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Let the World Burn

FRED H
Journaliste

Vio-Lence

Vio-lence donne une leçon de… violence dans le genre Thrash destructeur. Il y a des brasiers qu’on est heureux de laisser perdurer.
Let the World Burn titres
Thrash
Durée : 24 min 51
Sorti le 04/03/2022
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Vio-lence est un gang (un peu sous-estimé) de thrashers originaire de la Bay area qui a sévit entre le milieu des 80’s et le début des 90’s. Deux musiciens sont souvent associés à cette formation. D’abord, le gars Robb Flynn qui en fut le gratteux avant de former fin 1991 « son » Machine Head. Ensuite, Phil Demmel, l’autre sixcordiste qui fonda ledit combo qui nous intéresse ici en 1985 et qui fut aussi (plus tard entre 2002 à 2018) membre de MH. Ces dernières années, Phil a surtout fait parler de lui en tant que guitariste sur la tournée d’adieu de Slayer (en remplacement temporaire de Gary Holt) et sa collaboration BPMD (avec « Blitz » Ellsworth, Mark Menghi et Mike Portnoy).

Bref, courant 2019, mister Demmel a décidé de relancer son groupe pour la seconde fois (quelques gigs avaient été données entre 2001 et 2003 mais il n’y avait pas eu de suite). Après quelques shows, l’arrivée de nouveaux titres était annoncée « d’ici peu ». Malheureusement, pandémie de coronavirus oblige, les plans ont dû être revus et la sortie repoussée à plus tard.

Quoi qu’il en soit, vingt-neuf piges après leur troisième méfait longue durée en date (« Nothing to Gain »), le quintette est de retour avec l’EP « Let The World Burn » (NdT : Laissez le monde brûler). Outre Phil, on (re)trouve le hurleur Sean Killian et le cogneur Perry Strickland (eux aussi présents aux premières heures). Pour les accompagner, la triplette à rameuter le pourfendeur Bobby Gustafson (ex-Overkill) et le bassiste Christian Olde Wolbers (ex-Fear Factory, Beowülf, Powerflo).

Clairement, les étasuniens ne sont pas revenus pour tenir un stand de crêpes. Globalement, les cinq déflagrations proposées (pour un peu moins de vingt-cinq minutes au compteur) donnent dans la sauvagerie. D’après les dires de Phil, l’idée était de garder l’instinct de trucs goupillés il a plus de trois décades tout en y insufflant l’expérience (variée) acquise ailleurs depuis tout ce temps. A l’écoute du résultat, il n’y a pas tromperie. Nos lascars « ne sont pas trop vieux pour ces conneries ».

La production est moderne sans enlever l'ambiance « old-school » recherché (le cyclone 'Gato Negro'). Le son est massif comme tout bon skeud de thrash metal qui se doit. Même si ici et là on peut repérer une inspiration typée Slayer ou Exodus, les duettistes Demmel et Gustafson nous lâchent tout leur arsenal. Déluges de riffs meurtriers (la frénétique piste éponyme), picking, leads et soli dévastateurs (l’avalanche 'Flesh from Bone'), … tout y passe.

De son côté, la section rythmique (Strickland + Olde Wolbers) pratique la démolition en tandem sur la quasi-intégralité de ce mini-effort. Les toms se font molestés et les grosses caisses sont tout autant sollicitées/maltraitées. Loin de laisser sa place (car bien mise en avant), la 4-cordes tabasse dure (l’agressif 'Upon Their Cross'). Le recrutement du bassiste belge (et ex-FF) n’a certainement pas été fait au hasard.

Même si par (rares) moments, la vitesse ralentie un peu, l'intensité reste de mise. Préparez vos protège-dents, cela risque de faire très mal dans les fosses et autres mosh-pits du globe (l’infernale mid-tempo 'Screaming Always').

Complètement rétabli de sa récente hospitalisation pour covid et de sa transplantation du foie subie il y a quelques années à la suite d’une cirrhose de stade quatre, le sieur Killian à décider lui aussi de « foutre le feu » au bordel. Ne sortez pas vos extincteurs, ce serait dommage de rater toutes ses gueuleries à s’en arracher les cordes vocales.

Il y a (parfois) des « come-back » qui déçoivent tant ils sont guidés par des mauvaises raisons. Rassurez-vous, ici il n’en est rien. Avec ce furieux « Let The World Burn », Vio-lence donne une leçon de… violence dans le genre Thrash destructeur. Il y a des brasiers qu’on est heureux de laisser perdurer.

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