Report Festival Rock en Seine Jour 3 27/08/2023
Ophélie Griffin
Journaliste

«Report Festival Rock en Seine Jour 3 27/08/2023»

Créé 27/08/2023
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Festival Rock en Seine 2023
Report du Jour 3 - 27/08/2023
Photos et Live Report : Ophélie Griffin

S’il était possible, une foule encore plus dense que la veille se presse vers le Domaine National de Saint Cloud pour ce dernier jour de Rock en Seine, et ce dès l’ouverture des portes. Effectivement le groupe de rock américain The Strokes se faisant rare en concert, la journée a affiché très rapidement complet.

De mon côté, j’affronte ce dernier jour avec le genou droit en vrac, parce que je suis tombée la veille en trébuchant dans un trou en quittant le festival… Vraiment, il faut que je demande une assurance tout risque auprès d’URN…
Je tiens à préciser de nouveau qu'étant seule pour couvrir l'événement, j'ai fait peu de concerts en intégralité mais j'espère que les quelques lignes associées aux photos sauront vous plonger dans l'ambiance !

NOVA TWINS
On attaque fort ce dernier jour sur la Grande Scène avec le duo britannique composé de Georgia South à la basse et de Amy Love au chant et guitare. La scénographie est soignée et souligne le show explosif de punk-grime offert en ce début d’après-midi : les lettres “NOVA TWINS” en flamme posées sur une colline telles le mythique “HOLLYWOOD”, mangas ou encore un jeu vidéo de combat où les membres du groupe s’affrontent comme des personnages de Street Fighters.
Amy et Georgia vont régulièrement au contact du public et électrisent la foule déjà présente en nombre. Elles font le show ! Le plaisir d’être sur scène est évident et affiché “France, we always love you!” - ce concert concluant la tournée de festivals du duo. Belle entrée en matière !



L'intégralité des photos du concert ici

JULIE
Retour sur la scène Firestone pour assister au concert du trio californien nommé Julie. Quand arrivent les trois membres du groupe sur scène, ma première pensée a été : “whaou, ce sont des enfants !” - et effectivement, ils n’ont pas plus de 20 ans. Comme pour souligner ce fait, un énorme ours en peluche accompagne le groupe lors de leur prestation. Cependant, Julie n’est pas là pour faire de la figuration. Je regrette la saturation du son et la guitare couvre la voix de la chanteuse Keyan Zand. Heureusement, en s’éloignant vers le fond, on peut profiter d’un son de meilleure qualité faisant honneur à la performance du groupe. Ce dernier est très concentré sur la musique et n’offre que peu d’interactions avec le public. L’univers de Julie est emprunt de nostalgie - leur concert est d’ailleurs capté à l’aide de vieilles caméras.
Leurs morceaux mêlant shoegaze et noise rock retiennent l’attention. En tout cas, une belle découverte de mon côté.



L'intégralité des photos du concert ici

THE MURDER CAPITAL
Lors du dernier passage du groupe de post-punk irlandais au festival en 2019, clairement je n’avais pas été emballée. Je n’étais déjà pas très fan de Fontaines D.C. et clairement j’avais l’impression de voir un mauvais copycat. De l’eau est passée sous les ponts et je voulais redonner une chance au groupe. De la scène Firestone, on retrouve désormais le groupe à la scène Cascade qui permettra à mon sens que le groupe puisse mieux s’exprimer.
Ce qui me frappe dès le départ, ce sont les larges sourires affichés sur les visages des différents musiciens du groupe. Au fond de la scène, on retrouve quelques éléments de l’artwork du dernier album du groupe “Gigi's Recovery” sorti en janvier 2023 : sur un fond bleu, une lune, des étoiles et la silhouette d’une femme.
Ce qui m’a frappé particulièrement pendant ce concert, c’est le charisme du chanteur James McGovern - auquel je n’avais pas été sensible en 2019. Il embarque avec lui tout le public, jusqu’à aller au plus près dès le troisième morceau “More Is Less” - “This is Ireland!”. Aujourd’hui, le ton est donné : le contact est recherché !
Clairement, le contact est passé (même avec moi).



L'intégralité des photos du concert ici

AMYL AND THE SNIFFERS
J’avais raté le dernier passage du groupe australien à Paris en novembre 2022. Les échos que j’en avais eu étaient que c’était un show court mais efficace - une boule d’énergie. J’avais donc hâte de voir la prestation du groupe sur la Grande Scène.
C’est sur le titre “Without me” d’Eminem qu’entrent les quatre membres “renifleurs” (the Sniffers”)
Amy Taylor au chant - mini-short bleu, petit haut doré et coiffure rétro - ne fait pas dans la dentelle. C’est brut, c’est punk, ça braille, ça s’exprime (même si l’on ne comprend pas tout à cause du solide accent australien de la chanteuse).
Sur le titre “Security”, Amy scande “Security, will you let me in your pub?” avant de tourner autour des membres de la sécurité.
A vrai dire, vous ne trouverez pas beaucoup de photos de ce concert, car nous n’avons eu qu’une seule chanson pour capter le show… juste au moment où Amy Taylor se jette de la scène et aille au contact du public. Tant pis, on verra le reste du concert plus loin - où l’on pourra juger du remplissage du site… et de l’ambiance produite par la tornade Amyl !



