Quand on évoque le death metal suédois, et abstraction faite du melodeath à la At The Gates, quatre noms nous viennent instantanément à l’esprit, à savoir Entombed, Grave, Dismember et Unleashed. A l’instar d’un Exodus privé de Big Four, Vomitory s’est souvent vu reléguer au rang d’outsider. Le quatuor a pourtant rarement déçu, ses prestations scéniques s’avérant pour le moins mémorables.
Après douze ans d’absence discographique, le combo de Karlstad nous revient donc avec ''All Heads Are Gonna Roll'', un concentré de death metal old-school qui frappe vite et dur.
Dès le titre éponyme, on rentre dans le vif du sujet : guitares tranchantes, basse ronflante, batterie blastée, l’auditeur est pris à la gorge et n’aura que peu l’occasion de reprendre son souffle.
'Decrowned' est à l’avenant, avec ses riffs acérés, ses parties de batterie frénétiques et un chant growlé qui renvoie à l’aube de l’humanité. Les voix sont doublées sur les refrains, renforçant le côté bestial du morceau. Le procédé est d’ailleurs repris sur le polyrythmé 'Piece By Stinking Piece' et le véloce 'Raped, Strangled, Sodomized, Dead'. Ce chant mi éraillé-mi caverneux s’accorde on ne peut mieux avec les textes bucoliques vomis par un Erik Rundqvist pétri d’amour pour son prochain.
Si le groupe privilégie l’excès de vitesse tout au long de ces dix titres, il relâche parfois l’accélérateur et nous ménage des breaks bien heavy traversés de soli inspirés ('Dead World', 'Dead Man Stalking').
Forts d’une carrière débutée en 1989, les Suédois n’oublient pas leurs influences et infusent des riffs thrashy à 'Ode To The Meat Saw', voire slayerien sur 'The Deepest Tomb'.
Le groovy 'Beg For Death' vient clôturer ces quarante minutes de metal de la mort qui tue et on espère la prochaine galette du groupe avant 2035.