Ayant débuté l'aventure sous le nom de Ahriman en 1993 par l'impulsion de Lord Ahriman et Blackmoon (aujourd'hui décédé), c'est sous Dark Funeral (nom adopté un an plus tard que le groupe commencera sa carrière par un EP au titre éponyme puis leur premier album 'The Secrets of the Black Arts' il y a 20 ans cette année (1996-2016).
Les suédois reviennent donc sept ans après leur dernier méfait avec un nouveau chanteur Heljarmadr ayant remplacé Emperor Magus Caligula ayant quitté l'aventure en 2010. Nous avons toujours Lord Ahriman et Chaq Mol aux guitares, Lord Ahriman se chargeant de la basse pour l'enregistrement de la galette et Dominator derrière les fûts.
Dark Funeral est connu pour son black metal violent et sans concession mais le style a évolué avec les années proposant aujourd'hui une alternative entre le "true black metal" et un black metal plus mélodieux aux plans épiques plus affirmés. Cependant, les thèmes abordés restent inchangés traitant toujours de satanisme et d'anti-christianisme et c'est sur 9 titres et 3/4 d'heure que le quatuor va déverser sa haine contenue depuis 7 ans!
Cet album produit par Daniel Bergstrand (In Flames, Dimmu Borgir, Behemoth) et dont l'artwork a été confié à Necrolord (Dissection, Necrophobic, Emperor) à la particularité d'être le premier album avec le nouveau vocaliste!
Cet album est très intéressant puisque comme je le disais plus tôt, il offre deux facettes tout à fait complémentaires. Du coup le nouveau vocaliste y prend toute son envergure étant capable de déverser un chant brutal et radical typé "true black metal" sur les trois premiers titres de la galette qui se caractérisent par leur brutalité et leur violence. Tout en préservant une ambiance épique, ' Unchain My Soul', 'As One We Shall Conquer', 'Beast Above Man' sont particulièrement agressifs et haineux! Tous les ingrédients y sont! Chant black hurlé typique avec un gros effort de diction rendant les textes compréhensibles, les riffs cristallins simples mais aiguisés comme des rasoirs ou acérés comme des faux pour bien trancher dans le vif et des blast beat à plus de 200 bpm pour dévaster l'auditeur et tout ce qui l'entoure. La mélodie adoptée est dissonante et mélancolique tout en restant accessible afin de bien pénétrer le cortex pour la rendre inoubliable.
Un gros travail de production donc pour caler aux origines du groupe tout en y apportant une touche moins guerrière que l'on retrouve sur les quatre titres suivants ('As I Ascend', 'Temple of Ahriman', ' The Eternal Eclipse', 'To Carve Another Wound') où l'on ressent la patte du producteur par le côté Behemoth du style alternant parfaitement rage black metalleuse et mélodie lancinante sur un tempo généralement plus lent et lourd. La prouesse du vocaliste se démarque particulièrement ici, capable de varier son chant tout en le positionnant précisément sur les riffs et conserver la diction nette. Globalement, ces quatre titres sont sombres et le changement de rythme et la variété des riffs propose une alternative nouvelle accentuant la diversité de l'album.
Les deux derniers titres renouent avec la tradition du Black Metal scandinave avec les dévastateurs et guerriers 'Nail Them to the Cross' alternant chant Black et chant Death et le titre éponyme qui sera le coup de coeur de la rédaction par sa mélodie mélancolique et pénétrante qui fait de ce morceau une pépite inlassable à écouter.
Sixième album réussi pour les sombres suédois Dark Funeral avec un succès total pour Heljarmadr pour sa prise de fonction en tant que frontman. La production est soignée, l'ambiance y demeure guerrière et épique dans une atmosphère sombre et mélancolique. Un esprit "true black metal" respecté tout en y apportant une touche de modernisme appréciable. A écouter inlassablement!