UNEARTH
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Melodic Metalcore

Extinction(s)
Maitre Jim
Journaliste

UNEARTH

«Extinction(s) est un album sublime aux influences étonnantes mais terriblement efficaces!»

10 titres
Melodic Metalcore
Durée: 38 mn
Sortie le 23/11/2018
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Unearth est un nom incontournable quand il s'agit de metalcore US. Formé il y a 20 ans dans le Massachussets (contrairement aux Bee Gees), le groupes est devenu un énorme contributeur du genre et une figure bien connue du heavy metal nouvelle génération, celui qui rapproche les fans de métal et de hardcore.

Au fil des années, le groupe a connu de nombreux changements de line-up et a énormément tourné sur les scènes du monde entier, que ce soit lors d'énormes rassemblements ou de mini-festivals itinérants. Et toujours en très bonne compagnie : Slayer, Killswitch Engage, White Chapel ou encore Bleeding Through par exemple. Ce qui ne constitue pas seulement de bons compagnons de route, mais aussi des influences plus ou moins affirmées sur le son d'Unearth.

A l'image de l'album qui démarre directement et qui va droit au coeur du sujet, disons simplement qu'« Extinction(s) » est un excellent album. Avec 10 compos et 38 minutes au compteur, on ne trouve que de très bons morceaux, aucune longueur, pas d'enrobage. De la musique délivrée avec énergie, technicité et une bonne dose de heavyness. Rien d'extraordinaire jusque-là. Mais, ce qu'il y a de frappant sur ce nouvel album des américains, ce sont les 2 influences ou plutôt les 2 écoles qui cohabitent : Parkway Drive et Slipknot. Si si, écoutez bien.


Si ‘Incinerate' donne le ton dès le début de l'album dans une neutralité assez efficace, ‘Dust' permet aux guitaristes d'étaler leur talent technique et de produire des mélodies comme pourrait le faire Parkway Drive. Intéressant ce morceau qui fait même la place à une 3ème guitare pendant un petit passage. Sur des titres comme ‘King of the artic' ou ‘No reprisal', on a le sentiment de reconnaître certaines mélodies que les Australiens envoyaient à l'époque « Horizons ». Curieuse et bonne impression, sûrement provoquée par les soli. Sur ‘Survivalist' comme sur ‘‘Cultivation of infection', Trevor Phipps passe d'un chant saturé typique du metalcore à des screams bien plus gutturaux façon death en offrant même de courts moments clean ; c'est dire l'amplitude vocale et la palette du chanteur. Bien sûr pendant ce temps-là, c'est concerto de grosses guitares sur fond de double pédale. Mention particulière au batteur d'ailleurs dont on imagine bien les membres tétanisés à la fin de l'enregistrement.

Si Unearth est une pointure du genre et constitue lui-même un point de repère sérieux pour ses contemporains, le groupe enchaine de manière assez surprenante quelques morceaux qui rappellent… Slipknot. Étonnamment (ou pas ?), ce qui marque dès la première écoute, on a aussi l'impression de retrouver le son et les compos de Slipknot, débarrassé des artifices électros, des samples et des percus (qui ne servent de toute façon à rien en studio). ‘The hunt begins', bien que mélodique sur la fin évoque le groupe masqué, notamment au niveau de quelques sonorités aigues et des riffs lancinants. Sur les intros de ‘Hard lined downfall' et ‘Sidewinder', on a carrément l'impression d'avoir ressorti « Iowa ». La même démonstration de puissance, la même lourdeur, ces mêmes rythmes saccadés suivis d'accélérations frénétiques. Vraiment bluffant.

Et pour bien réconcilier ces 2 mondes, finalement pas si incompatibles, Unearth fait péter un morceau final magistral. ‘One with the sun', permet au quintet de conclure sur une magnifique outro de violoncelle et piano. Les gourmands la trouveront un peu courte et pourraient déplorer qu'elle n'ouvre pas sur un ultime morceau plus doux et mélodique, comme ça arrive sur beaucoup d'albums du genre. Après avoir fait saigner les oreilles des auditeurs (de plaisir hein !) pendant 35 minutes, une petite balade d'aurevoir acoustique / symphonique eut été du meilleur goût. Mais voilà, chez Unearth, on ne s'embarrasse pas avec ce genre de considérations. On est là pour envoyer de la puissance, de la rage, de la noirceur, un peu de mélodie, de la technicité et puis c'est tout. Et c'est déjà pas mal.


Avec ‘Extinction(s)', Unearth signe là un excellent album qui s'éloigne suffisamment des clichés du genre. Sans chercher l'originalité ni la complexité à tout prix, les américains ont réussi là un superbe job, tout en simplicité et en virtuosité. Ce 7ème album du quintet démontre pourquoi il est devenu, au fils des années un pape du genre.