Délaissant les aspects les plus black de sa musique, Mantar nous offre avec ''Post Apocalyptic Depression'' une baffe punk’n roll qui donne envie de tendre l’autre joue.
‘’On a voulu prendre le contrepied de ce qu’on avait proposé sur le précédent disque, qui était extrêmement soigné en termes de production. Le nouvel album risque d’en surprendre plus d’un, pour notre plus grand plaisir !’’ Telle est la note d’intention du plus célèbre duo hambourgeois de metal extrême et il s’avère que les bougres n’ont pas menti.
Ca démarre sur les chapeaux de roues avec 'Absolute Ghost', mid-tempo doté d’un son aussi sale qu’un punk à chien, qui donne envie d’aller talocher les traine-savates qui squattent la cage d’escalier et leur apprendre ce qu’est une musique rebelle.
Ici pas d’autot(h)une sur fond de boite à rythme indigente, la voix éraillée de Hanno, aux faux airs de Lemmy, nous râpe les conduits auditifs avec une incontestable sincérité. Elle fait de ce fait écho aux riffs saturés et bardés d’effet délivrés par le six-cordiste teuton ('Principle Of Command', 'Church Of Suck').
Le son se fait particulièrement granuleux sur 'Pit Of Guilt' et 'Axe Death Scenario', donnant un côté ‘’crustillant’’ qui colle aux dents.
'Halsgericht', chanté dans la langue de Goethe, est clairement taillé pour la scène et devrait agiter les pits lors des prochains gigs du binôme.
'Dogma Down' se veut un peu plus mélodieux et propose un solo efficace sur sa partie finale.
Erinc, le préposé aux futs, mérite aussi quelques éloges tant sa frappe participe à la puissance des compos. En témoignent le sabbathien 'Face Of Torture' et le conclusif 'Cosmic Abortion', d’une lourdeur malsaine qui rappelle un certain Slayer.
Refusant de surfer sur le succès de son précédent opus, Mantar démontre ici sa capacité à prendre des risques et à se réinventer, pour un résultat des plus probants.