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Unden!able

Morbid Domi
Journaliste (Belgique)

Hellyeah

13 titres
Groove Metal
Durée : 45
Sorti le 03/06/2016
6388 vues
Les passionnés de bon gros « southern » Hard US devaient certainement attendre avec impatience le 5ème album de ce super groupe composé de solides baroudeurs. Pour les autres, une brève présentation s’impose afin de mesurer précisément l’essence du projet qui nous occupe ici.

Hellyeah s’est formé à Dallas en 2006 et s’est lancé dans une sorte de métal US groovy. Si nous nous penchons davantage sur le line-up, nous pouvons affiner l’analyse des racines musicales qui tirent vers la diversité. Et bon sang, quelle belle diversité !!! Au chant, Messire Chad Gray, également membre émérite chez les Illinois de Mudvayne, illustres créateurs de « math-metal». A ses côtés, autre légende de la scène, ce cher Vinnie Paul, légendaire batteur chez feu Pantera et Damageplan.

Vous salivez déjà et je ne saurais vous donner tort de le faire.

Au regard de leur qualité de jeu, j’aimerais aussi attirer l’attention sur les 3 autres membres qui complètent le band :
- Tom Maxwell, excellent guitariste depuis la genèse d’Hellyeah ;
- Christian Brady, second guitariste d’Hellyeah depuis 2014 et possédant une belle expérience chez Magna-Fi, groupe de métal alternatif de Las Vegas ;
- Kyle Sanders, l’homme à la tête de gorgone, bassiste depuis 2014, ayant roulé sa bosse chez Monstro, métal alternatif d’Atlanta.

A quoi donc s’attendre avec un tel panel d’artistes ? L’écoute de cette nouvelle galette nous apporte « indéniablement » des réponses éclairantes.

Hellyeah nous offre un style de néo-métal/Fusion regroupant quelques bons univers variés. Le chant flirte parfois avec les limites du Hardcore. Le jeu de basse et certains riffs de guitares pourraient même parfois être intégrés dans le Death n’Roll. Autant vous le dire tout de suite, cet album « Unden!able » est excellent.

En toute subjectivité, je retire d’emblée deux magnifiques titres qui sont prenants, époustouflants et subjuguants : « Scratch a lie » et le fabuleux « Grave ». Ce sont des perles. La clé de voûte de l’univers Hellyeah, des riffs puissants, une très belle production, de la puissance, quelques références Panteriennes mais aussi un brillant ancrage à la modernité.

Cinq autres morceaux comprennent cet élan énergique ainsi qu’une belle dose d’agressivité saine :
- « X » et son excellent pont vers le Hardcore qui serait revisité par « Suicidal Tendencies » ;
- « Be Unden!able » légèrement Kornien et présentant un superbe refrain ;
- « Blood Plague » qui démarre à la Fear Factory pour glisser dans un respectable tempo harmonieux ;
- « Live or Die » partant en Death pour vite remonter en groove. L’on se délecte aussi du jeu de Vinnie sur ce titre vivifiant ;
- « Startariot » qui est fédérateur sur le refrain. Mention spéciale au jeu de Kyle sur ce hit en puissance.

Ces 7 titres seront certainement des tueries en live qui exhorteront à vous bouger les cervicales.

Pour la suite de l’album, je suis plus dubitatif sur 4 aspects :
- L’intro « ! », comme l’interlude « 10-34 » sont trop faiblardes, on attend beaucoup mieux de la part de ces musiciens ;
- La reprise de Phil Collins, « I Don't Care Anymore » qui me laisse encore avec une solide interrogation. Je pense que ce n’est pas tant la volonté de rendre hommage à ce grand Monsieur de la chanson qui a été à l’élément moteur du choix du groupe mais plutôt le sens des paroles cadrant bien avec l’ensemble de l’album. Soyez dignes, soyez-vous-même, foncez, chutez, relevez-vous. Etre indéniable, c’est se faire respecter au sens haut du terme. Cela vous évitera certains soucis. Et cerise sur le gâteau, Messire « Dimebag » Darrell y a tiré quelques cordes sur cette bien étrange reprise ;
- Le morceau « Human » qui reprend davantage un aspect mélodieux mais trop tendre à mon goût pour porter la griffe du groupe ;
- « Love Falls » qui m’a laissé pantois tant le registre plus Pop Rock gothique déstabilise. Cette chanson est hideus. Donc, vous l’aurez compris: elle très belle pour passer à la radio, quitte à risquer de devenir un bon tube historique. Ça m’étripe de le dire, mais « bravo, bien joué sur ce coup qui ne sera certainement pas foireux ».

Pour conclure, Quelques surprises viendront rompre l’équilibre architectural de l’ensemble pour nous rappeler qu’il y a tant de facettes à considérer dans la vie de tous les jours. De toute évidence, Hellyeah est un groupe entier qui ne se contente pas de jouer les gros bras mais qui pousse aussi à une certaine forme de combat, celui bien plus pertinent et porteur d’espoir, qu’est la « résilience ». Nos ricains brillent de 1000 feux dans ce registre.
S’il n’y a pas d’apport d’une certaine révolution dans ce genre groovy, il serait dommageable pour votre propre culture musicale de passer à côté de ce bien bon « Unden!able » qui tranche clairement sur les quelques ersatzs insipides qui sévissent.

En conclusion, Hellyeah a pondu un très bel album, soigné, diversifié qui ravira bon nombre de fans de différents sous-genres.
Globalement, ça décape et c’est incontestable. La cohésion des artistes peut s’apprécier au vu de la richesse proposée sur cet opus. Hellyeah est un sacré bon groupe qui vous tue la routine en vous bottant les fesses en toute allégresse.

Morbid Domi (Août 2016)

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