Le constat est tout de même sans appel et il fait froid dans le dos. Simple Plan est plus contagieux qu'omicron, presque plus addictif qu'une fraise Tagada et mieux ficelé que la pelote neuve de votre grand-mère.
Que faire sur un campus canadien quand on s'ennuie après un cours sur les études décoloniales ? Plusieurs choix s'offrent à vous : rejoindre l'équipe locale de football canadien, s'acoquiner avec votre cheerleader préférée ou bien écouter le dernier Simple Plan. Choix cornélien s'il en est tant tout cela sent le cliché. Et pourtant...
Pionnier du genre, à savoir du punk-rock enjoué et clairement différent de son cousin européen franchement plus corrosif, Simple Plan continue à entretenir le mythe d'une adolescence en quête de sens. Depuis des années (et presque des décennies), son statut d'usine à tubes plus pop que punk n'a jamais cessé de faire grincer quelques dents cariées et ce n'est pas ce ''Harder than it looks'' qui risque de les réconcilier avec les amateurs de fureur et de déraison tant celui-ci coche toutes les cases d'un rock pré-pubère ensoleillé et finalement assez fédérateur.
Habitué des charts, des stades bondés et des NRJ Music Awards, le quatuor montréalais connaît la musique et ne cherche pas une fois de plus à révolutionner le genre, point de surprises donc et tous les amateurs de contre-pieds facétieux et de dissonances retorses en seront pour leurs frais. Simple Plan, c'est simple comme du Simple Plan, tout le reste n'est que littérature. Ce ''Harder than it looks'' reproduit donc avec une scrupuleuse efficacité les recettes qui fonctionnent. 'Congratulations' trustera la première place des hit-parades mondiaux, 'Wake Me Up' s'avérera parfait pour chanter à tue-tête dans une décapotable jaune fluo et 'Anxiety', FM et reggaenisant, fera craquer votre petite sœur pourtant fan des Maroon 5... bref, Simple Plan ratisse large et le fait proprement.
Musicalement, les plans s'enchaînent et cela fonctionne car ils sont éprouvés de longue date, le break est placé là où on l'attend, les voix sont doublées quand c'est nécessaire et les choeurs (les na-na-na d'Iconic' demeurent toutefois un tantinant urticants) donnent envie de participer à la fête. 'Million Pictures Of You' synthétise à sa façon cette prévisibilité mais parvient tout de même, et c'est une performance en soi, à ne pas déplaire pour autant.
Le constat est tout de même sans appel et il fait froid dans le dos. Simple Plan est plus contagieux qu'omicron, presque plus addictif qu'une fraise Tagada et mieux ficelé que la pelote neuve de votre grand-mère. En résumé, ce ''Harder Than It Looks'' (qui n'a de harder que le nom, soyons honnête) est voué à passer en boucle sur les platines de nombreuses chaumières faussement rebelles. Il paraît qu'il en faut pour tous les goûts, je suis entièrement d'accord. Alors vive Slayer et vive Simple Plan ! Point Barre.