Ayant vu ses plans de tournée tomber à l’eau en 2020 en raison de la pandémie, War Curse a passé de nombreux mois au purgatoire avant de se décider à déterrer ses instruments et se lancer dans la composition d’un nouvel album.
En raison de cette incertitude sur le fait de pouvoir remonter sur scène un jour, War Curse a même envisagé la possibilité que ce disque à venir soit son chant du cygne. Dans un contexte si particulier et changeant, difficile de trouver chaque jour la motivation.
War Curse a donc décidé de laisser les choses venir. L’écriture de "Confession" lui aura ainsi pris un an. Un laps de temps particulièrement bien utilisé.
“Nous avons enregistré les démos de chaque chanson deux ou trois fois. Nous nous sommes laissé porter par les expérimentations qui nous venaient en tête. Nous avons été bien plus critiques envers nous-mêmes s’agissant de l'écriture et de l’enregistrement que sur nos précédents albums. Nous voulions faire un album digne de ce nom et non une simple compilation de chansons.”
Une volonté qui a fait que l’enregistrement de Confession aura duré pas moins de six mois ! War Curse ayant, pour l’occasion, investi le Amish Electric Chair Studios (Athens, Ohio) en compagnie de Neil Tuuri. Chaque titre a été enregistré comme à la grande époque : en full takes pour retranscrire l’authenticité d’une performance live. Ce qu’écoute l’auditeur est exactement ce que le groupe a joué en studio. “Nous avons utilisé le matériel qui nous sert pour nos concerts. Les amplis de guitare ou la batterie que vous entendez sur cet album sont les mêmes que lorsque vous nous voyez en live. Pour cette raison, certaines choses ne sont peut-être pas parfaites mais c’est une projection fidèle de ce qu’est War Curse sur scène. Et nous en sommes très fiers !”
Et cette sincérité dans l’enregistrement transparaît facilement à l’écoute de Confession. L'un des principaux accomplissements de ce disque est d’ailleurs la performance vocale de Blaine Gordon.
“Eradication" était un peu particulier pour Blaine dans le sens où il a dû remplacer notre précédent chanteur alors même que nous étions en studio. Il a eu très peu de temps pour prendre ses marques. Il a dû s’adapter à ce qui avait déjà été écrit pour un autre et l’imiter. Cette fois, il a pu pleinement ajouter toute sa créativité à ce disque. Il nous a apporté une dimension bien plus mélodique mais aussi plus de puissance sur certains passages.”
S’agissant du titre de cet opus, le guitariste commente “ce disque est une sorte de confession. Les textes de cet album sont les plus honnêtes que j’ai pu écrire. Quand tu écris de la musique de cette façon, il n’y a plus rien à cacher. Tu te mets à nu. Nous avons fait ce disque avec notre cœur et notre âme et maintenant, nous laissons le monde le juger.”
Avec un nom pareil, difficile pour "Confession" de ne pas être traversé par le thème biblique. Le titre éponyme aborde, par exemple, l’incohérence de la religion catholique : “tu peux être la plus grande des merdes toute ta vie. Tu peux tuer, violer, voler et j’en passe. Tant que tu avoues tout ce que tu as fait au mec dans cette boîte en bois qu’on appelle un confessionnal, tout est pardonné.”.
Le morceau 'Miracle Broker' renvoie lui au télé-évangéliste Joel Osteens qui “vend la lumière divine pendant que de faux paraplégiques se lèvent de leur fauteuils roulants et retrouvent “miraculeusement” l’usage de leurs jambes”.
Ou encore 'Return to Dust' qui évoque Adam et Eve, le serpent et la trahison. Mais au-delà de tout cela, "Confession" est un questionnement profond sur notre société actuelle : “Que signifie être une personne en difficulté dans la société impitoyable d'aujourd'hui ? Qu'est-ce que cela fait de voir l'humanité se détériorer sous ses yeux ou de se réveiller chaque jour en espérant ne jamais l'avoir fait ?”
Tracklist "Confession"
The Nothing (That Is Me)
Fortress of Agony
Confession
Miracle Broker
Power of the Powerless
The Convoy
Return to Dust
Sowing Division
Rusty Nail
Illusion of Choice