Bien que formé en 2007, le groupe italien Resumed a fait attendre son public jusqu'en 2014 pour lui proposer un premier album de Technical Death Metal, un an après l'arrivée de la bassiste Giulia Pallozzi qui s'ajoute donc au quatuor composé de Daniele Presutti au chant et à la guitare , Carlo Alfonso Pelino à la guitare et Filippo Tirabassi à la batterie. « Year Zero » est leur second album alors découvrons ce que le groupe peut nous offrir, quatre ans après « Alienations ».

La basse de Giulia Pallozzi se démarque dès le premier morceau, ‘Waiting For The Fall', en tissant une ligne musicale qui semble presque indépendante de celle des deux guitaristes de Resumed qui rivalisent de technicité, le tout sur une rythmique qui flirte ouvertement avec le Jazz. Plus que du Tech Death, le groupe se place dans une optique Prog Death avec une composition complexe mais qui reste sensible. On bascule ensuite dans quelque chose de plus accessible, entraînant et brutal avec ‘Exploiters' qui nous permet également de découvrir le scream de Daniele Presutti. En sept minutes, le groupe a le temps de proposer de légères variations musicales et atmosphériques. Etrangement, ‘The World Is Mine' semble être une parfaite combinaison des deux ambiances des précédentes chansons, et on peut ne plus vraiment savoir sur quel pied danser ; dès lors, laissez-vous seulement porter par la rythmique, qui frôle parfois le Thrash, et savourez la complexité des riffs de guitare. Avec ‘A Human Waste', on peut commencer à avoir l'impression que le groupe tourne un peu en rond après un démarrage sur les chapeaux de roue, mais voyons la suite !

Le morceau s'achève dans le brouhaha d'une foule, et ‘No Answer', plus groovy, s'ouvre sur le même background musical mais prend rapidement une tournure plus agressive et lourde. ‘Catharsis' peut rappeler ‘Waiting For The Fall', qui ouvrait l'album, grâce à son côté très progressif qui place la basse au premier plan. La batterie est dans la nuance en permanence avec un jeu mesuré et le morceau dans sa globalité impressionne par les capacités des musiciens. Si ‘The Omen' reste dans une atmosphère relativement proche, les screams du frontman renforcent la lourdeur de la chanson. Le contraste qui en ressort est tout à l'honneur du groupe qui continue de surprendre ses auditeurs tant du point de vue technique qu'émotionnel. Le riff d'ouverture de ‘Earth Awakens' nous place tout de suite dans une perspective plus agressive où Filippo Tirabassi se démarque tout particulièrement grâce à des passages à la batterie tout simplement prodigieux ! Après une courte respiration offerte par ‘The Aftermarth', Resumed termine cet album avec le morceau éponyme qui prend la forme d'une fresque musicale de près de neuf minutes.

« Year Zero » place résolument Resumed dans une perspective plus Prog que purement Tech, ce qui n'est pas désagréable mais il faut y être préparé puisque l'album se rapproche davantage de ce que Beyond Creation et Horrendous ont proposé, respectivement avec « Algorythm » et « Idol » (2018). Les Italiens proposent un travail soigné qui ne néglige pas les émotions au profit de la technicité, ce qui mérite d'être souligné.