The Effigy Journaliste | Herger Journaliste |
La Chronique de The Effigy
L'effervescence est palpable chez les fans de GHOST depuis l'annonce officielle de la sortie de l'album Prequelle et surtout, depuis le début de la tournée américaine « Rats On The Road ». Il nous faut bien avouer que l'homme derrière le masque, Tobias Forge, avance ses pions avec une tactique assez imparable. Dès la première vidéo présentée par Sister Imperator et Papa Nihil pour dévoiler le Cardinal Copia jusqu'à la sortie du clip vidéo du titre « Rats », la tension n'a fait que s'accroître.
Nous découvrons un personnage immature et espiègle qui ne peut encore prétendre au poste de Papa. Il va devoir prouver qu'il en a la stature en défendant une histoire pourtant très sombre, allégorie humaine de notre condition actuelle avec la peste qui a ravagé le moyen-âge. Si les concerts ont déjà convaincu totalement le public, il reste à découvrir l'album qui fait suite à Meliora. Qu'en est-il à l'heure actuelle de l'inspiration de Tobias Forge après que le groupe ait subi la plus grande mutation de son histoire ? Découvrons ensemble la réponse qui ravira les fans et fera grincer des dents les détracteurs encore plus fortement que précédemment.
L'introduction « Ashes » découverte en ouverture des nouveaux shows du groupe se veut inquiétante bien que très courte et amène assez naturellement sur le premier single sorti « Rats ». Plus vraiment besoin de parler de ce titre connu déjà sur le bout des lèvres par tout fan digne de ce nom. Les guitares doublées cherchent la mélodie qui fait mouche, les grattages sont bien heavy, et de plus, la mélodie vocale accroche comme les plus grands tubes de pop. La fin du titre plus lourde annonce très bien ce qui sera le morceau le plus agressif de l'opus, « Faith ». Les orgues renforcent la puissance du son tel un DEEP PURPLE quand il déchaîne sa puissance. Le break renforce l'inquiétude alors que le refrain final se chante avec plaisir. Ce titre a déjà fait ses preuves en live et la version studio confirme simplement la réussite de cette composition.
Les sonorités d'église qui introduisent « See The Light » ne laissent pas prévoir ce qui va suivre. La dominance pop aussi bien dans le son et les instruments employés que dans la mélodie exprimée nous offre un hit sur mesure. Pas du tout racoleur mais bien original, bien inspiré, nous sommes touché au coeur comme rarement. La suite est également connue par les plus assidus qui ont visualisés les lives disponibles sur youtube. « Miasma » est un instrumental à tendance progressive. Tobias encore une fois démontre ses qualités de compositeur avec une musique qui accroche l'auditeur et fait avancer l'histoire sans avoir besoin d'une ligne de chant. Une réussite pure et simple.
Le deuxième extrait dévoilé par le groupe avant la sortie de l'album, « Dance Macabre », trouve sa place pour fêter une dernière fois ensemble la vie avant d'être rappelé à trépas. Totalement savoureux et simple dans une ambiance kitsh, croisement entre ABBA et tendance disco-rock comme le I Was Made For Loving You de KISS. Il faut oser parler de sujets sérieux de cette manière. Le Cardinal Copia est effectivement bien facétieux et n'hésite pas à s'amuser avant de retomber dans l'ambiance dramatique avec le superbe slow « Pro-Memoria ». Ce titre a déjà conquis les coeurs en concert mais que dire de sa version studio. Un véritable moment de beauté sombre. Le piano, les synthés, les vocaux, tout nous bouleverse. Et cette production fabuleuse qui révèle le travail de chaque instrument avec une clarté limpide renforce et magnifie l'ensemble. « Witch Image » quant à lui, croise le fer entre le hard rock traditionnel des années 80's et une bande son de Chris Isaak.
Le deuxième instrumental va nous surprendre encore plus fort que le premier. 'Helvetesfonster » est un voyage progressif qui nous plonge en immersion totale dans la créativité de Tobias. Le piano est prépondérant avec de belles parties. Les mouvements différents se veulent autant de chapitres musicaux qui nous donnent l'impression d'avancer sans jamais pouvoir nous arrêter. Un très grand morceau d'une qualité rare. Nous sentons venir la fin qui arrive avec le sublime « Life Eternal ». Quel morceau que celui-ci. Nous ne trouvons pas vraiment les mots. Jamais Nous n'avions été autant touché par le chant sur un album de GHOST. La beauté et la tristesse se mêlent et transcendent notre être. Ce titre va vous remuer l'âme. Chaque note est un bouleversement. Cette grande comédie musicale qu'est Prequelle va marquer le monde et ce titre en est le plus beau résumé.
