et Migueloud aux guitares et G-Calero à la batterie nous content l'histoire du dernier homme dans le cosmos en 10 actes sur près de 35 minutes.

L'idée de la galette est que ça tabasse durement ! La musique des espagnols est sans concession. Tout est réglé au maximum avec des riffs volcaniques, des blast beats d'une rapidité déconcertante et un growl caverneux voire hurlé à la façon cri de porc égorgé de Julien Truchan (le frontman de BENIGHTED). Au milieu de toute cette brutalité sonore apparaissent quelques touches indus/futuristes comme sur l'intermède '57889330816.1' ou sur 'Eukaryotic Hex Swarm' à l'univers atmosphérique.

Le quintet influe à ses compositions hargneuses et brutales typées Death Metal, des touches techniques Deathcore que l'on ressent sur les riffs breakés et les changements de rythmes incessants du tempo du batteur. On le remarque sur des titres comme 'Pseudo-Horizon' 'Neomorph Mindkind', 'Agliptian Codex Cyborgization' et le très brutal 'Zeroth-Energy Graviton'. En plus des passages Deathcore dans les riffs, la rythmique est dissonante, l'ampli saturé à fond donne un son tronçonné lourd et puissant. Des passages cristallins rappelant les riffs Black Metal qui ici apportent un peu de douceur et de pause sonore. On ressent par moment une certaine angoisse à écouter les morceaux comme une sorte d'oppression qui malgré ça, la technicité employée sur chacune d'eux vous pousse à aller jusqu'au bout, vous dépasser pour subir l'avalanche de coups, résister à l'assaut de ce bulldozer musical.

'The Singularitarianism' et 'Eukaryotic Hex Swarm' sont étroitement liés puisque la brutalité de l'un avec son finish atmo entraine l'autre avec une intro atmo pour un finish brutal sur fond de growls caverneux. La galette enchaine sur 'Computronium Pulsar Nanarchy' moins rapide que les autres morceaux et par pour autant moins brutal. C'est lourd, lent avec une prouesse technique du batteur G-Calero a être toujours à contre temps créant ainsi une atmosphère dérangeante.

Chacun des titres a une outro effet sonore Sci-Fi insufflant le côté futuriste cher au combo, effet spécial encore plus remarqué sur le dernier titre 'Molecular Winds' où déjà à mi-parcours, l'ambiance est glauque avec un plan musical sombre dans le genre c'est terminé, il n'y a pas d'issue possible ; puis c'est un changement radical de tempo et de mélodie pour progressivement amener l'auditeur vers un final technologiquement futuriste mais de bonne augure.

Avec ce 3ème album 'Krighsu', WORMED affirme sa notoriété de groupe de Technical Death Metal en livrant une galette extrêmement brutale et impitoyable. De plus, s'aventurer sur le thème de la Science-Fiction dans ce milieu souvent réservé à l'occultisme est gage d'un sacré pari des madrilènes. Pari réussi.

Anibal Berith.