«A travers ce Best-of, Rhapsody Of Fire nous montre surtout sa capacité à garder la flamme allumée à ses début, gardant le feu sacré, offrant pertinence de continuité. »
Rhapsody Of Fire, pierre angulaire du monde du métal power symphonique, nous revient avec un best of comprenant des titres phares des 5 albums parus entre 1997 et 2002.
Evoquer « Rhaposody Of Fire » amène inéluctablement les plus anciens d'entre nous à se remémorer « Rhapsody », porteur du Hollywood Metal, devenant « Rhapsody Of Fire » en 2006. Nous revoyons les spectres des géniaux Luca Turilli et Fabio Lione qui contribuèrent à écrire de grandes et fabuleuses notes épiques et baroques dotées d'une solide énergie.
Pas mal de musiciens avérés passèrent chez nos Triestois.
Qu'on se le dise, il s'agit bien là d'un des plus grands groupes du monde dans l'art de travailler le néo-classicisme.
Evidemment, pour donner sens à la démarche qui nous occupe ce jour, il convient de préciser que les titres sélectionnés ont été retravaillés par les membres composant le line-up actuel.
Ainsi, nous retrouvons le dinosaure Alex Strapoli aux claviers, Roberto De Micheli à la guitare (6 ans d'ancienneté dans ce projet), Alessandro Sala à la Basse, intégré quant à lui au combo il y a 2 ans. Nous retrouvons aussi les deux derniers membres arrivés en 2016, le batteur Germain, Manuel Lotter (Ex-Farewell To Arms – Death mélodique Teuton) et le chanteur, Giacomo Voli, frontman chez les Italiens Gothico-symphoniques de Teodasia.
Est-il pertinent de se pencher sur des titres phares lorsqu'un groupe se réorganise ?
Foncer dans la simplicité d'une réponse négative nous écarterait d'emblée d'une sage attitude de relativisme.
Ce que dégage un ensemble d'individus est totalement différent de l'alchimie produite par une transformation intégrant d'autres personnalités.
Dès lors, nous pouvons nous accorder sur le fait que travailler sur base de la même unité de mesure, à savoir, un titre classique et incontournable, permet de constituer une référence intéressante.
Retrouvons-nous cette magie d'antan ?
Les aspects qualitatifs sont-ils toujours bien au rendez-vous ?
Notons aussi que sur cet album « Legendary Years », pour donner du contenu à ce titre sans équivoque, les artistes s'attaquent à des monuments du genre…
Du tout premier album «Legendary Tales » de 1997, nous trouvons ''Flames of Revenge'', ''Land of Immortals'' et le titre éponyme de ce bien respectable opus originel, soit 3/10ème de la matière première.
Du splendide « Symphony of Enchanted Lands de 1998 (N.D.L.R. : prenant la poussière noble dans mon armoire à CD) nous retrouvons ''Beyond the Gates of Infinity'', ''Emerald Sword'', ''Wings of Destiny'', ''Riding the Winds of Eternity'' et ''The Dark Tower of Abyss'' ; soit 50 % des titres de ce magnifique album culte.
Venant de « Dawn of Victory » de 2000, l'incontournable titre éponyme, nous rappelant que les Italiens s'étaient à ce moment-là, imposés comme véritables maîtres. A ses côtés, ''Dargor, Shadowlord of the Black Mountain » et ''Holy Thunderforce''. Encore ce choix d'un tiers de représentativité.
Pour ce qui concerne « Rain of a Thousand Flames », 4ème album nettement plus sombre et gothique, sorti, lui, en 2001, vous n'aurez droit qu'au titre éponyme ; soit 1/7ème de l'oeuvre.
Enfin, pour illustrer « Power of the Dragonflamme » de 2002, 2 pépites ont été choisies : ''Knightrider of Doom'' et ''When Demons Awake''.
Sans pinailler sur la moindre représentativité des deux derniers albums, nous pouvons convenir que les choix ont été judicieux surtout pour la construction d'un beau patchwork comprenant la richesse de composition de jadis.
Après quelques écoutes, je peux affirmer que la qualité est bien présente.
Aucune déception ne se pointe en mon âme, aucun regret.
Je retrouve les émotions, les sensations de l'époque.
Le chant de Giacomo Voli est bien à propos. Il possède des qualités indéniables parfaitement adéquates au genre musical exploré. Nous retrouvons les envolées extraordinaires. La maîtrise des parties plus rapides et toute la profondeur des moments plus tendres. Je dis : « Oui ».
Le jeu de batterie de Manuel ne paupérise en rien la diversité qu'avait apportée Alex Holzwarth.
A mon sens, lorsqu'un groupe parvient à maintenir le parfait équilibre des critères ayant contribué à son assise de star ; c'est qu'il y a manifestement là une capacité à garder la passion d'antan tout en assurant le gage de la qualité technique.
Oui, les titres sont connus, non, il n'y a pas de sublimation et certainement pas de perte.
Dès lors, le constat le plus juste qui s'impose est que le groupe est parvenu à reposer la question de son sens philosophique initial.
La porte s'ouvre tout naturellement sur l'envie de les voir nous offrir un tout nouvel album, écarté de cette méga saga remarquablement jouée dans ce best-of.
C'est une introspection réussie qui fait mentir la phrase bien connue « Un être vous manque et tout est dépeuplé » et qui donne raison au célèbre « The Show must go On » de Queen.