Avec "Yesterwynde", leur dixième opus studio, Nightwish nous invite à un voyage à travers le temps, explorant les méandres de la nostalgie et de la mémoire. Ce titre énigmatique, forgé par le génie de Tuomas Holopainen, évoque non seulement un lien profond avec le passé, mais aussi la complexité de notre rapport au temps. L'album réussit à capter cette essence à travers des compositions qui, bien que familières, nous plongent dans une mélancolie délicate.

Néanmoins, cette plongée dans la nostalgie a ses limites. La récurrence de motifs musicaux et de lignes vocales qui rappellent les précédents albums tels que 'Dark Passion Play', 'Imaginaerum' ou 'Endless Form Most Beautiful' crée une impression de déjà-vu. Les auditeurs peuvent rapidement ressentir une forme de lassitude face à des passages qui semblent trop souvent recyclés, comme dans 'An Ocean Of Strange Islands' ou 'Perfume Of The Timeless'. Ce n'est pas que l'album soit mauvais, loin de là, mais il manque parfois de cette étincelle qui aurait pu le rendre véritablement mémorable.

Malgré ces critiques, "Yesterwynde" regorge de moments captivants. La douceur envoûtante de 'Sway', où Floor Jansen et Troy Donockley s'unissent dans un duo poignant, offre une parenthèse délicate, tandis que le refrain accrocheur de 'Perfume Of The Timeless' reste en tête bien après l'écoute. De plus, des compositions comme 'The Antikythera Mechanism' et 'The Day Of...' démontrent une volonté d'expérimenter, même si les puristes pourraient grincer des dents face à ce vent de modernité.