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Précipice

Julien Pingenot
Journaliste

Maudits

Maudits nous propose un album concept vraiment ambitieux, artistiquement et musicalement !
8 titres
Instrumental Post Metal Doom Ambient
Durée : 57
Sorti le 17/05/2024
1545 vues

Actif depuis 2020 et composé des musiciens live de Throane (Black Avantgarde) ,d’Ovtrenoire (Sludge / Post Metal) et rejoint de membres du défunt The Last Embrace (Prog / Goth Metal), Maudits revient en ce pluvieux mois de Mai 2024 avec son nouvel album “Précipice”. Pour les non connaisseurs (comme moi), Maudits est une formation entièrement instrumentale brassant assez large stylistiquement allant du post metal, au doom en y ajoutant quelques passages ambient. Avec le peu d’informations disponibles les concernant, une aura de mystère enveloppe la formation et rend d’autant plus intriguant cet album.

Un écho dissonant et plaintif entame notre voyage sur ces terres inconnues, un léger battement se fait entendre et nous commençons à avancer sans vraiment comprendre ce qu’il se passe autour de nous. Le paysage se dévoile progressivement à nos yeux et l’intensité de nos sensations et sentiments ne fait qu’augmenter jusqu’à en être totalement submergé, moment où les violons se mettent à résonner au loin. “Précipice Part.1” est le premier acte de ce voyage introspectif mêlant déjà beaucoup d’émotions et de sensations. “Seizure” prend la suite directe et continue de nous porter au fil de ses lumineuses notes, en tout cas pour sa première moitié, tout s’accélère et se densifie. Là où une certaine forme de tranquillité et d’apaisement se faisait ressentir, le tableau s'assombrit drastiquement, telles de violentes convulsions, et vient nous rappeler que le précipice dans lequel nous sommes n’est en rien hospitalier. Après ces deux colossaux morceaux, le très dark ambient “Pretium Doloris” vient densifier encore cette sombre et pesante atmosphère et fait une très belle, et bien sentie, transition pour “Séquelles”. Morceau beaucoup plus direct et impactant, cette guitare dissonante et plaintive très typé Deathspell Omega nous mène progressivement vers un maelstrom bouillonnant d’émotions contradictoire, nous luttons contre cette chute implacable en sachant bien que le combat est perdu d’avance. “Précipice Part II”, dernière partie du diptyque entamé avec le premier morceau, est beaucoup plus posé et serein, nous sommes arrivés au fond du précipice. Durant ces quinze minutes, nous sommes bercés par une lumière et une atmosphère reposante et accueillante. Bien qu’en milieu de chemin, nos sens soient chamboulés, nous nous alarmons mais pour au final revenir dans cet état de sérénité, l’acceptons et sommes prêts à continuer ce voyage introspectif. Le très doux “Lights End” confirme notre passage de l’autre côté avec sa guitare douce et son violon posé. Tout de suite, ce morceau m’a fait penser à ce qu' a pu faire Opeth avec “Damnation”. Bien que la réalité illustrée soit triste, il y a toujours moyen d’en ressortir de belles choses, puissantes et très chargées émotionnellement. Enfin, “Viela Siella” vient conclure cet onirique et sensible voyage en venant quelque peu noircir le tableau et nous rappelle le caractère implacable, difficile et solitaire de ce périple maudit. Cette fin en apothéose est prenante et la parfaite conclusion de ce “Précipice”. Mais quand on pense que tout est fini, une transmission quasi inaudible nous parvient. Bien qu’engager un dialogue soit impossible, le seul fait d’entendre un semblant de voix suite à ce long périple solitaire réchauffe le cœur et montre qu’au final nous ne sommes jamais véritablement seuls.

De base, je ne suis pas vraiment la cible de ce genre d’album, j’ai tendance à trouver cela souvent trop long et qui ne sait pas vraiment où il veut aller. Et durant mes premières écoutes, cela fut le cas, bien que je voyais un véritable potentiel se dégager. Ce qui me fait m’accrocher, et je dois dire que je ne regrette pas ! Bien que je trouve cela un peu long sur la durée et qui a du mal à véritablement commencer avant la deuxième moitié de “Seizure”, la qualité orchestrale et de composition est vraiment excellente et touchante.

Maudits nous propose un album concept vraiment ambitieux, artistiquement, la magnifique pochette en est le principal témoin et surtout musicalement, l’album regorge de passages envoûtants, puissants et beaux.
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