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La Chronique de Anibal BERITH
1989, j'écoutais du Heavy Metal et avais fait mes armes timidement avec AC/DC et Scorpions quelques années plus tôt pour rapidement passer au niveau supérieur avec Iron Maiden et l'album « Powerslave ».
C'est cette même année qu'un pote de lycée (j'avais 15 ans), me dit « attends, je vais te faire écouter quelque chose de plus puissant » et il me tend une cassette (les plus jeunes ne savent plus ce que c'est mais ça avait l'avantage d'être facilement transportable et de pouvoir écouter un album en auto reverse avec nos baladeurs). Pas n'importe quel cassette…je revois encore l'effigie de la balance de la justice mise à mal sur l'artwork du quatrième album d'un groupe de Metal qui va devenir un des plus grand groupes du monde peu de temps après avec l'incontournable « Metallica » le fameux black album (même si je ne l'aime pas).
Metallica avec son design agressif écrit en jaune sur la cover blanche que je n'ai qu'une hâte, c'est de l'écouter.
Même si cet album n'a pas fait l'unanimité, il reste pour moi un disque incontournable dans la discographie des « four horsemen » puisqu'avec du recul, on sentait déjà que le quartet était en train d'évoluer vers quelque chose de plus lourd, de plus puissant, de plus heavy et de moins thrash même s'il perdurait encore l'agressivité des trois premiers méfaits du combo sur ce disque.
Je ne vous cache pas que je reste un inconditionnel de la première partie de carrière des américains avec les quatre premiers albums et que je fûs moins emballé par la suite de leur discographie hormis peut-être le rafraichissant « Death Magnetic » paru en 2008 et que je trouve un peu fade aujourd'hui.
Je ne vous cache pas non plus que je reste dubitatif quant aux choix du combo dans la gestion de leur carrière préférant se donner en spectacle 8 ans durant avec des performances qui auraient pu être évitées comme ce concert totalement inutile en Antarctique, des prestations dans des stades pour envoyer quatre riffs chantonnant l'hymne américain ou encore faire de la pub pour des costumes haut de gamme italiens.
Cependant, quand mon boss me dit ce serait cool de faire plusieurs chroniques du dernier Metallica pour avoir une vision variée et éclectique du Saint Graal, tant la gestation fût longue, que je ne suis pas plus emballé que ça craignant de ne pas être objectif vu mon opinion sur le groupe.
Cependant, aimant relever les défis, et avec du recul, chroniquer un album d'un des plus grands groupes du monde tout genre confondu, ça ne se refuse pas et c'est avec honneur que j'accepte le deal et reçois l'album en avant-première pour une première écoute. Comme tout le monde, j'ai écouté les trois titres mis en ligne par le quartet, ce qui m'avait laissé coi, critiquant même le peu d'imagination des américains après de si longues années sans composer.
Cette première écoute fut donc longue et douloureuse….l'album intitulé « Hardwired…to Self-Destruct » étant livré sous la forme d'un double album (marketing oblige) de 77 minutes.
Pas plus emballé que çà, je tente une seconde écoute, puis une troisième et ainsi de suite pour arriver à pénétrer l'univers d'un de mes groupes favoris qui pour moi s'est fourvoyé.
Au total ce n'est pas moins de sept fois d'affilée que j'ai écouté la dixième galette du quartet et je dois bien avoué que j'ai bien fait car finalement il en sort du bon même si cet album ne restera pas dans les annales du Metal et que je resterai attaché aux quatre premiers albums des « four horsemen ».
C'est donc sur 12 actes que Metallica revient nous délivrer son heavy metal au son bien gras et à la rythmique tronçonnée si chère à James Hetfield ; Kirk Hammet lui donnera le change par l'insertion de soli plus ou moins inspirés sur chacun des titres quant au tempo, il est toujours assuré par Lars Ulrich que je ne trouve pas particulièrement innovant dans sa frappe même si elle reste puissante et bien produite (loin du son de casserole de « St Anger »). Enfin, le volume est confié au talentueux bassiste Robert Trujillo au sein du groupe depuis 2003.
Au premier abord, il semblerait que nous ayons à faire à du « réchauffé » avec un mix de l'époque « Load » et « ReLoad » avec des compositions très rock au chant un peu guimauve comme sur ‘ Now That We're Dead ‘ par exemple, qui malgré la basse puissante de Robert reste un titre peu varié aux relents commerciaux évidents. On retrouve un peu cet esprit avec le titre promotionnel ‘ Atlas Arise ‘ plus dans la veine de Maiden dans l'exécution des riffs.
