Au cours de l’année 2018, en parallèle de son Gotthard, Leo Leoni, le guitariste et fondateur dudit combo, décide de monter le projet CoreLeoni. Entouré de quelques camarades, dont le mercenaire vocaliste Ronnie Romero (Lords Of Black, The Ferrymen, Sunstorm, …, ex-Rainbow), le suisse veut offrir une seconde vie à certains titres du passé de sa formation référence. Finalement, courant 2021, après deux efforts (« The Greatest Hits – Part 1 » de 2018 et « II » de 2020), Ronnie quitte le navire pour se consacrer à ses autres et multiples associations actives.
Pour le remplacer, notre tête pensante helvétique a jeté son dévolu sur Eugent Bushpepa. Albanais d’origine, le garçon a fait ses premières armes (1998) avec un groupe nommé Sunrise. Depuis environ dix piges, il travaille en tant que coach vocal pour le format télévisé « The Voice Of Albania ». En 2018, il a même représenté son pays de naissance lors du « Concours Eurovision de la chanson » (atteignant la septième position). Leo qualifie son arrivée comme « une sorte de nouveau départ. Parfois, c’est ce dont la vie a besoin. Et ça fait du bien. C’est un peu comme partir vers des rivages complètement nouveaux, avec beaucoup d’émotions et d’euphorie ».
Pour ce « III » (pourquoi refaire compliqué), un autre changement majeur a été opéré. Présentement, il ne s’agit plus de morceaux de Gotthard réactualisés. Non, ce sont bel et bien de nouvelles compositions qui nous sont livrées (du moins sur la version standard). On imagine que Leo a ainsi voulu différencier clairement l’actuelle nouvelle ère de la période avec Romero.
Une fois tout cela dit, qu’est-ce que ça donne au final ? On ne va pas se mentir, il y a pas mal de similitudes entre ce CoreLeoni (que l’on peut qualifier de 2.0) et … Gotthard. En même temps, Leoni étant le compositeur principal des deux quintettes, tout s’explique. Leoni et ses potes (Jgor Gianola à l’autre guitare, Mila Merker à la basse et Alex Motta aux baguettes) proposent dix chansons de Hard Rock mélodique vraiment bien ficelées ('Purple Dynamite'). Quasi intégralement entrainantes ('Greetings From Russia') et dynamiques ('Wake Up Call'), les bastos fusent et se s’enchainent sans que la qualité baisse. Entre une 4-cordes qui tabasse ('Would You Love Me'), des riffs accrocheurs ('Like It Or Not') et des soli de grattes de fous ('Guilty Under Pressure'), comment résister ?
En ce qui concerne « le petit nouveau », on peut dire qu’il fait le job et plutôt très bien même. Succéder à Romero n’est pas une chose facile. Ledit chilien imprime/impose une telle empreinte là il passe que cela peut se révéler casse-gueule de prendre la suite. Eh bien, vous savez quoi, Eugent ne démérite absolument pas. Le sieur Bushpepa nous affole avec quelques envolées impressionnantes ('Sick & Tired', la ballade toute en émotions 'Deep In My Soul'). Il a la niaque le gaillard. Par moments, on croit entendre le regretté Steve Lee, premier vocaliste de vous savez qui ('Let Life Begin Tonight', 'Sometimes').
Pour clôturer sa galette, la clique a inclus une adaptation d’un des nombreux hits des Rolling Stones ('Jumpin’ Jack Flash'). Cet incontournable de la bande à Keith Richards est ici défouraillé d'une manière assez musclée et vraiment pas dégueulasse. Bien vu.
Si vous n’êtes pas rassasiés, n’hésitez surtout pas à vous procurer le digipack. Vous aurez le droit à quatre plages bonus qui sont toutes des reprises de… Gotthard période Lee ('Say Goodbye', 'Good Time Lover', 'Fist In Your Face' et 'I’m On My Way'). Là aussi, c’est impeccable.
Flanqué d’un excellent nouveau vocaliste, CoreLeoni débute superbement sa seconde ère. Ce « III » est un disque globalement énergique, accrocheur, et qui fait du bien. Allez-y les yeux fermés, c’est du tout bon.