Depuis sa création, Lizzy Borden (pseudonyme choisi à l'origine en référence à une femme mentalement dérangée nommée Lizzie Andrew Borden qui fut accusée – et finalement acquittée – du double meurtre de ses parents sauvagement assassinés à coup de hache en 1892 à Fall River dans le Massachusetts) est plutôt considéré comme un groupe de second rang. Des disques typés Hard Rock certes plutôt corrects mais ressemblant malgré tout à du réchauffé. Des gimmicks visuels à la Alice Cooper (n'est pas pape du shock rock qui veut), Kiss et autres W.A.S.P. et une musique beaucoup trop copiée sur d'évidentes influences (Iron Maiden, Mötley Crüe, …) expliquent sans doute cela. Onze ans après un Appointment With Death plutôt heavy, le lascar et son combo du même nom reviennent sur le devant de la scène pour leur septième album.
Ce come-back des Californiens se fait donc sous le signe d'un metal hard rock FM. Le titre éponyme en ouverture s'inscrit totalement dans ce style. Mélodiques, les compos old-school assumées mais bien accrocheuses, telles que ''Obsessed With You'', l'entêtant ''The Perfect Poison'', ''The Scar Across My Heart'' ou encore ''Long May They Haunt Us'', s'enchaînent. A en juger la vidéo de ce dernier morceau (look à la The Crow, peintures noires sur sa trombine, vernis les ongles,...), le chanteur n'en a pas encore fini avec les archétypes du genre qui lui collent à la peau. Moins metal, ''Run Away With Me'' sonne commercial... il y a du Bon Jovi pas loin.
Quoi qu'il en soit, derrière son micro, Gregory Harges (c'est son vrai nom) est très en voix. Entre riffs/soli de guitares bien ficelés et refrains catchy, tout concourt à tenter de fédérer une large audience de metalleux. A grands renforts de claviers bien présents, ''A Stranger to Love'' et ''Our Love Is God'', avec leurs sonorités plus modernes et « agressives » sont HAUTEMENT imparables. Définitivement tubesques. Le groupe assure avec notamment un Joey Scott Harges (frère de) à la batterie diablement efficace.
Une seconde version du morceau d'entame, plus dépouillée sous forme de ballade en piano/voix uniquement et intitulée ''My Midnight Things (Reprise)'', est offerte à nos cages à miel en fin de cette rondelle. Plutôt classe. Hymne entraînant ''We Belong to the Shadows'' termine l'opus de la même manière qu'il a commencé.
Malgré ses trente-cinq ans d'existence, Lizzy Borden essaie de se ré-inventer dans une mouture 2.0 de Hard Rock FM mélodique. Un nouveau départ que l'on peut considérer comme plutôt réussi dans son ensemble.