Puis nous avons des titres plus rythmés inspirés de « Death Magnetic » avec la première découverte de cet album ‘ Hardwired ' qui malgré sa composition simple, reste un titre entrainant de par sa courte durée (3' 09'') comparé aux autres compositions de l'album oscillant entre 6 et 8 minutes. Placé judicieusement dans la tracklist, il a l'avantage de faire démarrer la galette de façon dynamique et de ne pas laisser l'auditeur sur sa faim, puisque l'on retrouve ce dynamisme sur quelques plans de ‘ Mosh Into Flame ‘ ou encore sur le très puissant ‘ Spit Out The Bone ‘ clôturant le cd et incontestablement le meilleur morceau de « Hardwired…to Self-Destruct » (pour moi).
Les autres titres offrent un univers différent avec plus ou moins de bonnes surprises mais qui ont l'avantage de définir la voie qu'emprunte le combo après ces 8 ans de silence.
Hormis les trois chansons « speed » décrites plus haut, Metallica joue clairement un heavy metal propre à lui où la part belle est donnée aux longs plans instrumentaux notamment sur les intro interminables de près d'une minute trente et ceci ne date pas d'hier, cependant, c'est plus affirmé ici.
C'est ainsi que nous découvrons l'ennuyeux ‘ Dream No More ‘ à la mélodie et la construction peu variée et au chant de James perfectible. Le sombre ‘ Halo On Fire ‘ et son faux air de balade se durcissant par de longs plans musicaux au fil des 8'15'' et particulièrement après le second souffle donné à la composition avec 3'34''. Le martial et rythmé ‘ Confusion ‘ . Le bluesy ‘Manukind ‘ et le mélancolique ‘ Here Comes Revenge ‘ aux passages plus enjoués sur les refrains.
Deux titres se démarquent : ‘ Am I Savage ‘ dont le nom du titre ne peut que rappeler ‘ Am I Evil ‘ et dont la structure me fait penser au dernier album (« 7 ») du groupe de rock anglais de la vague NWOBHM, Savage, dont le titre ‘ Let It Loose ‘ de l'album « Loose ‘N Lethal » avait inspiré un certain Lars Ulrich à l'époque, qui l'avait repris sur la première démo de Metallica « Hit The Lights ». Et ‘ Murder One ‘ dont l'intro ne peut que faire penser à celle de ‘Welcome Home (Sanitarium) ‘ de l'album de tous les temps (avec « Raining Blood » de Slayer) « Master Of Puppets » avec son son de guitare bien gras même si la voix de James reste un peu courte ici.
Avec « Hardwired…to Self-Destruct », Metallica n'innove pas mais propose un album très varié proposant ainsi un panel de compositions aussi large qu'est son public. Les puristes crieront au scandale n'arrivant pas à se faire à la nouvelle orientation musicale du groupe alors qu'elle ne date pas d'hier. Les fans de la seconde heure (black album) se satisferont de cet album plus dans la veine de ce que produisent les « four horsemen » depuis quelques temps déjà. Une chose est sûre, ce dixième album ne laissera pas indifférent et d'accord ou pas d'accord, « Hardwired…to Self-Destruct » reste du Metallica.
La Chronique de THE EFFIGY
Avant même le jour de la sortie officielle de « Hardwire.. to Self Destruct », le groupe aura dévoilé l'intégralité des titres de l'album par le biais de clips vidéo, permettant ainsi au public de découvrir les morceaux d'une manière originale vu la présence du support image. Un choix audacieux car si le groupe, en publiant 13 vidéo-clips, réussit un coup médiatique, nous pouvons nous demander de quelle manière il supportera l'album sur le long terme en matière de single.
Un nouvel album de Metallica est toujours un événement et ce malgré certain choix discographique du groupe. Il fait partie pour le grand public, des plus grands groupes du monde et c'est bien pour cela qu'il déchaîne autant les passions. Huit ans se sont écoulés depuis un « Death Magnetic » qui les avait vu se rapprocher de leurs sources musicales. Le disque contenait de bonnes compositions mais le mixage et la production étaient loin de faire l'unanimité. Pourtant très différent de « St Anger » il souffrait néanmoins d'un problème équivalent: le son n'était pas aux standards que l'on attend d'un groupe de cette envergure. A ce niveau nous pouvons être rassuré, « Hardwire.. To Self Destruct » remet les pendules à l'heure.
