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Sands Of Time

Chozo Tull
Journaliste

Scardust

Un bon album de metal progressif, passionné et souvent prenant.
10 titres
Metal Progressif
Durée : 53
Sorti le 13/07/2017
4844 vues
AUTOPRODUCTION

Ici, à United Rock Nations, on fait de notre mieux pour chroniquer toute l'actu rock/metal et autres genres à affinités chevelues. Mais il arrive qu'un album nous passe sous le nez, et qu'on en entende parler qu'un an après ... C'est le cas du Sands of Time de Scardust, groupe israélien qui a sorti cette galette metal progressif en juillet 2017, en autoprod. Le groupe se décrit comme un mélange de Symphony X (influence difficile à manquer en metal prog), Arch Enemy (la chanteuse pousse en effet une gueulante de temps en temps), et ... Disney (si si !). Alors, qu'en est-il de ce shot de prog metal ''à l'ancienne'' ?

L'album est divisé en deux parties, comme au bon vieux temps des vinyles (cela dit, nous sommes de nos jours dans le bon nouveau temps des vinyles ...) : les cinq premiers morceaux composent la suite éponyme ''Sands of Time'' tandis que les cinq derniers ne sont pas reliés thématiquement et fonctionne plus comme des morceaux classiques du genre. Il s'agit d'une divsion somme toute assez efficace, qui permet au groupe de déployer des arrangements et des thèmes communs sur la moitié de leur disque sans verser dans les travers du concept album interminable. D'ailleurs, 53 minutes pour 10 morceaux, c'est une longueur bienvenue : la plupart des chansons sur ''Sands Of Time'' sont dense mais s'arrêtent avant que l'ennui ou la répétitivité ne s'installent.

L'auditeur est accueilli par ''Overture'', une ouverture (oh, hé, sans blague !) qui présente les thèmes mélodiques et rythmiques de la suite ''Sands of Time''. Il est toujours agréable d'entendre une intro de suite progressive qui va au-delà de la minute épique avec des samples de feu qui craque, et ici Scardust fait preuve de goût : du pizzicato (que l'on entend que rarement dans le metal prog), un piano délicat, une guitare clean, le group ménage ses effets. Si le morceau ne tient pas forcément la distance, notamment avec des progressions d'accords un peu bateau et une guitare lead très balisée (le combo arpèges en sweep picking + plans diminués auquel on a déjà été exposé un certain nombre de fois en metal prog !), ''Overture'' montre un groupe ambitieux et très prometteur.

Et les promesses sont tenues : ''Sands of Time'' se déroule sans encombres, alternant entre douceur acoustique, montées orchestrales (''Sands of Time'', le dernier morceau de la suite), arrangements touffus qui montrent les efforts de compositions (''Eye of Agony'', ''Dials''), soli typiques du genre mais joués avec beaucoup d'énergie (''Dials'', encore). Scardust réussit, malgré des influences assez marquées, à sortir du lot des groupes de metal sympho prog à chanteuse (une niche assez précise, vous en conviendrez), pour imposer un style reconnaissable. La qualité du disque tient aussi au mixage et au son de l'ensemble, une prouesse qui se doit d'être louée étant donné qu'il s'agit d'une autoproduction ! Mais là encore, on sent que Scardust a à coeur de faire les choses du mieux qu'ils peuvent, et cela ne peut être que réjouissant. Les performances sont convaincantes, Noa Gruman à la voix n'est pas une poseuse et convainc sur la longueur (à l'exception d'un ou deux passages agressifs plus faibles), la basse de Yanai Avnet se fait souvent entendre en solo, et le reste du groupe maintient le navire à flot avec rage.

La deuxième partie du cd commence bien, avec le morceau ''Arrowhead'', un excellent single. Mélodique, efficace, avec une partie solo progressive où les instrumentistes se font plaisir, une ligne vocale de couplet rafraîchissante, et un moment choral vers la fin du morceau appuyé par la batterie qui fait immédiatement taper du pied. Le morceau justifie presque cette mention de Disney dans le press kit : il y a un pur plaisir mélodique appuyé par des arrangements recherchés, qui rendent le morceau accessible mais savoureux. Coup de coeur ! Le reste du disque est un peu plus convenu : ''Queen of Insanity'' ouvre avec un riff très, très (très) Symphony X, ''Out Of Strong Came Sweetness'' est plus recherché mais moins efficace. Les deux morceaux sont néanmoins réussis et feront plaisir à tout-e fan de metal prog, pour peu que ce-tte dernier-e recherche quelque chose de plus symphonique que moderne.

Au final, il s'agit sans conteste d'un bon album, malgré quelques petites faiblesses (''Gift Divine''). Le groupe a du talent, l'envie d'en découdre, et beaucoup d'ambition. On espère avoir des nouvelles bientôt de cette jeune formation !



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