JIM PETERIK & WORLD STAGE
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Rock

Winds Of Change
Fred H
Journaliste

JIM PETERIK & WORLD STAGE

«Globalement très inspiré, ce « Winds Of Change », signé par le guitariste-fondateur de Survivor, est une merveille de rock hard mélodique que nos esgourdes ensablées ne pourront qu'apprécier»

12 titres
Rock
Durée: 56'18 mn
Sortie le 26/04/2019
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Impossible de parler de Jim Peterik sans évoquer son parcours avec Survivor. En plus d'avoir cofondé ce célèbre combo, l'américain a officié sur les 7 premières rondelles (de 1979 à 1988 jusqu'au 1er split) et a co-écrit des incontournables en pagaille. On pense instantanément à 'Eye of the Tiger' et 'Burning Heart' (rattachés aux films Rocky et à pléthores d'événements depuis) mais on pourrait en citer une kyrielle d'autres. Prolifique, le monsieur à collaborer avec Sammy Hagar (Chickenfoot, ex-Van Halen), Doobie Brothers, Cheap Trick, .38 Special (pour 'Rockin' Into The Night'), les frangins Van Zant et Lynyrd Skynyrd, Brian Wilson avec et sans ses The Beach Boys, etc. Pour clôturer ce panégyrique, n'oublions pas de mentionner ses autres projets qu'ils soient en solo (3 galettes), avec Pride of Lions, pour son Peterik's Lifeforce (orienté smooth-jazz) ou bien encore ses activités de producteur (avec son propre label) pour de nombreux musiciens. Arrêtez, n'en jetez plus.

« Winds Of Change » est donc son deuxième opus studio sous le blase du World Stage, 19 piges après un 1er effort éponyme. Pour ce second skeud, Jim à décider de convier des vocalistes réputés (on va y revenir) avec lesquels il avait eu plaisir d'oeuvrer durant sa longue carrière (débutée en 1964). Pour compléter son casting de pointures, ''Jimbo'' a également embaucher un second gratteux (Mike Aquino), 3 bassistes (Klem Hayes, Bill Syniar et Bob Lizik) et autant de frappeurs de futs (Ed Breckenfeld, Dave Kelly et Colin Peterik (fils de son père)). En vieux briscard filou, notre bientôt septuagénaire (c'est pour fin 2020) a parfaitement adapter ses compositions à la personnalité et aux organes vocaux des différents protagonistes de renoms qu'il a recruté (certains ont d'ailleurs participés à l'écriture, malin on vous dit). Rien d'étonnant donc que chaque titre proposé aille comme un gant aux lascars chanteurs.

De leurs (belles) voix chaudes, les invités se succèdent derrière le micro et rivalisent de talent. Pas mal de pistes rythmées au programme. Le canadien Mike Reno (Loverboy) se fait explosif (le tubesque 'Without A Bullet Being Fired' et ses « Fired… Fired away » entrainants sur les refrains). Tout aussi pêchu, Danny Vaughn (Tyketto) fait résonner son timbre puissant (l'énergique 'The Hand I Was Dealt') tandis que Toby Hitchcock (Pride of Lions) se déchaine avec conviction (le vitaminé 'Home Fires' et des soli de sixcordes endiablés). Pas en reste, Kelly Keagy (Night Ranger) reste sur ce genre racé ('I Will What I Want' et ses sonorités seventies) tout comme Dennis DeYoung (ex-Styx) qui donne dans le pur rock mélodique ('Proof Of Heaven') à grands renforts de choeurs Queen-ien et de grosses nappes de claviers saupoudrées ici et là. Dans ce maelström musical, à la surprise générale, on retrouve Jimi Jamison. Le regretté chanteur de Survivor, malheureusement disparu en 2014, également connu pour aussi avoir commis le générique de la série Alerte à Malibu (et oui), livre ici un inédit posthume (la sucrerie 'Love You All Over The World').

Les voix s'entremêlent et se conjuguent à la perfection avec une brochette de duettistes qui répondent présents. Les jumeaux Gunnar & Matt Nelson envoient du southern rock (l'enjoué 'Avalanche') qui sent bon les contrées du Sud des Etats-Unis. Danny Chauncey et Don Barnes (.38 Special) dégainent aussi efficacement ('Winds Of Change') tout comme Lars Säfsund et Robert Säll de Work Of Art ('Where Eagles Dare' et ses accents décalés presque pop) ou encore Kevin Chalfant (ex-The Storm/Journey) en duo avec Peterik (le hard FM 'Sometimes You Just Want More'). Pour des moments plus calmes, via une ballade douce et délicate axée piano-voix ('Just For You'), Kevin Cronin (REO Speedwagon) touche l'âme. Tout en sensibilité, Jason Scheff (ex-Chicago) emprunte le même chemin tout au long d'un rock slove ('You're Always There') aux arrangements orchestraux élégants signés Jeff Lantz.

Globalement très inspiré, ce « Winds Of Change » est donc une merveille de rock hard mélodique que nos esgourdes ensablées ne pourront qu'apprécier. Jim Peterik & World Stage nous emportent entre nostalgie et modernité, énergie et émotion, avec tous ses Hits potentiels de partout. Grand disque pour un grand bonhomme.