Les trois premiers titres sortis sur youtube peuvent maintenant sembler être un choix assez risqué, en effet, si « Hardwire », « Moth Into Flame » et « Atlas, Rise » sont des titres bien remuants, ils sont très loin de représenter le contenu de l'ensemble dont seul « Spit Out The Bone », le tout dernier titre, est dans la même veine.
Si le but était de mettre l'auditeur sur une fausse piste, le pari est réussi. Nombreux étaient les gens à rapprocher ces compositions à « Kill'Em All » mais l'album est bien plus que cela. Un croisement entre « Kill'Em All », « The Black Album » et « Load » ça vous dit ? C'est en tout les cas l'impression que me laisse « Hardwire.. To Self Destruct ».
Si des titres comme « Confusion » où « Now That We're Dead » possèdent du riffing trash, les parties chants sont plus à chercher du côté d'un « Load », ce qui se ressent encore plus sur les couplets d'un « Halo On Fire ». Mais ne nous trompons pas, certains passages dégagent une rage pas toujours contenue. D'autres titres sont de petits bijoux de heavy bien lourd comme ce « Dream No More » au feeling 70', le « Murder One » qui sert d'hommage à Lemmy ou encore un « Am I Savage ? » plus convenu mais tout aussi bien construit. Ne manquons pas le mid-tempo « Here Comes Revenge » qui malgré un côté « Black Album » possède aussi ses grattages trashy que l'on retrouve avec plaisir.
Il est bon aussi de remarquer que le groupe n'en oublie pas le groove avec un « ManUNkind » bien accrocheur.
Il est un fait que ce « Hardwire.. To Self Destruct » est l'album le plus varié que le groupe ait jamais réalisé. Ce faisant, il ratisse large et le public qu'il soit plus trash ou bien mainstream trouvera de quoi le satisfaire.
Metallica ne fait pas ce que l'on attend de lui mais fait ce qu'il lui plaît et là où certains s'obstinent à crier à la trahison, d'autres verront une preuve d'intégrité. Il est certain que la sacro-sainte trilogie « Ride The Lightning », « Master Of Puppets » et « ...And Justice For All » est maintenant loin derrière et que le groupe préfère varier son propos. Mais peut-on le lui reprocher ?
« Hardwire To Self Destruct » est un très bon album de Metallica et s'il peut sembler lourd à digérer en une seule traite, la division en double cd rend la tâche plus aisée à l'auditeur pour l'apprécier pleinement. Le groupe a réussi son pari, un retour discographique gagnant qui comblera tout les fans actuels, à défaut des anciens qui n'ont pas suivi l'évolution du groupe.
La Chronique de Morbid Domi
Metallica, 35 ans de carrière, monstre sacré dans le monde du métal, nous sort un 10ème album. Ce qui est fantastique, c'est l'engouement que l'information suscite dans le monde de la musique. La réputation du groupe est énorme et j'en prends pour preuve la stratégie marketing ayant transité par le tout aussi célèbre News Magazine « Paris Match » pouvant se vanter d'avoir reçu la double galette dans son intégralité pour la chroniquer avant tout quidam spécialisé.
Est-il encore nécessaire de présenter les titanesques Californiens ? Pour ma part, chers fidèles lecteurs, je trouve plus pertinent de brosser un bref focus sur cette longue carrière avec la plus grande justesse possible. Dans les glorieuses années 80, Metallica sera l'un des heureux privilégiés à faire partie du légendaire « Big Four », nous délivrant des albums grandioses de Thrash Métal. Non seulement ils jouent du bon Thrash mais ils en sont l'incarnation. Le groupe atteint des sommets prodigieux.
En 1991 sort le fameux black album au titre éponyme du nom du groupe. Bien que cet album comporte des hits titanesques, des dents grincèrent. Un petit schisme allait apparaître dans la base. S'ensuivirent les « Load » et « Reload », orientés Rock, et là, pour ma part, j'ai jeté l'éponge. Bon nombre de métalleux se sentirent grugés et déçus. Metallica n'était plus. Ceci dit, d'autres passionnés de musique moins typée Metal allaient se faire joie de découvrir ce groupe mythique, pouvant s'en approprier l'essence dans ce nouveau registre emprunté. Tandis qu'ils plongeaient sur le « Garage Inc. » de 1998, nous nous enfuyâmes à toute vitesse.
