DESTROYER ATTACK
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Thrash/Death Metal

Solve Et Coagula
Enora
Journaliste

DESTROYER ATTACK

«« Solve Et Coagula », un album qui nous plonge dans l'univers enflammé et tourbillonnant de Destroyer Attack, entre terreur et ténèbres»

12 titres
Thrash/Death Metal
Durée: 38 mn
Sortie le 13/07/2018
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MORBID SKULL RECORDS

L'Amérique latine est un continent très intéressant en matière de Metal, et surtout en ce qui concerne les gens plus extrêmes, ce que nous allons aujourd'hui voir avec Destroyer Attack, un quatuor venu d'Équateur et formé en 2011. Après plusieurs EPs et un premier album, « Ejecución en Nombre de su Dios » sorti en 2014, le groupe nous présente « Solve Et Coagula » !

Le moins qu'on puisse dire c'est que le monstrueux « Communion of the Black Pest » porte à merveille son nom. Muerto, alias « Hate strings and Infernal Vomits », et Engendro, alias « 666 Strings », aux guitares, se lancent dans une mélodie effrénée et démoniaque, dissonante à souhait et soutenue par une batterie plus qu'explosive ! Avec franchise et technicité, Destroyer Attack nous plonge dans un univers Black où les influences Thrash des débuts du groupe se font sentir. « Burying the name of the Messiah » oscille entre Black et Death, soulignant encore une fois les spécificités musicales et les traits communs des groupes d'Amérique latine qui évoluent sur cette scène comme Krisiun ou NervoChaos pour ne citer qu'eux. Le scream sec de Muerto résonne avec force sur une ligne instrumentale très chargée. Le timbre vocal se calme avec « Black Poison Rebirth », tout aussi inquiétante et galopante que les précédentes chansons. On se plaît à imaginer une foule headbanguer en rythme sur un morceau comme celui-ci qui rassemble tous les standards du Black Metal. Je sais que vous avez envie de laisser sortir la bête qui sommeille en vous et de rugir avec Destroyer Attack alors faîtes-vous plaisir ! Les ténèbres du Black se réveillent et surgissent des limbes sur « Purification to the Internal Fire », un titre fameux et puissant !

« In the Darkness of my Mind » suit la même ligne directrice, s'appuyant sur l'énergie folle déployée par le duo rythmique compose de Morbid Miasma, alias « Bass of the Death » à la basse, et Imperator, alias « Warhammers » à la batterie. La ligne mélodique reste dans les graves tout au long du titre alors que la voix lance sèchement quelques paroles. Le titre éponyme a tout pour devenir un hymne du Black avec une batterie impressionnante de rapidité et de violence. Les guitares semblent presque se mettre en retrait pour lui laisser le champ libre tant l'aura d'Imperator rayonne à travers la rythmique surpuissante de cette chanson. « Ectoplasm » est véritablement un tourbillon infernal, une tourmente qui nous aspire et nous dévore alors que notre corps démembré arrive dans l'oeil du cyclone. Entre passages lents et lourds et soli morbides et effrayants, Detroyer Attack s'empare de notre âme avec une efficacité redoutable. Le ton est sensiblement le même sur « Supremacy of the Evil and Chaos » qui évoque la peinture « Le Pandémonium », de John Martin, peint en 1825, et où un guerrier en armure contemple des fleuves de laves et le palais des Enfers.

L'efficacité militaire de « Blinded by the Light » prend le relais et les influences Death du groupe y prennent enfin réellement l'ampleur qu'elles méritent. Destroyer Attack nous tient en haleine d'un bout à l'autre de cet album dont on va avoir du mal à décrocher tant il est prenant et agressif… « Xul al ed Rodatrop » ne peut qu'être qualifié de déchaînement de pure violence. Les hurlements gutturaux de Muerto répondent à la guitare lead de Engendro alors que rien ne semble pouvoir arrêter la batterie, lancée à pleine vitesse. La saturation des instruments colle à merveille à leur univers grouillant et morbide où la violence côtoie l'horreur la plus crue. Une guitare seule ouvre « Evoking the Hidden Forces », le dernier morceau de « Solve Et Coagula ». Le bourdonnement sonore semble nous poursuivre et emplit notre tête. Encore une fois, cette chanson semble faîte pour le live tant il n'y a nul doute que sa force dévastatrice remporterait l'adhésion de toute une fosse ! La guitare signe son dernier solo virtuose et dérangé et la basse assure une assise solide au morceau.

« Solve Et Coagula » rassemble tous les éléments nécessaires à un bon album de Black, marqué par quelques pointes de Death, mais aussi certaines des influences Thrash plus anciennes du groupe. Destroyer Attack nous plonge dans un univers enflammé et tourbillonnant, entre terreur et ténèbres.