Non ! Motorhead n'est pas encore mort ! Il est même plutôt actif ces dernières années. Après les 2 très bons « The World Is Yours » et « Aftershock », c'est très rapidement que l'increvable Lemmy et ses acolytes sortent leur 22ème album, « Bad Magic ».
Alors oui, Lemmy en live, ça commence à être limite. Le bonhomme se cache derrière des Ray Bans qu'il ne quitte plus, immobile, tremble sacrément fort des mains quand il boit une bouteille d'eau et Phil s'occupe de parler entre les morceaux. Mais on à tellement de respect pour le bonhomme, après tant d'années, que finalement, son état nous fait énormément de peine. Qu'importe, le dieu du rock est toujours là, et au vu de la galette que Motorhead vient de nous pondre, on peut s'estimer sacrément chanceux.
L'album démarre sur le très punk « Victory or Die ». Pas de doute, le rouleau compresseur fonctionne encore à merveille. On est en terrain connu, reconnaissable entre mille, du pur Motorhead, avec un Lemmy plutôt en forme sur la voix. S'en suit le déjà connu « Thunder & Lightning » avec son riff si cher au groupe et « Fire Storm Hotel » très rock'n'roll, assurément un des meilleurs titres de ce « Bad Magic ».
Vient « Shoot Out All of Your Lights », et son refrain repris en choeur par les membres du groupe, où Mikkey s'en donne à coeur joie notamment sur l'intro. Quel batteur ! « The Devil », un peu plus anecdotique, à le mérite de faire ralentir un peu la cadence avant de repartir sur le très punk lui aussi « Electricity ». Le jeu de Phil sur ce morceau fait honneur à un guitariste souvent mésestimé.
« Evil Eye » est à mon sens un petit OVNI bienvenu dans cette galette, avec une intro basse batterie assez groovy, un Lemmy inquiétant sur les ponts, et un refrain mémorable. Après ce moment rafraichissant, on à droit à un « Teach Them How To Bleed » ordinaire, bien qu'impressionnant sur son enchainement break de Mikkey et solo maîtrisé de Phil.
« Till the End » est une power ballade à la sauce Motorhead. Faisant penser à « I Ain't No Nice Guy » au début, le morceaux s'envole sur un refrain taillé pour le live, émouvant à souhait et un solo magnifique. Un très bon titre qui nous fait penser que Lemmy continuera jusqu'à sa mort. Et fait du bien dans ce mode de brutes !
La fin de l'album est proche, avec un « Tell Me Who To Kill » faisant penser à « I Know How To Die », et un autre des meilleurs titres de l'album : imaginez « Orgasmatron » à 100 à l'heure et vous vous retrouverez avec « Choking On Your Screams ». Le titre est malsain à souhait, et pèse lourd, très lourd même.
Arrivent les 2 derniers titres, l'entraînant « When The Sky Comes Looking For You » et la reprise inattendue du classique des Stones, « Sympathy For The Devil ». Avec Motorhead, les reprises qu'ils peuvent s'accorder sont souvent de très bonne qualité. C'est encore le cas de ce titre qui, j'ose le dire, surpasse même le titre d'origine. Lemmy et sa bande ont réussi à s'approprier ce morceau d'une fort belle manière. Mention spéciale au décollage a 1:46.
Quelque part, et c'est dommage, les derniers albums sont tous plus excellents les uns que les autres, mais les prestations live sont finalement de moins en moins bonnes. Il est donc difficile d'émettre un avis objectif sur cet album, tant ma peine est grande pour ce gaillard, toujours là pour nous perforer les tympans, mais en bout de course. Qu'importe, ne l'enterrons pas tout de suite, il a le chic pour revenir toujours là où on ne l'attendais plus.
Au final, cet album est un très très bon cru de Motorhead. Pas le meilleur, mais une valeur sûre. Lemmy prouve que, toujours aussi bien entouré de Mikkey et Phil, il est capable encore de beaucoup de chose. Merci Mr Kilmister !