Notons que les Four Horseman sont de véritables stars et profiteront pleinement de ce statut, découvrant aussi l'envers du décor, quant à lui, nettement moins reluisant.
2001, Jason Newsted quitte le navire pour aller créer son propre projet de Heavy Thrash. James se lancera dans une bataille ardue pour vaincre le démon de la boisson. Il a quand-même réussi… Le groupe suivra un travail thérapeutique avec un psychologue. Si cela fait sourire ou railler, je salue l'initiative qui voulait surtout préserver l'amitié. C'est trop rare que pour ne pas le souligner.
En 2003, « St Anger » va diviser la presse spécialisée, l'album « thérapeutique » du groupe sera défendu par les fans de la première heure tandis que les autres y verront un son pourave, un mauvais son de batterie où dominait trop fortement la caisse claire. Vous aviez le choix entre découvrir un album indigne de Metallica ou encore retrouver du peps, de bons riffs, mais parfois de plages lassantes trop vite ficelées, avoueront les plus objectifs.
En 2008, ce sera au tour de « Death Magnetic » et ma foi, il était nettement plus porteur d'espoir, plus travaillé que son prédécesseur, reprenant un pont entre les bases Thrash et la période plus typée Rock. La batterie au son de casserole était abandonnée et l'on pouvait retrouver un petit mordant dans le chant.
Pour en revenir à l'actualité, l'avènement de cette nouvelle double galette est marqué par un bien triste record, celui de la plus longue période d'attente entre deux albums studio, soit 8 années.
Nous retrouvons le line-up légendaire avec au poste de bassiste, Robert Trujillo, ayant remplacé Jason en 2003. Les mauvaises langues disent que ce poste est maudit dans l'histoire du groupe (n'exagérons rien, je ne compte que 3 prédécesseurs !). « Hardwired…to Self-Destruct » sera produit cette fois par l'illustre Greg Fidelman. Pour ceux qui ne savent pas qui il est, Greg Fidelman est un producteur ayant déjà travaillé, en ce qui concerne le Metal, avec quelques solides groupes tels Slayer, Black Sabbath, Red Hot Chili Peppers, System of a Down, Slipknot et bien d'autres encore.
Il y a aussi tout un contexte en ce qui concerne les créations musicales ; c'est que Messire Kirk Hammett, vénérable Lead-guitariste depuis 33 ans au service de Metallica, fêtait son 54ème anniversaire (Selon nos législations Européennes, Kirk est encore bien loin de la retraite). Il est temps d'entrer dans ce nouveau produit musical, histoire de voir ce qu'il recèle. A quoi s'attendre cette fois ?
Au niveau méthodologique, je pense qu'il convient de retirer nos propres aspirations de ce que nous aimerions entendre sur le double album, au risque de passer à côté de ce que le groupe nous livre. Seconde clé, en tant que chroniqueur, il peut aussi être bon de se poser la question portant sur la qualité du moment en imaginant que ce soit un groupe parfaitement inconnu qui ait livré ce travail, ce qui permet de sortir des frustrations antérieures. Bref, je m'attends à découvrir un Hard Heavy portant encore quelques reliquats Thrashy. Allez, fonçons sur ce premier CD.
Nous démarrons en force avec « Hardwired » et grande est ma surprise de retrouver un bel élan Thrashy, rapide, efficace, aux relents de Rock n'Roll. Le morceau est excellent, le chant de James est engagé, façon old school. Le son est bon, la batterie me convient, ne sonnant pas trop caisse claire. Imaginons la restitution de cette piste en live, je peux vous dire que ça va headbanguer sec !!!
Seconde piste, « Atlas, Rise! » démarre plus dans un mid-tempo contrôlé. Nous retrouvons le bon timbre vocal de James (époque « Sad But True »). Les guitares flirtent allègrement avec le Rock, empruntant parfois des petits espaces bluesy, sans tourner le dos aux ambiances typées Thrash. Le refrain est prenant. Ce titre pouvait figurer sur « Master of Puppets » que ça n'eut pas choqué.
