Jomsviking
Anibal BERITH
Journaliste

AMON AMARTH

11 titres
Melodic Death Metal
Durée: 52 mn
Sortie le 25/03/2016
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Plus besoin de présenter AMON AMARTH qui officie dans un Death Metal mélodique aux influences viking affirmées depuis 24 ans. Les suédois ont fondé le groupe à Stockholm en 1992 et sont à la tête de 9 albums à la production irréprochable et ne se sont jamais égarés de ce pourquoi ils font de la musique. La cohérence de ce qu'ils font pour ce qu'ils sont est la clé de leur succès.

Après les 4 derniers albums traitant des Dieux et de la mythologie nordique, AMON AMARTH change de terrain pour s'aventurer sur celui de l'homme et des conséquences de ses actes au travers de l'histoire d'un mercenaire au destin amoureux tragique. Ce n'est pas le seul changement puisque le line-up a la stabilité rare se voit amputé du batteur Fredrick Andersson quittant le groupe après 17 ans de bons et loyaux services. Ainsi, Johan Hegg au chant, Johan Söderberg et Olavi Mikkonen aux guitares et Ted Lundström à la basse ont fait appel à leur pote de VOMITARY Tobias Gustafsson à la batterie pour les aider à composer l'album et enregistrer la session studio. En effet, Tobias ne deviendra pas le nouveau batteur du quintet et ne fera pas non plus les sessions live du groupe.

Ce 10ème album, 'Jomsviking', est un album conceptuel produit une nouvelle fois par Andy Sneap (présent pour 'Deceiver Of The Gods') dont les 11 titres sur 52 minutes content le récit d’un jeune homme qui tombe amoureux d’une jeune femme qui s’apprête à épouser quelqu’un dans un mariage arrangé. En essayant de la kidnapper, le jeune homme essaie de s’enfuir avec elle mais ils sont rattrapés par un garde qu' il tue comme le décrit le 1er titre 'First Kill'. Ce titre aux riffs heavy metal se veut épique et mélancolique sur un rythme mid tempo. Au son de l'ambiance, on sent que l'homme a commis un acte irréversible qui va l'entrainer dans une longue quête guerrière pour tâcher de récupérer sa dulcinée. Il est obligé de fuir sans elle et c’est ainsi qu’il rejoint les Jomsvikings, l'équivalent de nos légions étrangères.

On continue l'histoire avec 'Wanderer' dont la mélodie nous fait ressentir le désarroi du personnage principal qui se retrouve seul face à ses actes. Basse surpuissante, mid tempo. Puis c'est au tour de 'On a Sea Of Blood' de prendre la suite. Riffs plus durs et plus rapides, Plus de textes scandés par Hegg, soli heavy à la touche NWOBHM. C'est épique et ça monte en puissance à l'image du héros principal.

Les batailles s'ensuivent avec 'One Against All' sur un rythme plus soutenu, aux riffs combattants et à l'ambiance victorieuse. Atmosphère patriotique, On venge, on gagne ! A ce stade de la galette, nous sommes en plein combat. C'est ainsi que s'enchainent 'Raise Your Horns' épiquement mélancolique toujours sur un air victorieux à l'unisson lors du refrain, 'The Way Of Vikings' et son intro majestueusement puissante et dont l'atmosphère restera ainsi sur plus de 5 minutes et 'At Dawn's First Light' utilisé comme vidéo clip promotionnel avec son côté mélodique non sans rappeler certains riffs d' IRON MAIDEN. La victoire est au bout du glaive et de la hache !

Cependant, c'est le tragique événement de l'histoire avec la perte du fondateur des Jomsvikings conté sur 'One Thousand Burning Arrows' et son air triste et mélancolique ; c'est une chanson d'enterrement.

On arrive sur la fin de l’histoire, et donc de l'album avec les 3 derniers titres de la galette. Notre personnage principal, après maints combats et victoires, a l’occasion de revenir sur sa terre natale et d’obtenir sa vengeance avec l' énergique 'Vengeance Is My Name' à la mélodie entrainante ; on ne peut s'empêcher de secouer la tête au son des riffs rapides et saturés et du mid tempo plutôt rythmé. Il espère regagner l’amour de sa bien aimée mais elle ne veut plus rien avoir à faire avec lui. Le temps a passé, elle a poursuivi sa route et a une nouvelle vie maintenant repris sur l'avant dernier titre 'A Dream That Cannot Be avec le featuring de Doro Pesch choisie pour son talent et sa voix puissante, jouant ainsi le rôle de l'amour perdu. Notre guerrier traque le passé alors que l'amour de sa vie est passé à autre chose. Lorsqu’il réalise ce qu'il lui arrive et que tout est vain, tout son monde s’effondre jusqu'à sa mort lors d'un dernier combat et du dernier titre 'Back On Northern Shores' à l'atmosphère sombre et macabre.

L'album est donc à la hauteur de cette histoire, puissant, énergique, aux nombreux rebondissements. Des combats à coups de riffs assassins, de mid tempo, de growls caverneux et d'ambiance épique. AMON AMARTH réussi sans faille son exploration de l'humain à travers l'histoire de ce mercenaire des 'Jomsvikings'.

Anibal Berith.