Si certains fans avaient des craintes après les péripéties juridiques liées au groupe, qu'ils se rassurent. Le maître d'oeuvre continue contre vents et marées, ne s'interdit rien. Chaque titre de GHOST est un morceau de valeur, un hit, à chaque fois différent et complémentaire. Tous les styles musicaux s'adaptent à GHOST. Tobias réussi à s'approprier tout ce qui peut exister pour créer une bonne chanson. Peu importe que cela vienne du flamenco ou du disco, du death ou un slow. Dans ses mains, tous les genres deviennent du GHOST purement et simplement. A cet instant, Tobias peut effectivement dire de son nouvel album qu'il est le meilleur car oui, clairement, il est ce que GHOST a fait de plus réussi et de plus mature dans le travail de composition. Une oeuvre ultime et une réussite décomplexée. Merci Tobias.
La Chronique de Herger
C'est avec appréhension que j’attendais l'arrivée de ce nouvel album. Les précédents font partie de ceux que j'écoute régulièrement, tel que "Meliora" et la bande de Tobias Forge (oups, j'ai vendu la mèche !) appartient aux groupes que je préfère à l'heure actuelle. Pour couronner le tout, cet album marque aussi le changement complet du line up des Nameless Ghouls.
Cette fois, Forge n'est plus dans la peau de Papa Emeritus mais dans celle du Cardinal Copia, jeune prélat de l'Église de Ghost.
A l'écoute de ce "Prequelle" cependant, on est vite rassuré car c'est le meilleur album que le combo suédois ait sorti et cela pour énormément de raisons.
Tout d'abord l'artwork est magnifique. Déjà que les précédentes réalisations l’étaient, mais ici, c’est un cran au-dessus et la version vinyle en sera une illustration. Ma cover d'album préférée. La production est toujours aussi bonne, l'inspiration dans les compositions est là. Le Cardinal nous prouve qu'il est un très grand chanteur car il nous présente toutes les facettes de sa voix : émouvante et douces sur ‘´Faith’´, presque en mode screams sur les refrains de "Rats".
Pour parler ses titres, je vais faire l'impasse sur "Rats" ou "Danse Macabre". Ils ne sont pas moins bons que les autres, mais vous avez déjà eu le temps de les écouter (il s’agissait des singles choisis pour nous préparer à l'attente qui est maintenant finie).
Tous les titres concoctés par le maître d'oeuvre Tobias Forge sont des réussites. Aucune fausse note sur les titres de ce "Prequelle'', ce sont tous des hits en puissance avec ce penchant pour ces refrains pop, entraînants, d'une efficacité presque diabolique, des riffs mélodiques, des soli du feu de Dieu ou encore du claviers de haut vol. Tobias est devenu avec le temps un des meilleurs compositeurs de sa génération, tous styles confondus.
"Faith" est le titre le plus sombre et accrocheur où les guitares sont mises en avant sur un album laissant la place principale aux claviers. Et le travail sur les voix et les refrains est impeccable.
"See The Light", qui n'a rien à envier à "Rats" ou "Dance Macabre" dans le style "Hits en puissance" résume tout : voix, claviers, rythmique et guitares à l'unisson.
‘’Miasma’’ est le premier titre des deux instrumentaux de l’album, aux claviers dominants et ayant un côté spatial avec un sacré bon solo de saxo.
‘’Premoria Memoria" et " Life Eternal" sont deux très beaux morceaux proches de la power ballade qui me font penser à "Bible" sur "Popestar".
"Witch Image" et son solo qui fait mouche, démontre si besoin est que Ghost est bien plus qu'un simple groupe de Metal.
Et voilà le moment de grâce avec "Helevestfonter", l'autre instrumental dans une veine progressive où le talent de Forge est démontré. On retrouve le meilleur du Prog 70’, mais aussi Queen pour le côté grandiloquent de certains plans. On savait que Ghost était devenu un grand du milieu du Metal mais il le confirme grandement.
Ce "Prequelle" est bourré de mélodies pop, de riffs classiques, de références vintages et progressives. Il fera date dans la discographie de Ghost et va être le meilleur album de cette année. En attendant de les voir enfin live.