Le destin est un drôle de personnage qui pose des événements et des personnes sur votre chemin quand il le décide, c'est lui le patron. Le premier album de Forbidden Rites n'aurait pu jamais voir le jour, sauf que le destin en a décidé autrement, il a décidé que celui-ci sortirait en 2018, pas avant pas, pas après. Cette précision est importante puisque les Mexicains ont eu une première vie à la fin des années 90, sans que rien de concret ne voit le jour, hormis quelques répétions. Mais la passion ne s'éteint pas comme ça, elle peut bruler des années au fond de vous pour un jour enfin se matérialiser. Pour Forbidden Rites c'est maintenant et c'est avec « Pantheon Arcanum », un album de Black / Death orienté old school comme on faisait jadis.
De l'eau aura coulé sous les ponts avec que « Pantheon Arcanum » ne sorte, mais il faut parfois être patient et laisser le destin s'occuper de tout. Forbidden Rites aurait pu s'arrêter il y a bien longtemps mais l'amour du Metal et surtout l'envie de l'exprimer a été plus forte que tout. Plus de 20 ans après leurs premières répétitions, les Mexicains balancent enfin leur premier album, d'un sens on ne peut qu'être admiratif devant cette belle histoire, quoi de plus beau que de concrétiser un rêve d'ado ? Pas grand chose. « Pantheon Arcanum » est un opus de Black / Death relativement old school qui met en exergue certains codes utilisés durant les années 80 et 90. Un son raw ('Slavery Before the Soma'), un riffing simple et efficace ('Judgement'), ainsi qu'une ambiance glaçante très occulte rappelant le froid norvégien ('We Are Your Sinister'). Pour sûr, on reconnait bien ici les influences de Forbidden Rites, et elles se situent du côté de chez nous, vers le territoire scandinave qui est une vraie source d'inspiration pour les amateurs de sensations extrêmes de tous pays. S'il est vrai que Forbidden Rites n'épate pas par sa prise de risque, on peut tout de même leur rendre justice et avouer que leur musique brille par cet aspect old school bien digéré qui ne tombe jamais dans le cliché. Le sublime 'Now That the Moon Illuminates the Remains' parle de lui-même, petite intro faite en arpèges, variations de tempo, leads guitares solides et vocaux de possédés, le côté épique est absolument génial et provoque de nombreux frissons. Les yeux fermés ont jurerait écouter un titre fait à la fin du siècle dernier tellement la production est bonne. 'The Defeat of Man by Man' provoque un effet similaire avec une touche Death Metal plus prononcée, tout comme l'excellent 'The Hope of the Abandoned Planet' dont l'attaque des riffs est d'une violence absolue.
Quelque soit le temps que cela peut prendre, chacun à droit à sa part de lumière, Forbidden Rites la vit aujourd'hui avec « Pantheon Arcanum » et nous rappelle que rien n'est joué d'avance, que parfois le destin nous réserve de jolies surprises. 41 minutes d'un Black / Death old school d'excellente facture, et une histoire peu commune, voici de quoi est fait « Pantheon Arcanum », il est plus que recommandé de jeter une oreille dessus, ça tombe bien, on vous laisse un titre après ces quelques mots.