Le voilà enfin cet opus de Mick Mars, arlésienne musicale qu’on désespérait d’entendre un jour.
Entamée en 2016, après la mise en retraite de son ex-groupe principal, la composition de cet album s’est vue retardée par divers engagements pris par le guitariste de 72 ans. Sa non-participation à la reformation de Mötley Crüe lui ayant donné le temps nécessaire pour venir à bout de ce premier effort solo, il nous tardait de jeter une oreille sur cette face cachée de Mars.
Fans de hair metal et de musique festive, passez votre chemin. Prenant à contrepied ce qui a fait son succès ces quarante dernière années, le ténébreux six-cordiste propose ici une musique sombre et résolument moderne. Pour ce faire, il s’est entouré de collaborateurs de qualité parmi lesquels Paul Taylor (Winger, Alice Cooper) ici co-compositeur et arrangeur sur plusieurs titres. Deux vocalistes se partagent le chant, sans que cela ne brise l’harmonie du disque, et la frappe lourde de Ray Luzier (Korn) vient cadencer l’ensemble.
L’entrainant 'Loyal To The Lie', avec son tempo élevé, s’avère une très bonne entrée en matière, suivi par un 'Broken On The Inside' ultra heavy, conclu par un effet ‘’bug’’ qui surprendra à la première écoute.
'Alone', balade rétro, vient calmer le jeu grâce à la voix chaude et mélodique de Jacob Bunton, qui illumine également de son chant délicat l’intimiste 'Memories'. Brian Gomboa, second vocaliste du projet, apporte un contrepoint intéressant sur 'Killing Breed', pièce lourde et oppressante rehaussée de discrets effets électroniques.
Riffs puissants et rythmiques plombées sont à la fête sur une bonne partie du disque, qu’il s’agisse de la power balade 'Undone' ou de l’agressif 'Ain’t Going Back'. 'Ready To Roll' semble quant à lui avoir été pensé pour la scène, avec ses ‘’yeah’’, qui ne demandent qu’à être repris en chœur.
Si la forme sonne de manière contemporaine (on pense régulièrement à des formations comme Creed, Saliva ou Alter Bridge), la signature Mick Mars n’en reste pas moins présente et certains riffs renvoient au glorieuses eighties, en témoignent 'Right Side Of Wrong' ou 'Killing Breed' encore, avec ce côté stadium rock si cher à Def Leppard.
C’est 'LA Noir', instrumental bluesy et groovy, qui vient refermer ce premier chapitre, dont on ne peut que saluer la qualité de composition et d’interprétation. Notons également l’agencement judicieux des titres, qui rend l’écoute de ''The Other Side Of Mars'' particulièrement agréable.