S'ensuit « Now That We're Dead » qui surprend dans sa dimension plus bluesy tout en gardant un riffing accrocheur. Le son est bon mais je retrouve une dimension un peu crasseuse digne des plus grands du Sludge. Sur le choix du titre, nous nous demandons s'il ne s'agit pas d'un fameux clin d'oeil du groupe aux détracteurs. Pour moi, ce n'est pas le meilleur morceau du CD1 au regard de la qualité des morceaux antérieurs.
Ha… cette 4ème piste, « Moth Into Flame » que vous aurez eu l'occasion de découvrir en avant-première, là, je pense que nous retrouvons le Metallica que nous adorons. C'est plus incisif, on est plus dans un cadre de hit à la hauteur du potentiel du combo. Le refrain est bon, c'est pur plaisir que de savourer un tube de cet acabit.
« Dream No More » prend le relais. Lars se fait plaisir dans sa variation de jeu de frappe. La surprise vient cette fois dans le chant, faisant un peu plus penser à la griffe de sire Tyler d'Aerosmith à l'époque de « Pump ». Musicalement, nous sommes dans le bon gros Rock, non ne criez pas encore « Trahison ! », le morceau est bien mené, il est long mais vous embarque pour une chouette virée. Pas si mal. Ce morceau recèle un gros potentiel.
Ce premier CD se termine sur « Halo On Fire » qui me laisse bien perplexe. D'un démarrage en chant pausé, on évolue dans un registre plus vif au gré de l'évolution musicale laissant la part à un jeu de guitare plus soutenu, s'envolant dans la 6ème minute dans une mélodie plus virile. C'est très rock et un fifrelin progressif dans l'architecture. Je pense qu'il vous faudra plusieurs écoutes pour entrer dans le trip. Dans la 7ème minute, les guitares s'emballent et franchement, ça fait du bien.
Premier bilan, je comptabilise 25 étoiles/30 pour cette première partie. Metallica a su me réconcilier avec son métal actuel. L'heure est à l'écoute du second volet.
« Confusion » démarre dans le même type de batterie martiale que ce que j'ai pu apprécier sur le first CD. Je retrouve un riffing Thrashy, et là, encore une grande satisfaction. Le morceau va se « rockiser » progressivement tout en gardant l'engagement guitaristique. Un bon petit solo vient maintenir mes sens en éveil. Le refrain va moins dans la mélodie pour mettre davantage en exergue le message. Ecoutez bien comment James insiste sur « Confusion ». Le message est sans équivoque.
S'ensuit «Manunkind », seul morceau dont les paroles proviennent aussi de ce brave Robert Trujillo. Nous retrouvons cette fois une bonne dose de groove, cette particularité donne l'impression d'offrir une bouffée d'air sur l'ensemble. Le chant est plus feutré. L'atmosphère est « Sludgisée », portant la petite couche de technique crasseuse ouïe sur « Now That… ». L'ensemble passe très bien, dans un parfait cadre de modernité. Le refrain est bien sympathique.
3ème piste, « Here Comes Revenge » qui démarre sur de la grosse distorsion pour vite s'ancrer dans la position de confort du groupe. Nous restons en mid-tempo, dans une sorte de régularité. Le chant s'enfonce plus dans une sorte de profondeur non sans comporter certains effets. Le morceau gagne en intensité dans la seconde minute pour montrer un Rock subversif. Il faudra attendre la 5ème minute pour emprunter un chemin plus métal et nettement plus dynamique, poussée qui est soutenue dans le chant de James. Les riffs se saccadent, c'est tout bon. On se réveille.
« Am I Savage? » que voilà une question posée dans un registre musical débutant trop calmement. Fort heureusement, le Heavy vous rattrape rapidement pour vous pousser dans l'univers ainsi construit. J'ai plus de mal à y entrer cette fois. Là, je ne suis guère convaincu.
Je plonge vite sur « Murder One » qui m'apparaît plus avenant. Je retrouve la maintenant classique frappe de début de presque chaque morceau. Je peux apprécier le jeu de basse de Robert qui, dans cet espace, occupe une place nettement plus intéressante. Bon sang, un tel gaillard, ça doit se mettre plus en évidence. Pour la petite histoire, ce « Murder One » est un hommage rendu à feu Lemmy Kilmister. Oui, Lars et James reconnaissent l'influence de Motörhead. Certes, on ne retrouve pas la pleine puissance que véhiculait notre vénéré Lemmy mais le morceau eût pu lui faire plaisir par le petit côté noir qu'il comporte. Il y a du riffing ; c'est engagé. Le morceau me plaît.
