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Requiem

Julien Hamann
Journaliste

Korn

Qu'on se le dise Korn est bel et bien de retour et nous délivre un digne successeur à ''The Nothing''.
9 titres
Durée : 32
Sorti le 04/02/2022
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Korn est un des deux piliers du Néo Metal avec Deftones. Si ces derniers peuvent se targuer d'une discographie exemplaire (fait tellement rare qu'il mérite d'être souligné), les membres du combo de Bakersfield ne peuvent pas en dire autant. En effet, durant une période comprise entre 2005 et 2011, Korn connut un sérieux passage à vide sur trois albums, disons le, plutôt embarrassants. Il faudra attendre le retour de Brian ''Head'' Welch en 2013 sur l'album ''The Paradigm Shift'' pour constater un renouveau qui se poursuivra sur ''The Serenity of Suffering'' en 2016. Mais les américains mettront vraiment les pendules à l'heure avec ''The Nothing'' (2019), œuvre remarquable, qui se rapproche en terme de qualité des plus belles heures du groupe (94-03), tout en proposant quelque chose de neuf. Une vraie réussite.

C'est donc avec une immense joie, que nous retrouvons donc Jonathan Davis et ses acolytes. J'imagine que, comme moi, vous connaissez déjà les deux extraits déjà diffusés par cœur. Si certains pouvaient craindre que Korn ne retombe dans ses travers, il n'en est rien. 'Start The Healing' est la définition même d'un son puissant et moderne, marque de fabrique du groupe. Ils repartent donc de plus belle et signent là une composition digne de figurer sur le précédent opus. Si 'Forgotten', qui ouvre le disque, se veut lui plus posé lors des couplets, on y retrouve une qualité indéniable au niveau des refrains. Ceux-ci sont toujours aussi imparables et nous rendent accro. Le fait que JD possède une des plus belles voix du circuit n'y est sûrement pas étranger.

Dès la première écoute intégrale de la nouvelle offrande des américains, ce qui ressort c'est la diversité des morceaux. Là où ''The Nothing'' présentait un ensemble assez homogène, on est ici sur des compositions plus nuancées. A l'image du dernier Cradle of Filth, chaque titre possède un petit plus qui nous fait vibrer et nous donne envie de s'y perdre encore et encore. Cela étant sûrement dû au fait que le groupe n'avait aucune pression pour la sortie de l'album, dans la mesure où il n'était plus sous contrat avec une maison de disque. On peut y voir également la patte du producteur Chris Collier qui a su pousser le groupe à sortir de sa zone de confort. Par exemple, sur 'Lost In The Grandeur', on remarquera un riff saccadé du plus bel effet (James Christian ''Munky'' Shaffer nous confie d'ailleurs lors de l'interview réalisé par notre rédacteur en chef que c'est une de ses chansons préférées de l'album) mais surtout le pont à 02:41 où Jonathan Davis se lance dans une performance vocale époustouflante, qui me procure littéralement des frissons à chaque écoute, tellement on ressent que cela vient des tripes. Que dire du riff de 'Disconnect' à 00:06, si ce n'est qu'il est merveilleusement inspiré. Sur 'Hopeless And Beaten' JD nous régale encore une fois avec un chant growlé bien senti sur le refrain. Enfin, 'My Confession' mettra tout le mode d'accord avec un riff de furieux survenant après un couplet groovy.

''Requiem'' présente la particularité d'être assez court (seulement 32 minutes) mais cela lui donne l'avantage de ne présenter aucun temps faible car même les titres que j'ai trouvé moins évident à la première écoute s'avèrent excellents. Je pense à 'Let The Dark Do The Rest' qui possède un riff monstrueux, à 'Worst Is On Its Way' avec un passage rappelant le morceau 'Twist' en ouverture de ''Life is Peachy'' (96) et 'Penance To Sorrow' qui fait le boulot.

Alors, je ne vais pas vous mentir j'ai une légère préférence pour l'album précédent, mais il faut reconnaître que ce nouvel opus est excellent et confirme le retour aux affaires d'un immense groupe. Au vu de certains albums parus en milieu de carrière, on ne peut que se réjouir que Korn soit en si bonne forme et cela est d'autant plus respectable que les américains célébreront leur trente ans d'existence l'année prochaine.