Varg est un groupe de Black/Pagan allemand formé en 2005 et qui a signé avec Napalm Records depuis son cinquième album, "Das Ende aller Lügen" (2016). Leur huitième album, "Ewige Wacht", vient de voir le jour alors que le groupe cherche encore un line-up stable puisque les guitaristes Morkai et Garm sont arrivés en 2018, suivi de la chanteuse Fylgja en 2020 et du batteur Rohgarr en 2023.
Ce album s'ouvre avec 'Immer Treu', un morceau qui commence avec toutes les caractéristiques du Black avant de laisser de plus en plus de place à la voix féminine de Fylgja qui a rejoint le groupe en 2020. Pour continuer dans cette veine plus mélodique, Varg nous propose ensuite 'Schildmaid' qui se rapproche plus clairement du Pagan/Viking avec un refrain qui n'a rien à envier à ceux de Brothers Of Metal. Le riff d'ouverture de 'Weltendeind' est sans doute le plus audacieux et le plus intéressant qu'on a entendu jusque-là avec un côté très sec qui fait comme surgir Morkai et Garm devant nous alors qu'ils se fondaient un peu dans le paysage auparavant.
Nommé comme la chanteuse de Varg, 'Fylgja' est véritablement un morceau conçu pour qu'elle puisse donner de la voix sur un accompagnement musical lancinant et plutôt mis en retrait. Cette promenade presque mystique est équilibré par un jeu de longues questions et réponses entre elle et le screameur, Freki. La composition gagne en intensité jusqu'à atteindre une dramaturgie qui rend le titre plus mémorable que les précédents. Mais avec 'Tyr', nous retrouvons vite le Black/Pagan peu original que le groupe nous proposait sur les deux premières chansons. Après le joli interlude intitulé 'Járnsíðasleið', nous retrouvons la langue allemande pour 'Eisenseite', qui est typiquement un morceau de live malgré une rythmique qui manque cruellement d'intérêt...
Décidément, Varg semble avoir du mal à proposer des compositions innovantes, en témoigne le riff de 'Hammer' qui sonne comme du réchauffé avant de légèrement évoluer sans pour autant apporter de changement significatif ; paresse ou manque d'inspiration ? Bien que prévisible, la ligne mélodique de 'Morgenrot' n'en reste pas moins entraînante avec un petit quelque chose qui rappelle des groupes dans la lignée d'Ensiferum ! Il semble que le groupe se plaise bien dans cet univers puisqu'il en remet une couche avec la guerrière 'Siegreiches Heer' qui a également tout pour être un succès en concert avec ses airs de chanson populaire mais qui manque un peu de profondeur sur album. Les presque cinq minutes du morceau éponyme sonnent la fin de cet opus en condensant tous les éléments (ou presque) qui ont été égrenés au fil de l'album. Si l'envie du groupe de proposer quelque chose de titanesque est palpable, le mixage ne permet pas à la composition de prendre suffisamment d'ampleur.
En conclusion, Varg signe ici un album correct qui coche toutes les cases du Black/Pagan mais qui n'apporte rien de nouveau au genre ni à la discographie du groupe. Pour s'amuser un peu plus, peut-être vaut-il mieux écouter "Ewige Wacht" dans sa version featuring, c'est-à-dire avec :
1. Immer Treu (feat. Rotting Christ)
2. Schildmaid (feat. Christopher Bowes)
3. Weltenfeind (feat. Nachtblut)
4. Fylgja (feat. Eïs, Minas Morgul, Plutonyan)
5. Tyr (feat. Obscurity)
6. Járnsíðasleið
7. Eisenseite (feat. Heri Joensen)
8. Hammer (feat. Ektomorf)
9. Morgenrot (feat. Kanonenfieber & Harpyie)
10. Siegreiches Heer (feat. Korpiklaani)
11. Ewige Wacht (feat. Forndom)