Me voici à la fin du second volet, entrant dans le bien plus rapide « Spit Out The Bone ». Il était temps me direz-vous. Une petite pincée de Thrash Speed, et James qui chante plus rapidement. Oh que c'est agréable pour finir en beauté. Second bilan, je comptabilise 24 étoiles/30 pour cette autre partie.
Globalement ce double nouvel opus nous emmène dans une sorte de patchwork musical, reprenant différents épisodes de la carrière Metallica. Non ce n'est pas mauvais du tout, ce serait de la mauvaise foi avérée que de le prétendre. Ceux qui n'admirèrent Metallica que pour leur période Thrash devraient au moins apprécier 4 des 12 morceaux proposés ici. Par contre ceux qui ont aimé le groupe jusqu'au Black album sauront apprécier au moins 8 titres.
Pour les fans inconditionnels du combo Californien, et Dieu seul sait s'ils sont légions, je gage qu'ils sauront apprécier l'oeuvre à sa juste mesure dans son registre Heavy Rock Thrashy bien assumé.
Qu'on se le dise, Metallica a écrit les plus belles pages de l'histoire du Métal, même si l'on considère qu'il y a eu des écrits plus brouillons. Mais vous savez, seuls les écrits restent tandis que nos paroles volent. Je pense que Metallica nous tend une bien belle perche, pensant à la majorité de son fan-base. Il nous appartient de savoir la saisir.
La Chronique de Timo
Là, clairement, on s'attaque à un monument ! Groupe de renommée mondiale, pionnier du thrash metal, et membre du « Big Four », je suis ? Metallica bien sûr !!! C'est donc en 1981 que débute l'épopée de nos américains, autour de Lars Ulrich et James Hetfield. Un bon nombre d'album plus tard, comme l'excellent « Kill ‘Em All » en 1983, « Ride the Lightning » en 1984 ou l'illustrissime « Master of Puppet » en 1986, Metallica revient à la charge pour son dixième album. Le groupe se compose, comme depuis un certain temps, de James Hetfield à la guitare rythmique et au chant, de Kirk Hammett à la guitare lead, de Robert Trujillo à la basse, ainsi que de Lars Ulrich à la batterie.
Ce dixième opus s'intitule « Hardwire…To Self Destruct ». Il se compose de deux CD, comportant chacun 6 titres, pour une durée totale de 77 minutes.
Enormément de fans espèrent un retour de Metallica vers du Thrash Metal, comme lors de leurs débuts, et il semble que les américains aient commencé à l'entendre, avec des morceaux tels que « Hardwired », qui comporte des gros riffs lourds, comme Metallica sait le faire, sur du speed tempo, ou « Spit Out The Bone » qui, sur du speed tempo, envoie des riffs délirants dans un beau Thrash metal
Mais ce retour au Thrash metal tant attendu ne s'opère malheureusement pas au long de l'album, et se retrouve cantonné pour le premier et le dernier morceau des deux CD … Le reste de l'album, Metallica joue un Heavy Metal parfois assez mou, comme sur « Am I Savage ? », qui débute très calmement, avant d'envoyer quelques riffs lourds mais ne faisant pas décoller le morceau. Le chant n'arrange rien, mais est bien accordé avec le morceau.
« Halo On Fire » est lui, pour une grande partie du titre, une ballade. Plutôt calme, il connaît cependant quelques moments où, pour le refrain, les guitares s'emballent, sans toutefois non plus aller trop fort. Le tout reste vraiment lent. Il comporte quand même une bonne partie instrumentale, avec un gros solo. Du même genre, on peut citer « Dream No More ». Contrairement à « Halo On Fire », il n'est pas vraiment une ballade, et distille un Heavy Metal pas horrible. Cependant, il tourne en rond, jusqu'à ce que, au bout d'un moment, une grosse partie instrumentale, avec un superbe solo endiablé ne vienne mettre un coup de pied pour remuer le tout.
Au final, nous pouvons dire que c'est un bon album. Le Heavy metal domine, et on a le droit à un bon Metallica. Les compositions sont assez bonnes et le quatuor bénéficie d'une super prod. C'est un album qui se laisse écouter facilement, et qui n'est franchement pas déplaisant. Mais attention, ce n'est pas l'album de l'année non plus. Cà colle plutôt bien à ce que fait Metallica depuis quelques années.