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Untamed

ALDO
Journaliste

Blackrain

Le quartet apporte une certaine fraîcheur dans sa musique qui rend l’écoute de l’album bien agréable
12 titres
Hard Rock
Durée : 53
Sorti le 25/11/2022
1420 vues

Bon, mettons tout de suite les pieds dans le plat : votre serviteur a un problème avec ce groupe.
Alors dit comme ça d’entame, ça fait un tantinet brutal, mes plus plates confuses à ceux que ça aurait blessé. Ceci mérite bien quelques explications.

Le fait est que jusqu’à présent, le parcours du groupe donnait l’impression de s’appliquer à reprendre des recettes déjà servies, et de privilégier la forme au fond. La faute peut-être à un management qui, à l’époque, semblait ne pas être en mesure de mettre l’accent sur l’essentiel, à savoir la Musique.

Cet épisode étant désormais révolu (exit le decorum de carton-pâte des concerts -les pieds de micro !-, le kitsch du look glam -en tous cas bien atténué-, les interventions iconoclastes -limites génantes- dudit manager en préambule aux concerts du combo, et les tentatives maladroites – néanmoins sincères, votre serviteur en a la conviction- de s’ouvrir à un public large via certaines émissions de type télécrochet), il était de l’ordre de l’honnêteté de se pencher sur ce qu’était devenu celui qu’on tentait de nous vendre à une époque comme le « Guns’n’Roses français ».

Puisqu’on parle de forme, on note déjà un retour à une certaine sobriété vestimentaire à l’examen du dossier de presse, en tous cas un abandon des clichés propres au Glam metal de la grande époque que seul un Steel Panther peut se permettre d’arborer aujourd’hui sans souci (puisque tel est le credo de la bande à Michael Starr : la comédie). Là n’est pas l’essentiel, mais voyons-y un premier signe.

Côté musique, on a droit à douze plages qui surprendront par une orientation globale nettement « heavy metal à l’allemande », voire « power metal ». Dès l’entame « Untamed », on est mis au parfum, et il faut bien admettre que c’est assez agréable. Même si la plupart des gimmicks du genre sont utilisés (« Blade of Love », cas d’école avec les synthés en arrière-plan, le solo tendance « néoclassique », les envolées vocales, toussa…), c’est plutôt joliment troussé.

Il faut dire que la galette est produite (avec classe) par Hannes Braun, leader du combo teuton Kissin’Dynamite. L’orientation prise semble tenir ici sa source, pour un résultant ma foi plutôt réussi. Encore une fois (la répétition fixe la notion), même si les clichés sont là, on se surprend à hocher du chef avec enthousiasme (« Shut Down »)

Les amateurs d’Amérique ne sont toutefois pas laissés sur le bord du chemin, avec un « Dawn of Hell » très BonJovi dans l’utilisation de la Talkbox, un « Set the World on Fire » que Poison, Ratt et consorts (Def Leppard aussi, tiens…) auraient très bien pu incorporer à leur répertoire. Et puis il y a le gospelisant « Summer Jesus » relevé d’effets de synthé très 80, et réchauffé par un orgue Hammond.

Le climax de l’album reste, avec le « Shut Down » déjà évoqué, le titre « Raise your Glass », qui va à l’essentiel en vous rentrant dans le lard pendant près de quatre minutes, et durant lequel Swan Hellion déballe vraiment ses tripes sans fioritures. Là où le chanteur peut parfois énerver avec des modulations et autres effets de manche pas forcément utiles, c’est une bonne surprise.

Seule vraie déception, le conclusif « The End » démarre comme une ballade sympa, mais tombe vite à plat. Après les deux titres précédemment cités, ça calme un peu l’enthousiasme et c’est dommage…

En conclusion, n’attendez pas de révolution de cet album : en termes d’écriture, c’est ultraclassique et rebattu. Pourtant, en infléchissant son orientation vers nos amis d’Outre-Rhin, le quartet apporte une certaine fraîcheur dans sa musique qui rend l’écoute de l’album bien agréable. Bref, sans être indispensable, ce disque ne décevra pas.

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