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Slower

Julie Legrand
Journaliste

N E K E R

Un voyage au plus profond du Doom : N E K E R réalise un nouvel opus saisissant qui ravira les amateurs du genre !
11 titres
Sludge/Doom Metal, Noise
Durée : 58
Sorti le 18/06/2021
1901 vues

Le one man band N E K E R sort en juin son tout nouvel album. Nicola Amadori, chanteur et bassiste, se fait accompagner par deux autres musiciens : Daniele Alessi à la batterie et Alessandro Eusebi à la guitare. Ce n’est une première fois pour le trio qui s’était déjà formé en 2017 pour l’album ‘’Louder’’.

Ancré pleinement dans la lenteur et la lourdeur, cet album se révèle être une véritable claque dans le domaine du Doom/Sludge. Il se compose de onze titres aussi obscurs que captivants. Très variés, ils passent d’une grande violence, avec un jeu serré et des riffs acérés, à une forme plus ancrée dans l’ambiant, d’avantage mélodique, avec des riffs plus lents. L’identité sonore de chacune des productions est très bien marquée, ce qui leur permet d’être bel et bien différenciées les unes des autres.

Les compositions sont simples mais efficaces ! La progression des onze chansons laisse place à une grande diversité, que ce soit au niveau des variations rythmiques et harmoniques, ou par le mélange de plusieurs genres musicaux.
‘’Nosferatu’’ est le titre introductif. Il annonce d’ores et déjà le côté sombre des productions. Le riff de la basse y est rythmé, lent et pesant. En comparaison à la plupart des autres titres, c’est un morceau plutôt sobre. L’ambiance diffusée se ressent complètement dès les premiers instants. De plus, nous y retrouvons un élément sonore essentiel à l’ambiance générale de l’album : une sorte de brouillard sonore, un peu comme un grésillement étrange et malaisant, qui donne aux titres leur aspect constamment chargé, comme par un temps d’orage.
Nous retrouvons des références à Twin Peaks dans ‘’Laura Palmer’s Theme’’. Certains extraits de cette série viennent orner la bande sonore atmosphérique très noise/Doom. Au même titre que les autres, ce morceau est ultra saturé. Il est un mélange assez étrange de plusieurs voix à l’aspect irréel, sur un jeu instrumental qui passe d’un doom/sludge, à quelque chose de beaucoup plus chargé virant vers l'aigu. Le morceau se clos sur le cri d’un homme disparaissant tout doucement, glaçant !
Enfin, je tiens à vous parler de ‘’Deception Of The Guardian’’. Si je devais le décrire, ce serait le bouquet final d’un feu d’artifice incroyablement varié. Nous ne pouvons y trouver aucune stabilité, tout change seconde après seconde. Nous passons d’un chant clair à un growl profond en un claquement de doigts. Il en est de même pour l’instrumentation : constamment lourde et sans répit, des coupures de quelques microsecondes y prennent cependant place, d’une manière qui peut sembler aléatoire. L’insertion de bruits aigus vient accentuer encore d'avantage le coté chaotique et imprévisible. Ce dernier morceau est aussi complexe que profond, c’est un excellent récapitulatif des dix autres productions !

Au final, l’opus ‘’Slower’’ nous présente une grande richesse musicale. Il présente des titres aussi variés qu’hypnotisants. Il n’y a pas de doute quant au fait que l’album plaira aisément aux amateurs du genre, mais aussi très possiblement aux néophytes. À titre personnel, je l’ai vraiment adoré : il est de ceux que l’on termine en lâchant un ‘’Wow’’ sincèrement admiratif.

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