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White Colossus

Shades Of God
Journaliste

Disconnected

Puissance, douceur, mélancolie, textes profonds, 'White Colossus' est un album aux multiples facettes qui transpire le vrai et l'émotion
10 titres
Modern Métal
Durée : 51
Sorti le 23/03/2018
8130 vues

Certains albums se font attendre, ce qui en soi n'est pas un mal puisque le temps permet bien souvent de peaufiner un travail et de lui donner la forme souhaitée. C'est le cas du premier album de Disconnected, 'White Colossus', qui aura mis quelques années avant de nous parvenir. Ce projet initié par le guitariste / compositeur Adrian Martinot (que l'on a pu voir avec Melted Space) livre aujourd'hui ses premiers secrets, dans les contours d'un album aussi singulier que passionnant, dont la charge émotive est l'un de ses principaux atouts.

Faire de la musique et la distribuer est devenu d'une banalité consternante depuis qu'Internet règne en maître. Mais en faire de la bonne reste une affaire complexe qui n'est pas donnée à tout le monde. Disconnected, c'est avant tout la vision d'un homme, Adrian Martinot, qui s'est entouré de musiciens chevronnés comme Aurélien Ouzoulias (Satan Jokers, Zuul Fx, Ron Thal) ou encore du vocaliste Ivan Pavlak, pour matérialiser 'White Colossus'. Un travail long, souvent à distance, dont les mots-clés sont : instinct, coeur et émotion. Parce que oui, si 'White Colossus' est un album de Metal aux accents modernes comprenant tout ce qu'il va avec, il ne faut pas plus d'une écoute pour constater que les émotions qu'il propage sont nombreuses et prenantes. Durant près de 51 minutes les Français étalent leur talent et de leur créativité en distillant des morceaux à la fois durs et doux, dont les influences se situent principalement chez Alter Bridge, Periphery, Architects, Deftones et Gojira. Tout un programme diront certains, mais force est de constater que l'alchimie prend bien et que 'White Colossus' contient des titres sublimes comme les puissants ''Blind Faith'' et ''Living Incomplete'', ou encore les très mélodiques ''Wounded Heart'' et ''Blame Shifter''. Si le côté Metal ne passe pas inaperçu avec des riffs énormes accompagnés de vocaux gutturaux, celui-ci est toujours mis en balance avec de nombreuses mélodies mélancoliques qui sont sublimées par un chant clair des plus réussis. La grande force de Disconnected se retrouve d'ailleurs dans cette manière de marier les différents styles, de passer d'un aspect brutal à un aspect plus ambiant, d'envoyer du lourd puis de contrebalancer cela avec des passages très atmosphériques. La combinaison est osée mais les Français grâce à beaucoup de maitrise réussissent parfaitement leur coup et parviennent à donner à l'auditeur l'occasion d'entrer dans un monde abstrait dont lui seul peut décider de ce qu'il s'y passe.

L'autre élément qu'il convient de saluer est sans conteste ce magnifique artwork. Si le visuel permet là aussi une libre interprétation, on ne peut s'empêcher de le scruter et de le détailler pour tenter d'en faire son idée, à la fois simple et beau, il interpelle et ne laisse pas insensible, il est une vraie plus value à la musique. Un dernier mot pour rendre hommage au label Apathia Records qui a une nouvelle fois eu le nez fin en faisant signer Disconnected.

Puissance, douceur, mélancolie, textes profonds, 'White Colossus' est un album aux multiples facettes qui transpire le vrai et l'émotion. Au travers de ses compositions, on sent que le groupe a tout donné, que les musiciens ont construit cet opus avec le coeur et les tripes. Prenez le temps de l'apprécier, le temps et l'ouverture d'esprit sont vos meilleurs alliés.
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