L'intégralité des photos du concert ici

A la suite d’Amyl and the Sniffers, je me dirige sans entrain vers le concert des Wet Leg. Je ne suis pas très emballée par les morceaux sur album du groupe britannique formé par les musiciennes Rhian Teasdale et Hester Chambers. Manque de charisme (c’est quoi cette coiffe mormone et cette jupe Harley Davidson ?!), fatigue apparente sans parler de la musique qui ne me parle absolument pas… Je fais quelques photos et je quitte pour boire une bière. Sauf que les Wet Leg ont attiré la pluie - que dis-je, les trombes d’eau ! Ca a à peine duré 30 minutes mais suffisamment pour que l’on soit tou.te.s trempé.e.s ! Nous nous réfugions au stand Firestone tandis que certaines personnes se cachent sous les tables !
De fait, les Wet Leg raccourcissent de 20 minutes leur show - peur de friser ?



BE YOUR OWN PET
Décidément, je crois que les concerts que j’ai préférés du festival ont été sur la scène Firestone ! La pluie s’est arrêtée, le soleil est de retour et l’ambiance humide n’a pas découragé le public pour assister au retour tant attendu du groupe américain. Effectivement, comme me l’avait précisé mon ami Gilles, BYOP avait disparu depuis 15 ans suite à leur séparation en 2008.
Menée par la très charismatique Jemina Pearl, robe vinyle rouge et divers bleus sur le corps (elle a dû aussi se casser la gueule dans le même trou que moi), le groupe a lâché toute l’énergie cumulée en 15 ans qu’on se prend en pleine tête ! Le groupe reprend à peine son souffle entre chaque morceau et on sort essoré de ce déferlement punk.
Vraiment, revenez quand vous voulez !



L'intégralité des photos du concert ici

FOALS
Hop ! Vite vite vite, on se dirige vers la Grande Scène pour la seconde moitié du concert de Foals. C’est une marée humaine qui se tasse devant le groupe qui a sorti l’an passé son dernier album “Life is Yours”. Quand nous arrivons devant le groupe, l’ambiance est déjantée, ça danse, ça chante.
Je ne suis pas vraiment fan des derniers opus de Foals mais en live, il n’y a jamais rien à redire. C’est déjà le quatrième passage du groupe au festival Rock en Seine.
Certes, la machine est rodée, voire prévisible. Mais quelle efficacité et l’envie d’être sur scène et de tout donner ne se démord pas. Quand résonne la première note du titre “What went down”, tu sais ce qu’il va se passer, un frisson parcourt la foule. Car c’est le moment où Yannis Philippakis finit par aller au plus proche de la fosse. Je l’ai connu plus foufou mais festival oblige, l’approche sera plus soft que le saut du balcon du Bataclan en 2019.
L’amour au public français sera maintes fois déclamée et le show termine sur le titre délirant “Two Steps, Twice”?



L'intégralité des photos du concert ici

THE STROKES
La foule reste compacte pour le dernier groupe de la 20ème édition du festival. L’ambiance est au plus haut, ça continue de chanter, notamment sur “Take me Out” de Franz Ferdinand dont les paroles sont affichées sur les écrans géants de la Grande Scène.
Autant vous dire qu’après le passage de Foals et pour finir cette folle journée, il va falloir se donner ! En tout cas, le public est au rendez-vous et saura bien accueillir la tête d’affiche du soir, The Strokes. Le dernier passage du groupe en France date de 2019.
22h05 - le groupe se fait attendre. Puis enfin, la lumière - ou pas, tant le groupe restera dans l’ombre tout le long du set.
Petite anecdote, il faudra un compas dans l'œil pour shooter le concert car il nous sera demandé d’être à 60° de la scène… Dans tous les cas, il va falloir composer avec l’ombre ambiante qui règne. Ce qui frappe tout le long du concert, c’est l’absence de présence scénique de Julian Casablancas, qui n’a clairement pas envie d’être là. Il chante un morceau puis file boire - rituel sans fin. Les autres musiciens tentent de relever le niveau énergétique mais dans l’ombre, qu’en devine-t-on ?
Quel décalage avec le public qui donne de la voix à chaque morceau ! Dès que les photographes quittent le pit, Julian s’adresse enfin au public mais à vrai dire, ça sonne totalement creux. A croire que c’est juste pour avoir à chanter moins longtemps (surtout qu’on ne comprend pas vraiment ce qu’il dit).
Certes, ça fait plaisir d’entendre en live des titres cultes tels que “Last Night”, “Someday” ou encore “Juicebox” mais ce n’est pas suffisant pour faire un bon show ! Se cumulent en plus des problèmes de son et techniques, qui n’arrangent pas l’affaire.
Ce concert est une réelle déception, le final des 20 ans du festival méritait mieux et le public venu en nombre méritait mieux. C’est vraiment dommage de finir une journée si folle d’énergie de cette façon ! Un concert à oublier.



L'intégralité des photos du concert ici

Que dire de cette édition 2023 de Rock en Seine ? Au delà des têtes d’affiche, c’est vraiment sur les autres scènes que j’aurais pris le plus de plaisir, sur les pépites moins mainstream telles que Brutus, Turnstile, Dalle Béton ou encore Be Your Own Pet. J’apprécie toujours autant l’ambiance détendue du festival (certain.e.s diront bobo mais on n’est pas non plus au niveau du Lollapalooza) et je trouve qu’il n’y a pas meilleure façon de finir le mois d’août avant de basculer sur la folie de la rentrée.

Un grand 3ème merci aux équipes d'Ephélide et de Rock en Seine pour leur accueil et l'organisation tout au long du week-end !