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Ocean Without a Shore

ALDO
Journaliste

WEATHER SYSTEMS

Un nouveau départ...
9 titres
Rock
Durée : 55
Sorti le 27/09/2024
431 vues
S’il est bien un groupe qui personnifie -musicalement s’entend -la notion de gâchis, c’est bien ANATHEMA. Née dans les années 80 sur une proposition assez Doom, la formation anglaise (plus exactement de Liverpool) amorce un virage stylistique vers le Rock progressif, jusqu’à en devenir un des représentants majeurs dans les années 2000-2010, avec la passe de quatre constituée de « We’re Here Because We’re Here », « Weather Systems » (tiens, tiens…), « Distant Satellite », et enfin le paradoxalement intitulé « The Optimist » en 2017.
Evoluant entre le quintet et le sextet selon les périodes, le combo - dont au final les frères Vincent et Daniel Cavanagh furent avec John Douglas les seuls membres permanents – stabilisa son effectif avec l’arrivée de la chanteuse Lee Douglas et du batteur Daniel Cardoso lors de son apogée, qui démarra vers 2012 et fût marquée l’année précédente par un passage au…HELLFEST, tirant des larmes lors de leur concert à bon nombre de festivaliers.

Et puis vinrent les contrariétés. Notamment, les problèmes d’addiction de Daniel, par ailleurs principal compositeur, les envies d’ailleurs musicaux de Vincent, la pandémie de COVID enfin,lesquels mirent fin prématurément à une histoire qui augurait du meilleur. L’on eût vent en conclusion de la dépression de Daniel Cavanagh, et le point final fût confirmé par des annonces passées sur les réseaux sociaux, par le biais desquelles le musicien mettait en vente une bonne partie de son matériel (notamment une Fender Stratocaster rouge arborée sur la plupart des concerts donnés à la grande époque).

Aujourd’hui, de l’eau a coulé sous les ponts, et le grand rouquin semble avoir réglé ses problèmes. A tout le moins tourne-t-il la page d’ANATHEMA. C’est acoquiné de son acolyte Daniel CARDOSO à la batterie, de Petter Carlsen et Soraia Silva au chant et chœurs, lui-même se chargeant de l’ensemble des instruments et toujours du chant, qu’il reprend le collier avec WEATHER SYSTEMS.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que notre ami semble avoir accumulé un stock de hargne issu des derniers moments passés au sein de son précédent combo. Car non content de baptiser son nouveau groupe du nom d’un ancien album d’ANATHEMA, et de reprendre les recettes qui en firent le succès, Daniel Cavanagh instille dans ses compositions toujours complexes – mais qui, malgré des cellules rythmiques toujours surprenantes, ne sont jamais inaccessibles – une dose de rock plus dur, voire de…metal ( ?). Il n’est que d’entendre l’introductif « Synesthesia », dont le ventre expose un bon gros break gavé de distortion, dont on avait perdu l’habitude du temps de son ancien groupe. Le clou est enfoncé avec le tempo soutenu de « Do Angels sing in the rain ? », et dont l’entame rappelle les œuvres d’un TEARS FOR FEARS de l’époque post-« Seeds of Love » (tendance également perceptible dans le cotonneux « Ocean Without a Shore », aux vocaux filtrés façon « A New Machine » de Pink Floyd)
Le fait est que chacune des neuf plages semble suivre un schéma consistant à établir un premier climat plutôt ambient, progressivement – ou brutalement- converti en un propos plus « dynamique », que cela se fasse via l’intervention de la distorsion ou d’un rythme plus marqué. Le musicien semble ainsi vouloir attirer le fan d’ANATHEMA vers un autre endroit, dont il est désormais seul responsable, et qui est amené à remplacer son ancien groupe dans le paysage musical. Comme une sorte de passage de relais forcé, d’une certaine façon…

De ce fait, « Ocean Without a Shore » peut tenir lieu d’épitaphe musical au quintet liverpuldien pour les fans. Nonobstant, le développement de jolis climats, et d’un univers musical contenant les marqueurs stylistiques des frères Cavanagh, porte en lui le germe d’un beau projet. Aussi peut-il être plus simplement apprécié pour ce qu’il est : un très bel album de Rock atmosphérique. Recommandable !
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