Transatlantic à l'Olympia
Stephane Masson
Journaliste

«C'est parti pour du progressive rock comme on l'aime...»

Créé 28/07/2022
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C’est l’été, Paris se vide un peu de sa population mais la musique ne s’arrête pas et c’est à l’Olympia qu’il fallait être ce jeudi 28 juillet. Comme on dit, les absents ont toujours tort et cette soirée ne démentira pas cet adage. Les moults reports liés à la crise sanitaire sont peut être aussi une des raisons pour lesquelles la salle n’affiche pas complet ce soir.
Concert organisé par Gamonbozia Inc.

C’est donc une soirée exceptionnelle qui nous attend avec TRANSATLANTIC : dernière date de la tournée mais aussi date qui sera captée pour une sortie vidéo. Donc attention : SPOILER !!! Si vous n’y étiez pas et que vous voulez avoir la surprise quand le dvd/blu-ray sortira, ne lisez pas les lignes qui suivent. :-)

Pour ceux qui étaient au fond de la classe et n’écoutaient pas, Transatlantic est un super groupe avec : Neal Morse (chant/claviers/guitares/melodica), Mike Portnoy (batterie/ chant), Roine Stolt (guitare/chant) et Pete Trewavas (basse/chant). Pour cette tournée, le 5e membre (et non pas la 5e roue du carrosse) est Ted Leonard (guitare/chant) qui fera le travail sûrement mais discrètement.

Le concept de la soirée : l’intégralité de l’album The Absolute Universe, dernier bébé de la formation puis un pot-pourri de leur discographie avec des morceaux parfois tronqués afin de profiter d’un large éventail des merveilles écrites par le groupe, soit près de 3 heures de bonheur auditif, le son étant de plus, d’une qualité digne des musiciens sur scène.

Malgré ce concert assis numéroté, l’ambiance est là. Ambiance de concert prog, studieuse et fervente où le public réagit au moindre solo de guitare, basse, batterie... se lève pour applaudir chaque chanson et finira debout, certains ayant abandonné leur siège pour se rapprocher de la scène.

Sur scène, c’est un festival de virtuosité, de musicalité, de technicité, de puissance, de sensibilité, de solo, de sourires. Les musiciens ont l’air de se faire plaisir et nous en mettent plein les esgourdes. Chacun avec sa personnalité, plus ou moins discrète ou exubérante, mais tous bien présents, l’équilibre du son aidant.

La paire Morse / Portnoy de part et d’autres de la scène sur leur petite estrade, mais face à face fonctionne à merveille et on voit bien la complicité et l’alchimie entre les deux compères. Là où on a un Neal Morse sensible et doux, n’hésitant pas à s’adresser au public pour exprimer son bonheur d’être là, en face c’est un Mike Portnoy déluré comme à son accoutumé qui amuse la galerie en jouant avec ses baguettes tel une majorette, mais dans son discours aussi « If I keep talking, we will play 4 hours show » ou encore « 2019 BC – Before Covid » ou encore sur ‘We all need some light’ quittant sa batterie téléphone à la main afin que tout le monde allume son
téléphone comme on le faisait avec son briquet à une certaine époque pour accompagner la chanson.

Et la section rythmique avec Trewavas/ Portnoy est d’une solidité sans faille. Tel un hobbit, Pete Trewavas assure et ne laisse jamais tomber ses collègues.

Quand à Roine Stolt il en impose par sa froideur nordique et sa technicité impressionnante et passe ses solis d’une facilité déconcertante. Soutenu en arrière plan par Ted Leonard qui s’amuse aussi avec les membres du groupe tout en étant un vrai soutien et œuvrant à un son parfois massif, parfois aérien, mais toujours précis.

On ne voit pas passer les 3 heures, surtout qu’on a eu un droit à une mi-temps réglementaire permettant de reprendre des forces liquides. La set-list est parfaite, et finalement 4 heures cela aurait été pas mal non plus.

Le concert se termine et le groupe vient saluer le public avec Neal Morse, larmes aux yeux tombant dans les bras de Portnoy à la fin de ce tout (?) dernier concert sous l’ovation du public qui ne veut pas les laisser partir et ne veut pas partir.
Merci messieurs !

Photo : Stéphane Masson
Live Report : Hell Haine

Set list :
The Absolute Universe
Overture: The Absolute Universe
Reaching for the Sky
Higher Than the Morning The Darkness in the Light
Take Now My Soul
Bully Rainbow Sky
Looking for the Light
The World We Used to Know
The Sun Comes Up Today
Love Made a Way (Prelude)
Owl Howl
Solitude
Belong
Lonesome Rebel
Can You Feel It
Looking for the Light (Reprise)
The Greatest Story Never Ends
Love Made a Way

The Whirlwind medley
Overture
Rose Colored Glasses
Evermore
Is It Really Happening?
Dancing With Eternal Glory
Guitar Duet
We All Need Some Light

SMPTe/Bridge Across Forever medley

Duel With the Devil
My New World
All of the Above
Stranger in Your Soul