Menu principal
Accueil(current) News Live Reports Interviews The Wall Chroniques Groupes Concerts

The Persistence Of Memory

FRED H
Journaliste

Emigrate

Partant un peu trop dans différentes directions, ce « The Persistence of Memory » a du mal à trouver son équilibre.
9 titres
Rock
Durée : 35 min 25
Sorti le 05/11/2021
2384 vues
SONY (R)

Voilà maintenant une quinzaine d’années (depuis 2005) que le guitariste Richard Zven Kruspe cherche à s’exprimer en dehors de son combo mastodonte Rammstein. Jusqu’à lors, avec son projet Emigrate, l’allemand a déjà proposé trois efforts (un éponyme, « Silent So Long » et « One Millions Degrees » respectivement sortis en 2007, 2014 et 2018).

En cette fin de 2021, le teuton s’en revient avec une quatrième escapade solo nommée « The Persistence Of Memory ». Cet opus regroupe des chansons retravaillées et réactualisées de compos initialement prévues pour ses précédents méfaits mais qui étaient jusqu’à lors restées dans les tiroirs car pas totalement finalisées.

A chaque nouvelle production, RZK tente de s’écarter du metal indus grandiloquent de sa formation référence pour orienter son affaire vers des sonorités plus electro-pop. A bien écouter on (re)trouve encore ici un là un riff ou un gimmick Rammstein-ien. Quand il reste sur ses « basiques » connus (= la gratte au centre du débat), cela fonctionne plutôt bien ('Freeze My Mind' dont les premières bases remontent à … 2001). Pas révolutionnaire mais efficace et suffisamment bien ficelé (et calibré) pour que l’adhésion soit immédiate. Dommage toutefois que le musicien cède à la facilité en recyclant ici un de ses propres titres ('Hypothetical' de « Silent So Long » présentement délesté du featuring initial de Marylin Manson pour le remplacer par la voix de Herr Kruspe).

Hormis ces deux pistes, le reste s’oriente effectivement vers des sons plus électroniques ('Rage' et ses synthés typés années 2000). C’est parfois sautillant (le « variétoche » 'Come Over'), dansant même ('I’m Still Alive') mais pas vraiment exaltant. Certes, on a déjà entendu bien pire et le résultat est plutôt propre (lisse ?) mais on attend toutefois un peu plus de notre homme.

Dans son approche « je fais du neuf avec du vieux », le germain veut varier les plaisirs. Certaines propositions se font donc plus sombres (le pop Dark Wave 'You Can't Run Away', l’expérimental 'I Will Let You Go'). On ressent une sorte « d’hésitation » sur l’orientation musicale ciblée. « Je vais par-là, non plutôt par-là, …».

On a également le droit à un duo vocal avec l’ami Till Lindemann pour une reprise de Brenda Lee ('Always On My Mind' déjà revisité par Elvis Presley, Willie Nelson, Johnny Cash, …). Amalgamant boucles rythmiques, touches orchestrales, et accents pop, ces accompagnements restent bancals et peinent à soutenir le chant théâtral notoire du frontman de R+.

Partant un peu trop dans différentes directions, ce « The Persistence of Memory » a du mal a trouvé son équilibre. Même si on peut saluer ces tentatives d’ouvertures, l’intérêt y gagnerait à certains choix plus recentrés. Richard Zven Kruspe pose les bases de son « après qui vous savez » (vraisemblablement d’ici 2-3 ans à l’issue d’un ultime skeud et d’une gigantesque tournée d’adieu). Il reste donc encore un peu de temps à Emigrate pour trouver son propre chemin. Wait and see.