«Myrkur a réussi le tour de force de mélanger une musique crade, et des éléments Folk et rituels de toute beauté. Un deuxième album en dehors des carcans Black Métal. »
L'offrande de Myrkur est arrivée. Le groupe de Amalie Bruun sort son deuxième album du nom de ''Mareridt''. Pour ceux qu'ils veulent connaître son passé, sachez qu'elle a fait tour à tour du mannequinat, chanté dans un groupe pop et maintenant elle compose du Black Métal. Mais une frange de la scène la plus orthodoxe est contre son projet car ils le jugent "opportuniste".
Pour réussir dans son entreprise, elle s'est entourée de musiciens de renom tel que Chelsea Wolfe ou le producteur Randall Dunn qui a réalisé notamment le dernier album de Wolves In The Throne Room comme elle avait déjà fait confiance à Garm d'Ulver sur son premier album. Cet nouvel opus prolonge le mélange de beauté, de haine et d'obscurité qui ressortait de son premier effort.
Ce petit bout de femme a réussi sur cette galette à composer un mélange harmonieux entre black métal, folk et musique rituelle. Les passages ''Black'' sont vraiment efficaces dans un déluge de haine avec des lignes de guitares d'une grande violence comme sur ''Nattens Madrigal'' d'Ulver où l'on pouvait trouver un tel déferlement de fureur. Les meilleurs exemples en la matière sont le second titre ''Måneblôt'' ou ''Elleskudt'' où les riffs sont vraiment haineux et agressifs. Ses screams que l'on peut entendre sur ''Måneblôt'' ou ''Ulvinde'' sont vraiment maléfiques et de qualité. Je suis impressionné par son chant qui est vraiment hargneux et cru pour une femme.
Les éléments folkloriques sont vraiment présents tout au long de l'album avec l'utilisation d'instruments tels que la nyckelharpa, une ancienne harpe à clé suédoise, des guitares acoustiques et des instruments à cordes. C'est Amalie en personne qui joue la majorité de ces instruments. On y sent l'influence de la musique traditionnelle scandinave est plus particulièrement celles de la Suède et de la Norvège. Jetez une oreille aux passages folk des titres suivants tels que ''Kætteren'' ou ''De Tre Piker''
Quant à l'influence de la musique rituelle, elle est vraiment présente. On y sent des références comme celles d'Hagalaz Runedance, projet de musique folklorique et rituelle qui fit le bonheur des fans il y a quelques années. On retrouve cette marque d'intérêt sur le titre qui suit, ''Mareridt'', où elle utilise la technique du kulning, chant servant à rameuter le bétail .
La voix d'Amalie est magnifique que ce soit dans un registre éthérée et cristallin sur ''De Tre Piker'' et ''Gladiatrix'' ou que ce soit lors des screams diaboliques des titres ''Måneblôt'', ''Elleskudt'' ou ''Ulvinde''. Son chant peut-être aussi parfois plus grave mais tout aussi magnifique dans un registre des chanteuses pop Lana Del Rey ou Pj Harvey sur le magnifique morceau ''Crown''. Le titre ''Funeral'' propose un duo magnifique avec la chanteuse Chelsea Wolfe, titre lancinant presque gothique et sombre. Leurs deux timbres se marient bien dans un registre clair et doux.
Avec "Mareridt", Amalie réussit le tour de force de mélanger une musique crade, et des éléments folk et rituels de toute beauté. Un deuxième album en dehors des carcans Black Métal.